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Syrie : Handicap International condamne l’utilisation de sous-munitions

Syrie

Handicap International condamne fermement l’utilisation de sous-munitions par l’Etat syrien, confirmée par l’association Human Rights Watch dans la région d’Idlib et Latamneh, au nord de la Syrie. L’organisation qui avait relayé l’utilisation de ces armes dès le mois de juillet 2012 (et à nouveau en octobre) constate leur utilisation croissante en dépit des condamnations internationales.

Handicap International condamne fermement l’utilisation de sous-munitions par l’Etat syrien, confirmée par l’association Human Rights Watch dans la région d’Idlib et Latamneh, au nord de la Syrie. L’organisation qui avait relayé l’utilisation de ces armes dès le mois de juillet 2012 (et à nouveau en octobre) constate leur utilisation croissante en dépit des condamnations internationales.

Handicap International est extrêmement préoccupée par l’impact de telles armes, en particulier lorsqu’elles sont utilisées dans des zones à fortes concentrations de populations civiles. L’association travaille actuellement auprès des populations syriennes déplacées dans le nord du pays, et auprès des réfugiés Syriens en Jordanie et au Liban. Nos équipes rencontrent chaque jour des dizaines de blessés civils victimes du conflit, notamment des femmes et des enfants.

Utilisation croissante d’armes à sous-munitions en Syrie

Handicap International condamne fermement l’utilisation d’armes à sous-munitions interdites par un traité international (la convention d’Oslo) signé par 111 Etats et entré en vigueur en 2010. Selon Human Rights Watch, des lance-roquettes multiples BM-21 Grad ont été utilisés en décembre 2012 près de la ville d’Idlib, et le 3 janvier 2013 à Latamneh, au nord de Hama. Ces lance-roquettes peuvent tirer en une seule fois jusqu’à 40 roquettes contenant chacune plusieurs dizaines de sous-munitions de type DPICM (à effet antipersonnel et antivéhicule).

Plusieurs victimes ont déjà été identifiées. « Il est particulièrement inquiétant de voir que ces armes, qui ne devraient jamais être utilisées, sont en plus lancées depuis des dispositifs qui ajoutent encore un degré supplémentaire d’imprécision. Ce sont donc des centaines de sous-munitions qui se retrouvent dispersées aléatoirement, et en une seule frappe. » explique Marion Libertucci, responsable du plaidoyer armes à Handicap International. « De plus, elles sont utilisées dans des zones où l’on trouve de très fortes concentrations de populations civiles. Cela engendre de nombreuses victimes aujourd’hui mais fait également peser un risque sur toute la population pour les années à venir puisque des sous-munitions non explosées sont dispersées autour des zones de combat et représenteront autant de pièges mortels pour les civils. »

Handicap International rappelle que 94 % des victimes recensées des sous-munitions sont des civils. L’utilisation de sous-munitions dans des zones densément peuplées représente une menace particulièrement inacceptable pour les civils. Ces armes sont aujourd’hui interdites par le Traité d’Oslo qui en proscrit l’utilisation, la fabrication, le stockage et le commerce. Handicap International est l’un des acteurs majeurs de l’obtention de ce Traité. Même si la Syrie n’est pas actuellement Etat partie au Traité, elle se distingue aujourd’hui par une attitude en rupture avec la pratique des autres Etats non parties, qui s’abstiennent de faire usage de ces armes.

Persistance des combats dans les zones très peuplées

Handicap International est préoccupée par la persistance des combats et des bombardements dans les zones densément peuplées, qui ne cessent de faire des victimes parmi les populations civiles et ne respectent pas le principe de discrimination entre combattants et non combattants, inscrit dans le droit international humanitaire. Ces affrontements engendrent notamment la présence de restes explosifs de guerre dans les zones d’habitation, qui constituent une menace constante pour leurs habitants, même après l’interruption des combats.

Les Conventions de Genève stipulent que les parties en conflit doivent s'abstenir de prendre pour cibles des civils ou des biens à caractère civil. Elles doivent adhérer rigoureusement à la définition des objectifs militaires et respecter scrupuleusement l'interdiction des attaques menées de façon disproportionnée et sans discrimination. Elles doivent en outre protéger les populations civiles contre les effets du conflit. Handicap International appelle donc les parties au conflit à se conformer à ces règles, et à cesser les violences à l’égard des populations civiles notamment en stoppant immédiatement l’utilisation de sous-munitions.

Handicap International répond aux conséquences du conflit

Handicap International est témoin chaque jour des conséquences des combats qui se déroulent en Syrie. Les équipes de l’association, qui opèrent dans la région d’Idlib, au Nord de la Syrie et depuis le Liban et la Jordanie où affluent les réfugiés, voient arriver quotidiennement des blessés. Ces personnes sont le plus souvent soignées sommairement et comptent de nombreux enfants victimes de bombardements, des familles qui ont perdu leurs maisons, des femmes seules avec leurs enfants et des personnes isolées.

L’association, en soutien à un acteur Jordanien, est également mobilisée sur des activités d’éducation aux risques des mines et restes explosifs de guerre. Des séances de sensibilisations à destination des réfugiés visent à les prévenir des risques que représentent ces armes pouvant être présentes dans les zones où ils retourneront.
 

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