Désastre humanitaire à Gaza ?
Tandis que l’impact de plusieurs jours d’escalade de la violence s’aggrave pour les civils de Gaza et d’Israël, un groupe de 37 ONG humanitaires et de développement membres d’AIDA (The Association of International Development Agencies), dont Handicap International, appelle aujourd’hui les dirigeants mondiaux à agir de toute urgence pour faire appliquer un cessez-le-feu, protéger les vies et infrastructures civiles, et prévenir un autre désastre humanitaire à Gaza qui résulterait d’une confrontation militaire prolongée.
© Tom Shelton / Handicap International
Tandis que l’impact de plusieurs jours d’escalade de la violence s’aggrave pour les civils de Gaza et d’Israël, un groupe de 37 ONG humanitaires et de développement membres d’AIDA (The Association of International Development Agencies), dont Handicap International, appelle aujourd’hui les dirigeants mondiaux à agir de toute urgence pour faire appliquer un cessez-le-feu, protéger les vies et infrastructures civiles, et prévenir un autre désastre humanitaire à Gaza qui résulterait d’une confrontation militaire prolongée.
Selon ces ONG, la communauté internationale doit immédiatement faire pression sur le gouvernement israélien pour laisser ouverts les postes frontières de Gaza, et permettre l’entrée de l’aide humanitaire de première nécessité. La communauté internationale doit aussi pousser toutes les parties au conflit à mettre fin à la violence, et à respecter leurs obligations au regard du Droit International.
« La communauté internationale ne peut pas continuer à rester les bras croisés tandis que le nombre de victimes civiles à Gaza et en Israël continue à augmenter » a déclaré Nishant Pandey, Directeur Pays d’Oxfam. D’après lui, « Nous devons de toute urgence faire appliquer un cessez-le-feu. Le conflit actuel menace de perpétuer et d’aggraver l’impact humanitaire de cinq ans de blocus israélien et de l’opération militaire israélienne ‘Plomb durci’ de 2008-2009 sur les civils palestiniens de Gaza. Cela ne peut qu’accroître le désespoir de la population, créer plus d’insécurité, et mettre en péril la possibilité d’une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens ».
A court de médicaments
L’appel des ONG intervient alors que leurs partenaires locaux de santé et les hôpitaux de Gaza ont annoncé être bientôt à court de médicaments et de matériel médical de première nécessité. Tandis que l’escalade de la violence rend difficile les déplacements sur le terrain pour les organisations partenaires et les équipes locales à Gaza, les organisations signataires font part d’inquiétudes grandissantes quant à la possibilité de venir en aide aux blessés et de fournir de la nourriture et d’autres produits de première nécessité aux personnes qui en ont besoin.
D’après Aleksandar Milutinovic, Directeur Pays de Mercy Corps en Cisjordanie/Gaza « Des milliers de personnes innocentes, dont des femmes et des enfants, risquent d’être pris dans des tirs croisés au milieu de l’escalade de la violence entre Israël et le Hamas. Nous appelons de toute urgence les parties, ainsi que les dirigeants mondiaux, à chercher une résolution politique et à éviter la perte d’encore plus de vies humaines. Si les dirigeants internationaux n’interviennent pas, Gaza va se retrouver une fois encore au bord d’une crise humanitaire ».
Notant le nombre de civils blessés et tués au cours des derniers jours, les ONG affirment que la protection des civils doit être une priorité pour les parties au conflit, comme le prévoit le Droit International Humanitaire. Elles insistent également sur le fait que la protection des civils s’étend aussi aux infrastructures civiles, alors que plusieurs maisons ont été touchées par des frappes aériennes et des bombardements.
Les civils paient le prix fort
Selon Alex Schein, Directeur Pays de Save the Children, « Save the Children est extrêmement préoccupé par la récente escalade de la violence à Gaza et en Israël. On compte déjà des enfants parmi les morts, et comme toujours, les enfants payent le prix le plus fort durant un conflit militaire. Save the Children appelle toutes les parties à mettre immédiatement un terme à la violence ».
En demandant à ce qu’un terme soit mis aux violences, les organisations soulignent le besoin pour la communauté internationale de faire appliquer la Résolution 1860 du Conseil de Sécurité des Nations unies, adoptée en mars 2009, qui précise les conditions pour un cessez-le-feu permanent et une sécurité à long terme pour les deux camps.
Selon David Viveash, Directeur du bureau du Carter Center sur place : « L’échec de l’application totale de la Résolution 1860 du Conseil de Sécurité de l’ONU n’a fait que relancer un cycle de violences auquel il faut désormais mettre définitivement fin. La communauté internationale a pour obligation de protéger les civils et doit faire pression sur toutes les parties au conflit pour qu’elles cessent les hostilités et commencent à travailler à la construction de la paix ».
Alors que 1,6 million de Palestiniens, dont près de la moitié sont des enfants et près de 50 000 des personnes âgées, vivent toujours sous blocus à Gaza, les ONG affirment qu’une autre opération militaire ne ferait qu’aggraver la souffrance des personnes avec lesquelles elles travaillent.
« Ce sont les civils qui paient le prix le plus élevé lorsque la communauté internationale est incapable d’agir. Certaines familles, avec qui CARE et nos partenaires palestiniens travaillent à Gaza, vivent toujours au milieu des décombres de leurs habitations détruites. Il est crucial que ceux qui en ont la capacité arrêtent le conflit maintenant. Le coût humain d’une nouvelle confrontation militaire serait trop élevé, les habitants de Gaza n’ont pas les moyens de reconstruire une nouvelle fois leurs vies », a déclaré David White, Directeur Pays de CARE.
The Association of International Development Agencies (AIDA) est un organisme de coordination regroupant plus de 80 organisations humanitaires et de développement travaillant dans le Territoire Palestinien Occupé et en Israël. Les 37 organisations signataires de ce communiqué de presse sont toutes membres d’AIDA. Il s'agit de : American Friends Service Committee (AFSC); Action Against Hunger (ACF); ACPP; ActionAid; Care International; Community Housing Fund (CHF); CPT; DanChurchAid (DCA); Diakonia; Emergency Water Sanitation and Hygiene Group (EWASH); Fondazione Terre des Hommes Italia ONLUS; Gruppo di Volontariato Civile (GVC); Handicap International; HelpAge International; Japan International Volunteer Center (JVC); Kvinna til Kvinna; Life for Relief and Development; Medecins du Monde France; Medical Aid for Palestinians (MAP); medico international; Mercy Corps; Movement for Peace; Norwegian Church Aid (NCA); Norwegian People’s Aid (NPA); Norweigian Refugee Council (NRC); Oxfam; Polish Humanitarian Action (PAH); Save the Children; Seba; Secours Islamique France; Solidaridad International; Terre des Hommes Switzerland; The Swedish Organization for Individual Relief; The Carter Center; The Lutheran World Federation (LWF); The Overseas NGO; War Child Holland; World Vision Jerusalem-West Bank-Gaza
Handicap International s'inquiète du sort des plus vulnérables
Présente dans les Territoires palestiniens depuis 1996, Handicap International a été contrainte de suspendre temporairement ses activités en raisons des combats qui affectent la bande de Gaza. L’association se prépare à relancer au plus vite ses activités et à rehausser son niveau d’intervention de façon à porter secours aux personnes les plus vulnérables, particulièrement fragilisées par ce nouveau conflit.
David Ligneau, chef de mission Handicap International dans les Territoires palestiniens témoigne : « Pour les personnes les plus vulnérables, l’aggravation de la crise et la reprise des combats impliquent, outre la menace liée aux bombardements, un isolement total faute de pouvoir se déplacer, un manque des biens de première nécessité, de médicaments, une absence de soins. Les personnes vulnérables font actuellement face à de grandes difficultés pour leur survie. Ce nouveau conflit va générer des situations de détresse auxquelles nous devons répondre, quelques années seulement après l’intervention militaire « Plomb Durci » (2008-2009).»