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“Nos actions au Burundi doivent continuer, coûte que coûte«

Suite à la candidature pour un troisième mandat de l’actuel président du Burundi, en avril dernier, le pays a été affecté par un climat d’instabilité et de violences. De vives tensions persistent encore. Handicap International a adapté ses activités pour apporter un soutien à des personnes affectées par la crise. Catherine Gillet, directrice de Handicap International au Burundi, témoigne.

Une salle de classe au Burundi. Un enfant avec une prothèse écrit au tableau.

Suite à la candidature pour un troisième mandat de l’actuel président du Burundi, en avril dernier, le pays a été affecté par un climat d’instabilité et de violences. De vives tensions persistent encore. Handicap International a adapté ses activités pour apporter un soutien à des personnes affectées par la crise. Catherine Gillet, directrice de Handicap International au Burundi, témoigne.

Handicap International est présente au Burundi depuis 1992. Dans le pays, plus d’une personne sur deux vit sous le seuil de la pauvreté.

Notre organisation y mène des activités de réadaptation, lutte contre les violences envers les enfants handicapés, soutient des associations de personnes handicapées, vise à favoriser l’inclusion des enfants handicapés dans le système scolaire, à favoriser l’insertion économique des plus vulnérables et à améliorer la santé maternelle et infantile.

Quel impact cette situation a-t-elle eu sur les activités menées par Handicap International ?

Catherine Gillet : Nous avons interrompu intégralement nos activités durant trois semaines, puis avons pu les reprendre assez rapidement dans la province de Gitega. A Bujumbura, pour des raisons de sécurité, nos activités d’inclusion des enfants handicapés dans le système scolaire n'ont pu reprendre qu’en septembre. Mais nous avons tenu à apporter un soutien spécifique aux populations affectées par cette situation de crise.

Comment Handicap International est-elle intervenue dans ce contexte ?

Suite à la fermeture des écoles à Bujumbura, de nombreux enfants se sont retrouvés livrés à eux-mêmes, vulnérables face à un climat de violence. Afin de renforcer leur protection, Handicap International a contribué à la mise en place de Child FriendlySpace (Espace Amis des Enfants), en collaboration avec d’autres organisations partenaires[1]. L’association a notamment formé les éducateurs, afin que les enfants handicapés soient pris en compte dans ces structures d’accueil et que les méthodes pédagogiques leur soient adaptées.

D’autre part, Handicap International a également appuyé MSF pour l'identification des blessés - et notamment des blessés par balle, qui nécessitaient des soins plus spécifiques (kinésithérapie) ou un appareillage, afin qu’ils puissent être orientés vers les structures adéquates.

Enfin, Handicap International, en collaboration avec l’ONG CONCERN, a sensibilisé et formé des membres d’organisations non gouvernementales[2], afin que les personnes handicapées soient prises en compte dans les interventions d’urgence.

Comment les équipes vivent-elles cette situation ?

Les premières semaines étaient particulièrement difficiles : une tension permanente, une violence latente, la peur. Nous avons adapté les horaires de travail, organisé un système de transport pour rejoindre le bureau. Certains collègues, de retour chez eux, devaient s’assurer que leur famille était en bonne santé, effectuer des rondes de surveillance dans leur quartier. Des journées éprouvantes. Mais nous voulions poursuivre nos activités, et nous l’avons fait.

A présent, quelle est la situation au Burundi ?

Le climat de violence – affrontements, explosions de grenade, tirs en pleine nuit, s’est relativement apaisé. Mais la tension persiste, et les gens ont toujours peur. Et plus de 170 000 Burundais[3] ont fui le pays et se sont réfugiés en Tanzanie, au Rwanda, en République démocratique du Congo et en Ouganda.

Quelle est la priorité, aujourd’hui, pour Handicap International ?

Maintenir nos activités et répondre aux besoins des plus vulnérables, dans ce contexte de crise, et à l’avenir.

[1] War child, Unicef, Terre des Hommes, GIZ, Sport sans frontière, APRODEM.
[2] Notamment Care, World Vision, CONCERN.

[3] Selon le dernier rapport du Haut Commissariat aux Réfugiés.

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