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Les Syriens ont vécu des événements profondément traumatisants

Urgence
Syrie

Pour des centaines de milliers de Syriens, la violence dont ils sont victimes et témoins et la durée sur laquelle ces atrocités se produisent génèrent des traumatismes très profonds. Face à cette douleur, les équipes de Handicap International qui répondent à la crise syrienne depuis l’été 2012, mettent en place des activités de soutien psychosocial. Responsable de leur mise en œuvre en Jordanie, Stéphanie Duverger raconte.

Une kiné de Handicap International examine un patient allongé sur son lit.

Pour des centaines de milliers de Syriens, la violence dont ils sont victimes et témoins et la durée sur laquelle ces atrocités se produisent génèrent des traumatismes très profonds. Face à cette douleur, les équipes de Handicap International qui répondent à la crise syrienne depuis l’été 2012, mettent en place des activités de soutien psychosocial. Responsable de leur mise en œuvre en Jordanie, Stéphanie Duverger raconte.

Dès la fin de l’année 2012 Handicap International a mené une enquête auprès des réfugiés syriens pour identifier leurs besoins et leurs difficultés pour faire face à la situation, et proposer ainsi des réponses adaptées. "Au delà des besoins de base d’accès à la nourriture, au logement, à la santé, à l’emploi ou à l’éducation, ce qu’expriment beaucoup de Syriens nous montre qu’ils sont dans une situation psychologiquement très éprouvante", explique Stéphanie.

« Ils ont été victimes et témoins d’atrocités que l’on peut difficilement imaginer. Des meurtres envers des civils, des femmes des enfants des vieillards, des écoles et des hôpitaux détruits intentionnellement, des enlèvements, des tortures… cela sur une durée prolongée et qui ne s’arrête d’ailleurs pas lorsqu’ils se réfugient à l’étranger puisqu’ils continuent de voir les images des combats à la télévision et d’être informés par leurs proches. »

Redonner aux victimes le contrôle de leur vie

Si dans les premiers temps du conflit, les Syriens qui ont fuit leur pays ont pu être accueillis par les populations des pays voisins dans de relativement bonnes conditions cela n’est que rarement le cas aujourd’hui. L’afflux constant de nouveaux réfugiés et les ressources limitées font qu’on a depuis longtemps dépassé les capacités d’accueil. « Il suffit par exemple de voir comme les logements manquent et les prix des loyers augmentent, explique Stéphanie,  ce qui pose bien sûr problème aux réfugiés mais également aux Jordaniens les moins fortunés. Pour beaucoup de Syriens n’ayant pas de famille ou de connaissance dans le pays où ils se sont réfugiés, il est très difficile de s’en sortir et de vivre dignement. La plupart dépendent de l’aide humanitaire, d’organisations internationales, et se retrouvent ainsi avec un statut « d’assisté » qu’ils vivent très mal. »

Pour les victimes de tortures ce problème est encore plus profond. « Le traumatisme dont souffre ces personnes est justement d’avoir été considérées comme des objets et pas comme des êtres humains. Elles refusent donc souvent d’être prises en charge et doivent être accompagnées sur leur propre chemin, avoir la possibilité de reprendre le contrôle de ce qui leur arrive. De par la nature du travail de Handicap International, qui aide notamment les blessés à retrouver leur autonomie physique, cette démarche occupe une place fondamentale. Nous voyons chaque jour l’importance que ce sentiment d’autonomie peut avoir sur le moral des personnes que nous rencontrons. »


Pour rappel, quelques faits

Deux ans après les premières manifestations, la Syrie est plongée dans une guerre civile sanglante qui a déjà fait plus de 80 000 morts et conduit près de 5 millions de personnes à se réfugier à l’étranger ou à se déplacer à l’intérieur du pays. Face à une situation politique et militaire qui s’enlise, une réponse humanitaire d’ampleur doit être mise en place sans délai.

Présente depuis l’été 2012 auprès des réfugiés syriens en Jordanie et au Liban, et depuis le début de l’année 2013 à l’intérieur même de la Syrie, Handicap International poursuit ses efforts pour répondre aux besoins toujours croissants des populations touchées.

En offrant son soutien aux structures de santé au Nord de la Syrie, en renforçant ses équipes de kinésithérapeutes et en intégrant une part croissante d’activités de soutien psychosocial à ses projets au Liban et en Jordanie, Handicap International a décidé d’agir sur tous les fronts.

La population syrienne a plus que jamais besoin de votre aide! Faites un don sur le compte BE80 0000 0000 7777.

 

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