Chapitre 18

Aïda fixe l’objet, immobile, les sourcils froncés. Il y a quelque chose d’étrange avec cette boîte, quelque chose de pas tout à fait normal. Peut-être qu’un petit animal en a fait son terrier. Une sorte de petit mulot ou de musaraigne. Sa mère n’aime pas trop ces bestioles, elle en a même peur ! Mais Aïda les trouve plutôt mignonnes. Elle n’a pas spécialement envie de faire peur à la petite créature, mais sa curiosité est piquée au vif. 

Elle s’approche doucement, pour ne pas effrayer le potentiel animal.

Rien ne bouge.
Peut-être que la créature est tapie sous la boîte, tremblante, à l’affût du moindre bruit. Ou alors, elle a déjà pris la fuite en entendant ses pas crisser sur la terre sèche. Aïda se prépare à la déception. Elle se rapproche encore un peu, retient sa respiration pour faire encore moins de bruit. 

Un pas. 
Puis un autre.

Elle tend la main, hésite. Son regard balaye la surface de l’objet. De plus près, elle remarque des détails qu’elle n’avait pas vus avant. Bizarre, pense-t-elle.

Ce n’est pas juste une boîte de conserve. La couleur lui semble… trop uniforme. Pas de rouille, pas de traces de coups. Comme si elle avait été posée là, plutôt que jetée ou tombée. Un doute s’insinue dans son esprit. Une toute petite voix qui lui murmure :  “Arrête-toi.”

Elle balaie cette injonction, et s’accroupit lentement, tendant le cou pour voir sous la boîte. Elle s’attend presque à voir de petites pattes détaler à toute vitesse, à entendre un couinement affolé. Mais rien. Pas un bruit.

Elle fronce les sourcils.
Peut-être que l’animal dort ? Ou qu’il est coincé.

Elle se mordille la lèvre. Il suffirait qu’elle effleure l’objet, qu’elle le soulève légèrement du bout des doigts pour en avoir le cœur net.

Alors, du bout de la main, elle touche la surface froide du métal.

Elle glisse les doigts sous le bord, à peine, juste pour basculer un peu la boîte—

Un déclic.
Un bruit sec, mécanique.
Son cœur sursaute de terreur.
Puis la déflagration.
Un éclair blanc.
Une onde de choc qui balaie tout.
Elle n’a même pas le temps de comprendre.

FIN.

⚠️ Les mines et engins non explosés tuent ou blessent chaque année des milliers de personnes.

Beaucoup n’ont pas conscience du danger jusqu’à ce qu’il soit trop tard.
Une simple promenade, un jeu, le travail de la terre… Il suffit d’un instant.
Le seul moyen d’éviter ces drames est la prévention et l’éducation au danger des mines. Si vous voyez un panneau de mise en garde, ne l’ignorez jamais. Signalez toute zone suspecte aux autorités locales et informez votre entourage.
En terrain miné, s’arrêter peut sauver une vie.