Goma : Handicap International suspend ses activités
La ville de Goma est tombée hier aux mains du Mouvement du 23 mars (M23) [1], suite à des affrontements avec les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Handicap International a été contraint de suspendre ses activités dans la région depuis lundi. Les personnes les plus vulnérables auxquelles l’association vient quotidiennement en aide se trouvent particulièrement fragilisées par cette détérioration de la situation. [1]Le Mouvement du 23 mars (M23) est une faction armée rebelle formée au printemps dernier.
La ville de Goma est tombée hier aux mains du Mouvement du 23 mars (M23) [1], suite à des affrontements avec les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Handicap International a été contraint de suspendre ses activités dans la région depuis lundi. Les personnes les plus vulnérables auxquelles l’association vient quotidiennement en aide se trouvent particulièrement fragilisées par cette détérioration de la situation.
Les combats qui opposent le M23 et les FARDC ont poussé de nombreuses familles à fuir les zones de conflit à l’intérieur des provinces du Nord- et du Sud-Kivu, comme dans les pays frontaliers. La plupart des 60 000 personnes qui habitaient le camp de Kanyaruchinya, à sept kilomètres au nord de Goma, l’ont déserté.
Handicap International mène en parallèle depuis de nombreuses années des activités d’urgence et de développement au Nord- et au Sud-Kivu. Les projets d’assistance aux victimes de mines ainsi que les activités de réadaptation ont dû être suspendus compte tenu de la situation sécuritaire. Dans le même temps, les activités de la plateforme logistique humanitaire destinée à l’acheminement des biens humanitaires en soutien aux autres ONG présentes dans la région, ont également été suspendues, les conditions n’étant plus réunies pour permettre le déplacement des convois.
« Notre priorité est aujourd’hui de préserver nos équipes qui œuvrent dans la région et qui sont soumises aux mêmes risques que toute la population », explique Jean-François Michel, responsable des projets de développement pour la RDC. Handicap International souhaite également préserver ses possibilités d’action, pour pouvoir venir en aide à la population, dès que la situation le permettra.
Les déplacements massifs de population générés par ce conflit et leurs conséquences (détérioration des conditions de vie, saturation des structures de santé dans certaines zones, leur absence dans d’autres secteurs), risquent de fragiliser davantage les personnes les plus vulnérables - à savoir les personnes âgées, les personnes blessées et handicapées. Et leur éparpillement va rendre d’autant plus complexe leur localisation, l’identification de leurs besoins ainsi que les possibilités de leur apporter de l’aide. Selon le HCR[2], « depuis le début de l'année, la reprise du conflit dans ces deux régions a exacerbé une situation humanitaire déjà désastreuse et a déraciné près de 650 000 personnes ».
Handicap International intervient, entre autres, dans le district de Masisi pour ses activités d’assistance aux victimes et pour les projets de réadaptation, un secteur qui est actuellement difficile d’accès pour des raisons sécuritaires.
L’association est également préoccupée par les risques collatéraux que les combats peuvent engendrer, avec la présence de restes d’explosifs de guerre (par exemple des roquettes qui n’auraient pas explosé) et la prolifération d’armes légères qui sont autant de menaces pour les civils.
Lisez le témoignage de l'un de nos collaborateurs, qui a dû être évacué lorsque la ville est tombée aux mains du M23