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4 – Basket sur le toit du monde

Quatrième épisode de notre série de l'été sur les pas de Didier Demey

Tibet: Basket sur le toit du monde

Tibet: Basket sur le toit du monde | HI

Ca a beau être le début du mois de mai, un dimanche matin pluvieux sur Lhassa, c’est frisquet – surtout pour jouer au basketball en chaise roulante.

L’association (des personnes en situation de handicap) avec laquelle on travaille s’est débrouillée pour se faire prêter une dizaine de chaises roulantes de handisport – des modèles plus adaptés à la vitesse, aux changements de direction et la manipulation de balles, ballons et autres raquettes. Et ils veulent se mettre à faire du sport. Puis moi avec…

On se donne donc rendez-vous, en ce dimanche matin, sur un terrain de basket un peu isolé pour un premier entrainement. Je me dis que pour une première, on va se concentrer sur la maitrise des chaises et du ballon et qu’on se donnera en spectacle plus tard. Nous avons donc choisi un terrain qui est généralement désert le week-end. Quand j’arrive, je constate que pour la discrétion, c’est loupé – le terrain est déjà bien entouré de quelques curieux ; qu’à cela ne tienne, personne n’a envie de se démonter pour si peu.

Etant le seul à avoir fait un peu de basket (en dehors et dans une chaise), j’ai préparé deux ou trois exercices, histoire de dire qu’on ne se jette pas juste un ballon en essayant, de temps en temps, de le faire passer par un anneau qui, aux premiers essais et depuis une chaise roulante, semble bien souvent hors d’atteinte. On s’y met, avec entrain et pour ma part, tout même un peu d’appréhension – ça serait dommage que la sauce ne prenne pas. De façon organisée et un peu raide, on se met à faire deux trois trucs sans les ballons, puis avec – des passes, des rebonds, de la conduite… Les gens sur le bord du terrain nous observent et je sens un peu de pression avec ces yeux qui nous fixent et peut être nous jugent. Du coup, je veux que les passes soient précises et quand elles ne le sont pas, qu’on les refasse et quand le rebond est faux, qu’on réessaye…

Mais, tout à coup, ça part en sucette – les ballons se mettent à voler dans tous les sens, les plus téméraires tentent des tirs à 3 points improbables et ça fait des sprints au travers du terrain avec le ballon sur les genoux (« heu ouais, excuse mais ça en fait c’est pas tout à fait permis, si tu veux… »); puis, deux équipes se forment, l’air de rien et rapidement un semblant de match se met en place, avec des éclats de rire, des encouragements, des cris de joie, des règles qu’on invente comme ça nous arrange et des chutes qui font marrer sur et en dehors du terrain… et le monde autour s’efface comme s’il n’existait plus.

Et moi, sur la touche, avec mes envies un peu trop carrées et mes petites fiches bristol toute pourries qui prennent la pluie, je regarde 10 gars et filles qui s’amusent comme des gamins qui découvriraient une plage de sable pour la première fois… En fait, ouais, c’est tellement mieux comme ça. Bon les gars, vous me faites une place ?
 

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