La violence des bombardements force des millions de Syriens à fuir
Dans son rapport, Qasef : Escaping the bombing, Handicap International montre que l’utilisation massive d’armes explosives en zones peuplées est une des causes premières du déplacement des Syriens. Bombardements et pilonnages indiscriminés sont devenus la règle dans le conflit, provoquant la fuite de millions de personnes. Cette pratique est la cause d’une des pires crises humanitaires depuis la Seconde Guerre mondiale..

Dans son rapport, Qasef : Escaping the bombing, Handicap International montre que l’utilisation massive d’armes explosives en zones peuplées est une des causes premières du déplacement des Syriens. Bombardements et pilonnages indiscriminés sont devenus la règle dans le conflit, provoquant la fuite de millions de personnes. Cette pratique est la cause d’une des pires crises humanitaires depuis la Seconde Guerre mondiale.
Reposant sur le témoignage de réfugiés syriens et de responsables d’organisations internationales, le rapport Qasef : Escaping the bombing, montre que l’utilisation massive des armes explosives en zones peuplées est une des causes premières du déplacement massif des Syriens. Au total, plus de 10,9 millions d’entre eux sont concernés, soit la moitié de la population du pays.
« L’utilisation massive d’armes explosives en zones peuplées dans le conflit syrien est à l’origine de la crise humanitaire la plus grave de ces dernières décennies, affirme Alma Al-Osta, chargée du plaidoyer à Handicap International. »
Les civils délibérément ciblés
Les témoignages recueillis par Handicap International font par ailleurs état de déplacements multiples. Terrorisés, les Syriens se déplacent jusqu’à 25 fois pour fuir les bombardements successifs avant de trouver un refuge sûr. Ces déplacements répétés sont la cause de situations de grande précarité et d’une grave détresse psychologique.
Selon le rapport, les Syriens fuient d’abord la violence des attaques utilisant des armes explosives. Celles-ci sont massivement indiscriminées. Certaines ciblent délibérément les civils. L’utilisation d’armes explosives en zones peuplées est ainsi la principale cause de décès chez les civils. Selon une étude [1] citée dans le rapport, en 2012, l’utilisation d’armes explosives en zones peuplées était responsable de 48 % des victimes civiles. Cette proportion est désormais de 83 % en 2016. Certaines armes utilisées, comme les bombes-barils ou les roquettes éléphants, sont elles-mêmes par nature indiscriminées, c’est-à-dire que leur imprécision provoque un grand nombre de victimes civiles.
Des conséquences dévastatrices pour les habitants et le pays
Le rapport pointe également la gravité des blessures liées aux bombardements. 47 % des personnes blessées par des armes explosives ont des fractures complexes.
« Associée à l’absence de prise en charge médicale et d’un soutien psychologique approprié en Syrie, cette pratique a des conséquences dévastatrices sur la vie des personnes. Avec plus de 1,5 million de blessés en Syrie, c’est toute une génération qui souffrira de séquelles sur le plus long terme. »
Enfin, le rapport précise aussi que les Syriens qui ne sont pas directement touchés par les bombardements sont également forcés de fuir pour reconstruire une nouvelle vie car en détruisant des infrastructures essentielles (habitations, hôpitaux, réseaux d’eau et d’électricité, etc.), les bombardements anéantissent toute vie sociale et toute activité économique.
« Il faudra des décennies pour déminer la Syrie, lourdement polluée par les restes explosifs, affirme Alma Al Osta, chargée du Plaidoyer à Handicap International. Les parties prenantes au conflit doivent cesser immédiatement d’utiliser des armes explosives en zones peuplées, en particulier celles à large rayon d’impact. La communauté internationale doit s’engager contre cette pratique qui est devenue la règle dans le conflit syrien. »
Handicap International exhorte donc les parties prenantes au conflit à cesser d’utiliser des armes explosives en zones peuplées et appelle la communauté internationale à condamner avec fermeté cette pratique et à s’engager pour y mettre fin.
Pour lire le rapport en entier, cliquez ici.
[1] Source: Integrated Regional Information Network (IRIN)