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HI s'engage à réduire son empreinte carbone

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HI et plusieurs ONG créent le consortium CHANGE pour mettre en place des standards mesurer et réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

Logos des 10 organisations participant au consortium CHANGE

Logos des 10 organisations participant au consortium CHANGE | © HI

Le changement climatique est un enjeu mondial, qui contribue à aggraver les besoins humanitaires dans le monde entier. Cependant, les acteurs humanitaires et leurs opérations ont également un impact environnemental. Afin de respecter leur engagement à « ne pas nuire », les ONG doivent prendre des mesures appropriées pour réduire autant que possible leur empreinte carbone.

 En 2021, Handicap International a donc signé la Charte sur le Climat et l’Environnement pour les Organisations Humanitaires , par laquelle l’association s'engage formellement à :

  • Mesurer l'impact de ses actions sur l'environnement et ses émissions de gaz à effet de serre
  • Réduire son empreinte carbone
  • Adapter son action humanitaire pour relever les défis liés au climat
  • Communiquer sur les progrès réalisés et les actions entreprises
  • Encourager d’autres acteurs à faire de même

Afin de mettre en œuvre ces engagements, et en tant que membre du Réseau Environnement Humanitaire (REH), Handicap International a officiellement co-créé avec 9 autres membres du REH un consortium intitulé CHANGE (Consortium of Humanitarian Actors and Networks engaged in Greenhouse gas Emissions reduction – Consortium des acteurs et réseaux humanitaires engagés dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre). Avec CHANGE, Handicap International et les autres associations visent à mesurer l'empreinte carbone actuelle de leurs activités et, à terme, à réduire l'impact de l'action humanitaire sur le changement climatique.

Développer des normes communes

Actuellement, les organisations humanitaires ne sont pas tenues de mesurer leur empreinte carbone. Pour celles qui choisissent de le faire de leur propre initiative, il n'y a pas de système uniforme. Chaque organisation mesure donc différemment son impact climatique, ce qui produit des rapports confus et sans cohérence d’ensemble.

Un portrait de Denis BEDJAI « Aujourd’hui, tout le monde utilise des paramètres et des méthodes de comptage différents », explique Denis Bedjai, Logistics Advisor et chef de projet de l'agenda environnemental de HI. « Mais cela n'a pas de sens de comparer différents types de mesures. Nous voulons créer une méthode qui soit commune à toutes les ONG. »

HI et ses collègues membres de CHANGE travaillent ensemble à déterminer des paramètres communs permettant de mesurer leurs émissions de gaz à effet de serre. Ils bénéficient du soutien de Citepa, une organisation ayant plus de 60 ans d'expérience dans le domaine de l'air, du climat et de l'énergie. En ayant une idée plus claire de leur impact écologique, les organisations pourront élaborer des plans de réduction de leurs émissions pour l'avenir.

Qu'est-ce qui compose l'empreinte carbone ?

Il existe de nombreux paramètres à prendre en compte lors de la mesure des émissions de gaz à effet de serre. La plupart des organisations mesurent les émissions qui proviennent de l'éclairage et du chauffage de leurs bureaux ou de la conduite de leurs véhicules de service, mais de nombreuses émissions indirectes ne sont pas comptabilisées. L'énergie achetée auprès de fournisseurs externes, les déchets produits, le transport, la distribution, la production de biens ou même les investissements financiers, ne sont que quelques-uns des nombreux facteurs qui contribuent à augmenter l'empreinte carbone globale d'une organisation. Dans les contextes humanitaires, la chaîne d'approvisionnement peut représenter une grande partie des émissions de gaz à effet de serre, il est donc crucial de comptabiliser chaque étape.

« Si nous achetons des seaux pour les kits d'hygiène, nous devons Légende : HI distribue des kits d'hygiene en Haiti, 2021. © F.Roque/HIsavoir d'où ils viennent, comment ils ont été fabriqués, comment ils ont été transportés, comment les déchets ont été gérés, etc. », explique Denis. « Dans le cadre de la mesure de notre empreinte carbone, même si nous n'avons pas produit le seau lui-même, nous devons prendre en considération l'ensemble de son cycle de vie lorsque nous l'achetons. »

Création d'une base de données de facteurs d'émissions

Une fois que les paramètres permettant d’évaluer l’empreinte carbone auront été établis, les membres du consortium devront réaliser les mesures. Or, la mesure des émissions de gaz à effet de serre est encore plus difficile à réaliser dans les pays à faibles ressources ou en développement économique.

Pour simplifier le processus, le consortium CHANGE et ses partenaires prévoient de contribuer au développement d’une base de données spécifique au secteur humanitaire. Initiée par le CICR (Comité international de la Croix-Rouge), cette base de données, qui recense les sources d'émission de gaz à effet de serre, sera adaptée aux zones d'intervention. Elle sera gratuite pour les utilisateurs et permettra aux organisations de suivre plus précisément les émissions de gaz à effet de serre émises par leurs actions fréquentes ou par leurs prestataires de services. 

Adopter des plans d'action

Une fois qu’elle aura une vision plus claire de son impact carbone, HI prévoit de se fixer des objectifs pour réduire ses émissions en mettant en œuvre des plans d'action adaptés.

« Par exemple », explique Denis, « si, pendant la phase d'audit, nous constatons que les déplacements en avion sont un des principaux secteurs d’émissions de gaz à effet de serre chez HI, nous prendrons des dispositions pour les réduire dans la mesure du possible. Cela pourra signifier par exemple de n’envoyer des personnes sur le terrain qu'en cas d'absolue nécessité, d’utiliser des itinéraires de vol avec le moins d'étapes possibles, de s'assurer de faire voyager des groupes ensemble… Il s’agit de bonnes pratiques qui permettent de maintenir le taux d’émissions de gaz à effet de serre aussi faible que possible. »  

À long terme, HI vise non seulement à réduire sa propre empreinte carbone mais aussi à aider les acteurs humanitaires locaux à faire de même. En mettant en œuvre des projets qui renforcent les compétences des organisations et leurs capacités à introduire des mesures respectueuses de l’environnement, HI sera en mesure de poursuivre son objectif de réduction de l'impact écologique de l'aide humanitaire, aux niveaux local et international.

 Projet VERT: HI s'engage à réduire les effets néfastes du changement climatique sur les populations vulnérables et marginalisées du monde. Nous préparons les communautés à faire face aux chocs et aux stress climatiques et nous répondons aux crises amplifiées par les facteurs environnementaux. Nous considérons les facteurs de vulnérabilité ou d'exclusion liés au handicap, au genre et à l'âge dans toutes nos actions, et nous plaidons pour que les praticiens et les politiciens intègrent aussi cette approche dans leur travail sur le climat. HI est également déterminée à réduire sa propre empreinte écologique en adaptant et en mettant en œuvre des approches de l'action humanitaire respectueuses de l'environnement.


[1] ‘Statement of Commitment on Climate by Humanitarian Organisations’ du Group URD (Urgence, Rehabilitation, Developpement)

Publié le : 27 janvier 2022

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Je suis Dieynaba Diallo, j’ai 53 ans et je suis Sénégalaise. Je suis une femme handicapée motrice, coordinatrice de l’antenne de Thiès de l’association pan-africaine Women in law and development in Africa, partenaire de HI.