« Avant la guerre, je menais une belle vie »
Jomaa, 55 ans, est originaire de Homs, en Syrie. En 2014, il a été blessé à l’épaule lors d’un bombardement. Au Liban depuis 2016, Jomaa bénéficie de sessions de réadaptation proposées par Handicap International. Car plus de deux ans après le bombardement, les séquelles sont toujours présentes.
© P.Poulpiquet/Handicap International
« En Syrie, avant la guerre, je menais une belle vie », raconte Jomaa. « J’ai d’abord travaillé comme fermier puis j’ai monté ma propre affaire de location de voitures. C’était ma dernière profession, avant que la guerre ne touche mon pays et que je ne sois blessé. » Aujourd’hui réfugié au Liban, le quinquagénaire syrien ne peut plus travailler. Ce sont ses deux fils adolescents qui pourvoient aux besoins de toute la famille.
« Je me souviens encore très bien du jour de mon accident », ajoute Jomaa entre deux exercices de réadaptation. « Nous étions dans la rue, à Homs, avec ma femme et ma fille. Un bombardement a eu lieu et j’ai reçu des éclats d’obus dans l’épaule. On m’a immédiatement emmené à l’hôpital pour que je sois soigné. Mais deux ans après l’accident, les séquelles sont encore là… » Mohamad, kinésithérapeute de Handicap International, lui indique les bons gestes à effectuer pour que son épaule se remette totalement.
« Heureusement que les associations sont là pour nous aider », soupire le père de famille. « Je suis arrivé au Liban il y a 8 mois, car la situation était devenue invivable dans ma ville. Sans la présence de tous ces organismes qui se soucient des réfugiés syriens, nous ne survivrions pas à cette situation car nous sommes partis en laissant tout derrière nous », conclut-il, assis dans un petit canapé, seul meuble du garage vétuste où il habite désormais avec sa famille.