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Education inclusive : tous les espoirs sont permis

Insertion
Burkina Faso

Rendre l’école accessible à tous les enfants, y compris aux enfants handicapés ; le défi est à la hauteur des espoirs qu’il suscite : immense. Handicap International a donc choisi d’y consacrer toute son énergie, et pour Estelle Koudougou, en charge de ces projets au Burkina Faso et au Niger, il peut tout à fait être relevé.

Une jeune femme du Burkina Faso assise sur un banc dans une classe. Elle tient un garçon debout devant elle pendant qu'un autre lit à haute voix un manuel devant toute la classe

Rendre l’école accessible à tous les enfants, y compris aux enfants handicapés ; le défi est à la hauteur des espoirs qu’il suscite : immense. Handicap International a donc choisi d’y consacrer toute son énergie, et pour Estelle Koudougou, en charge de ces projets au Burkina Faso et au Niger, il peut tout à fait être relevé.

Estelle Koudougou a été enseignante. Elle a été confrontée elle-même à la difficulté d'intégrer un enfant handicapé dans sa classe. "Mais j’ai rapidement constaté que le problème était plus de mon côté que du sien. C’était moi qui manquais de formation pour m’adresser à lui et pour lui permettre d’apprendre."

Elle ajoute: "Ça a été pour moi comme un déclic. Et puis j’ai rejoint Handicap International et j’ai pu consacrer toute mon énergie à chercher des solutions pratiques pour permettre l’inclusion d’enfants handicapés dans les écoles d’un village, puis d’une région, et aujourd’hui au niveau national au Burkina Faso et au Niger."

Depuis son expérience d’enseignante, jusqu’à son rôle de Coordinatrice pour les projets d’éducation inclusive, le parcours d’Estelle Koudougou résume bien la montée en puissance de ce projet et de ses ambitions.

Quand toute une classe apprend la langue des signes

D’abord réalisées à l’échelle de quelques écoles, les expérimentations menées par Estelle et par ses collègues ont permis de montrer le chemin. "Aujourd’hui le défi est de reproduire ces expériences, mais nous savons que c’est possible.'

"Nous avons d'abord lancé une première expérience avec des classes transitoires d'inclusion scolaire pour des enfants sourds, puis pour des enfants avec un handicap visuels. Ces classes permettent aux enfants d’apprendre la langue des signes, ou le Braille, en même temps que les bases du programme des classes élémentaires. Elles ont lieu au sein d’écoles classiques, et tous les enfants jouent ensemble lors des récréations. Ensuite les élèves des classes transitoires rejoignent le cursus normal, et des enseignants formés en langue des signes ou au Braille prennent le relais."

"Ce qui est très amusant, c’est de voir à quelle vitesse l’ensemble de la classe devient capable de maitriser les bases de ces nouvelles langues pour communiquer avec leurs nouveaux camarades. Cette expérience a été enrichissante, et nous avons pu présenter au ministère de l’éducation un modèle  qui  fonctionne."

Apprendre les uns des autres

Ce qui vaut pour des enfants dans une classe, vaut aussi pour les acteurs de l’éducation et du handicap des pays qui participent au projet Education Inclusive régional (APPEHL[1]) et qui apprennent beaucoup lorsqu’ils se rencontrent. " Les expériences qui sont développées dans chaque pays sont différentes, et nous voyons toujours émerger des idées nouvelles, qui méritent d’être reproduites ailleurs, explique Estelle Koudougou. Notre objectif c’est de susciter un enthousiasme large et durable autour de cette dynamique qui est maintenant bien amorcée. "

"La formation des enseignants, les supports pédagogiques, et même des éléments sur l’accessibilité physique des infrastructures scolaires sont de plus en plus présents dans les normes éducatives du Burkina Faso. Les politiques éducatives et les plans d’action des ministères intègrent peu à peu les besoins des enfants handicapés. Même les mentalités des communautés évoluent progressivement, et nous avons toutes les raisons de croire que ces progrès peuvent s’inscrire dans la durée."

Des efforts qui portent leurs fruits

Estelle aussi continue d’apprendre. Parallèlement à son engagement auprès de Handicap International, elle suit actuellement un Master intitulé  « Accessibilité Pédagogique, Remédiation, et Inclusion des élèves à Besoins Educatifs Particuliers » en France. Dans le cadre de ses études, elle rencontre des professionnels du handicap et de l’inclusion scolaire et notamment ceux qui travaillent ou s’intéressent aux usages des technologies numériques pour la scolarisation des enfants handicapés .

« Bien sûr, on n’a jamais fini d’apprendre, l’essentiel c’est de progresser et sentir que nous avançons dans la bonne direction. Les enfants auprès desquels nous avons travaillé il y a plusieurs années ont pu aller au bout de leur scolarité et suivent aujourd’hui des apprentissages professionnels, les ministères avec lesquels nous discutons sont de plus en plus réceptifs… Nous voyons bien que ces efforts valent la peine. Il y a toutes les raisons d’espérer qu’à force de travail, un jour l’école sera vraiment inclusive, accessible à tous. »

[1] APPEHL : « Agir pour la Pleine Participation des Enfants Handicapés par L’éducation ». Phase 2  du projet (2015-2017) mis en œuvre dans 9 pays d’Afrique de l’Ouest dont le Burkina et le Niger.

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