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Côte d'Ivoire : urgence en pays ravagé

La population de Côte d’Ivoire demeure très fragilisée par les semaines de crise qu’elle vient de vivre, marquées par des affrontements jusqu’au cœur d’Abidjan. Handicap International soutient les hôpitaux d’Abidjan pour faire face à l’afflux de blessés. L’assistance aux réfugiés et aux déplacés est également primordiale dans la zone frontalière entre la Côte d’Ivoire et le Liberia.

Un kiné aide une jeune personne amputée.

La population de Côte d’Ivoire demeure très fragilisée par les semaines de crise qu’elle vient de vivre, marquées par des affrontements jusqu’au cœur d’Abidjan. Handicap International soutient les hôpitaux d’Abidjan pour faire face à l’afflux de blessés. L’assistance aux réfugiés et aux déplacés est également primordiale dans la zone frontalière entre la Côte d’Ivoire et le Liberia.

La crise qui a fait suite à l’élection présidentielle de novembre 2010 a engendré des tensions importantes entre les partisans du président sortant Laurent Gbagbo et ceux du président élu Alassane Ouattara. La situation s’est détériorée au fil des semaines, avant que le pays ne bascule véritablement dans la guerre civile début 2011, entraînant le départ de centaines de milliers de familles fuyant Abidjan et les secteurs touchés par les combats. Des dizaines de milliers de personnes ont trouvé refuge dans les pays voisins, principalement au Liberia. Au plus fort de la crise, on a compté plus d’un million de personnes déplacées dans des conditions particulièrement précaires.

Handicap International est rapidement intervenu, d’abord auprès des populations réfugiées au Liberia, avant d’étendre son action à Abidjan pour assurer le suivi des blessés dans les hôpitaux.

Assistance aux réfugiés et déplacés

Handicap International oriente son action en faveur des réfugiés les plus vulnérables (personnes handicapées, femmes enceintes, enfants isolés…) dans le district de Grand Gedeh au Liberia et à la frontière ivoirienne.

L’association a mis en place deux « Antennes handicap et vulnérabilité » qui orientent les personnes les plus vulnérables vers les acteurs humanitaires présents sur place. Une troisième Antenne sera prochainement ouverte à proximité de la frontière, côté Côte d’Ivoire. L’objectif est de permettre l’accès de tous à l’aide humanitaire, et particulièrement des personnes les plus faibles, mais également d’apporter une réponse adaptée pour couvrir leurs besoins spécifiques. Handicap International va aussi mettre en place les moyens de transport nécessaires afin de faciliter les déplacements des personnes les plus vulnérables et faciliter le retour des réfugiés dans leurs communautés quand le moment sera venu.

L'association propose également un soutien psychosocial, sous forme de groupes de discussion pour aider les réfugiés à exprimer les moments difficiles qu'ils viennent de traverser. L'équipe d'urgence développe aussi une activité de protection qui concerne les violences faites aux femmes. "Dans ce contexte, où les familles sont éparpillées, où de nombreuses femmes se retrouvent isolées, la prévention est essentielle, explique Cécile Dupré.Cela passe par des règles simples comme se déplacer en groupe, disposer d'un sifflet pour appeler au secours en cas d'agression".

Soutien aux hôpitaux

Suite aux combats qui ont fait rage pendant plusieurs semaines dans le pays, et particulièrement à Abidjan, Handicap International a décidé d’intervenir en appui à une série d’hôpitaux pour la prise en charge des blessés[1]. La mission de l'association est d'intervenir en soutien au personnel ivoirien des hôpitaux, en coordination avec les ONG médicales, notamment Médecins sans frontières, pour assurer le suivi de ces blessés et effectuer les soins de kinésithérapie nécessaires. Il est en effet nécessaire d’intervenir très tôt après une opération, car l’absence de rééducation peut entraîner des handicaps graves et définitifs.

Julien Clausse, kinésithérapeute au sein de l'équipe de Handicap International, a livré son témoignage à la fin avril :

« A l’hôpital d’Abobo où je me trouve, on compte une soixantaine de patients en soins post-opératoires. Ils ont été admis pour des fractures ouvertes, souvent par balles. En temps normal, l'hôpital d'Abobo compte 12 lits. Avec les événements de ces dernières semaines, il accueille désormais 130 patients !

Les blessés sont étendus sur des matelas posés à même le sol, et faute d'espace, ces matelas se chevauchent parfois. A cause du manque de lits dans l'hôpital d'Abobo et de l'afflux de blessés, les patients doivent rapidement rentrer chez eux. Mais quand vous avez une blessure qui vous empêche de poser le pied par terre ou que l'on vous a amputé, comment faites-vous ? L'urgence est donc de pouvoir apporter des soins à ces personnes blessées ou amputées et de leur permettre de se lever. Nous leur fournissons des aides à la marche, pour qu'elles puissent se mettre debout, et se déplacer au sein de l'hôpital. Nous devrions intensifier les distributions dans les prochains jours. »


[1]Hôpitaux soutenus actuellement : Cocody, Abobo, Yopougon,Nana Yamusso et CHU Treichville.

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