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Handicap International au Nord-Kivu

Insertion Mines et autres armes Réadaptation

Handicap International a commencé ses activités au Congo en 1995, à la suite d'une épidémie de polio. Aujourd'hui à Kinshasa, Handicap International se consacre à la santé maternelle et infantile, la réadaptation physique ainsi que l'éducation des enfants en situation de handicap. Au Nord-Kivu, l’association porte assistance aux personnes vulnérables confrontées au conflit qui fait rage dans la région ainsi qu’aux victimes des restes d’engins de guerre, comme les mines.

Francine Katungu, 9 ans, qui a reçu une balle dans le genou

Handicap International a commencé ses activités au Congo en 1995, à la suite d'une épidémie de polio. Aujourd'hui à Kinshasa, Handicap International se consacre à la santé maternelle et infantile, la réadaptation physique ainsi que l'éducation des enfants en situation de handicap. Au Nord-Kivu, l’association porte assistance aux personnes vulnérables confrontées au conflit qui fait rage dans la région ainsi qu’aux victimes des restes d’engins de guerre, comme les mines.

1. Réadaptation et référencement médical

Réadaptation

Les nombreuses personnes en situation de handicap, ou susceptibles de développer un handicap (enfants et adultes) affectées et isolées par le conflit à l’Est de la RD Congo ont besoin d’une prise en charge spécifique visant à réduire les risques de séquelles invalidantes. Pour répondre à ce besoin, en 2007, Handicap International a introduit la kinésithérapie dans plusieurs hôpitaux de la région du Nord-Kivu ; des services de kinésithérapie ont été mis en place, des kinésithérapeutes ont été formés et les centres hospitaliers ont reçu du matériel. De plus, Handicap International a organisé des soins de kinésithérapie respiratoire pour les enfants sous-alimentés dans les centres nutritionnels thérapeutiques aux alentours de Goma. Jusqu’à aujourd’hui, les étudiants en kinésithérapie sont formés et les compétences techniques des kinésithérapeutes en place sont renforcées. L’objectif final est d’intégrer la prévention des séquelles invalidantes, depuis le cursus de formation en kinésithérapie jusqu’à la pratique thérapeutique quotidienne.

Référencement médical

On entend par « référencement » la prise en charge d’une personne en situation de handicap identifiée lors d’un diagnostic social fait par Handicap International en collaboration avec un acteur (association locale par exemple) ou un service local qui peut répondre aux besoins spécifiques de la personne. Handicap International collabore avec les centres sanitaires spécialisés de Goma et avec le CICR (Comité International de la Croix Rouge) qui assure l’appareillage des victimes du conflit en RDC. La plus-value de Handicap International est l’identification des bénéficiaires, même les plus isolés, pour lesquels l’accès aux services a toujours été impossible. Les obstacles peuvent être multiples : soit ils vivent dans des zones très éloignées, sans structures adaptées, dans un petit village situé dans les collines par exemple, soit ils ont peur de se déplacer à causes des mouvements des groupes armés dans la région ; soit encore ils n’ont pas les moyens financiers pour se déplacer. Il arrive également qu’ils ne connaissent pas l’existence de services spécifiques pour prendre en charge leur handicap.

Quand les agents de Handicap International identifient ces personnes lors des visites sur le terrain, l’association assure – selon les besoins - ensuite une prise en charge complète. Cela signifie que Handicap International prend en charge le transport vers Goma (capitale de la province du Nord-Kivu, où se trouvent les hôpitaux et les centres de réadaptation) ou d’autres villes du Nord Kivu, les frais médicaux (comme des opérations, les sessions de rééducation), que des aides à la mobilité (béquilles, fauteuils roulants, orthèses) sont proposées, ainsi qu’un accompagnement médico-social.

2. Assistance aux victimes de mines et de REG

Au Nord-Kivu de nombreuses personnes se trouvent en situation de handicap suite à des blessures par balles ou d’explosions de restes d’engins de guerre (REG).

Grace à l’expertise de Handicap International, à la connaissance du contexte, l’organisation a mis en place un projet d’assistance aux victimes, avec une approche individuelle basée sur les besoins et les capacités de chaque victime. « Nous guidons des personnes vulnérables qui n’ont pas de revenus pour mener à terme un projet adapté à leurs capacités et à leur environnement, pour que la personne puisse subvenir à ses besoins quotidiens (se nourrir, se laver, aller à l’école…) », explique Roberta Sarzano, chef de projet. Il s’agit de donner à des personnes vulnérables et marginalisées à cause de leur handicap les moyens matériels, et une formation, pour leur permettre de démarrer une activité, parfois très simple, mais qui leur permettra d’être autonome, et de prendre leur place dans la société. A ce soutien, s’ajoutent des distributions d’aides à la marche (béquilles, tricycle, fauteuils roulants), d’accessibilité (l’adaptation des toilettes dans la maison, installer une rampe), ou des aides plus spécifiques (kit scolaire, prise en charge des frais scolaire, kit de ménage pour faire face à les besoins les plus urgents). Tout ce processus est géré par des agents sociaux et paramédicaux mobilisés par Handicap International.
 

3. Réponse rapide aux Mouvements de Population (RRMP)

Les conflits et l’insécurité récurrents à l’Est de la RDC ont entrainé des mouvements de population importants et constants ces dernières années. On retrouve parmi les déplacés de nombreuses personnes dans une situation de vulnérabilité extrême, dont les personnes en situation de handicap. « Bien souvent, lorsqu’il s’agit de déplacement, cette partie de la population est celle qui rencontre le plus de difficultés à suivre les mouvements, entravée dans ses déplacements et incapable, du fait de son handicap, d’emporter avec elle des biens de première nécessité ou de la nourriture. Ces mêmes personnes, faute d’une mobilité suffisante, ont également des difficultés à accéder à l’aide et aux services de base. Une personne paralysée par exemple n’est pas capable de se rendre sur un site de de distribution ou de vaccination. La conséquence directe en est l’isolement des personnes handicapées par rapport au reste de leur communauté. Ce qui favorise l’expansion au sein de leur groupe de la malnutrition, des maladies sanitaires, des agressions et des violences sexuelles », expliqueHélène Robin, responsable des programmes d’urgence pour Handicap International.

Depuis 2007, Handicap International incite les autres organisations humanitaires à favoriser l’accès à l’aide pour les personnes en situation de handicap. « Handicap International forme d’autres ONG à l’identification des personnes vulnérables et de leurs besoins spécifiques ou de base, car il arrive bien souvent que ces personnes soient les « oubliées » de l’assistance, par manque de visibilité. Des agents de Handicap International (kinésithérapeutes et techniciens construction) accompagnent donc les acteurs humanitaires pour qu’ils prennent en compte les personnes en situation de handicap dans leurs interventions. »

Ainsi, des latrines et pompes à eau adaptées sont construites, des écoles et des latrines scolaires sont adaptées, et les les distributions de NFI (non-food items) sont de plus en plus accessibles.

Il est ressorti des données des rapports des missions RRMP auxquelles Handicap International a participé conjointement aux partenaires, que cette catégorie de personnes en situation de handicap ou à mobilité réduite, représente entre 10 et 15% des bénéficiaires vulnérables déplacés ou retournés.

4. Action contre les mines 

Entre 2001 et 2011 Handicap International est intervenue pour lutter contre les mines en RDC. L’organisation a mné des opérations de déminage et des enquêtes pour déterminer la présence de mines en province Orientale. A partir dumois d’octobre 2012, Handicap International retourne en RDC pour y appuyer le gouvernement dans ses efforts visant la mise en œuvre de sa stratégie nationale 2012-2016, dont l’objectif estde parvenir, pour fin 2016, à éliminerdéfinitivement la menace représentée par les mines antipersonnel et les armes à sous-munitions.

« Nous allons identifier les zones contaminées par des mines, des sous-munitions et des restes d’engins de guerre (REG) grâce des enquêtes générales dans les régions qui ont connu des affrontements et des mouvements de troupes combattantes, notamment les provinces du Nord-Kivu et Orientale », explique Elsa Jamboisde la direction d’action contre les mines. « Grâce à un système de marquage standardisé, l’associationva matérialiser toutes les zones minées ainsi que les sous-munitions et REG isolés découverts dans les villages accessibles. Les membres des communautés affectées par ces engins explosifs pourront aussi participer aux séances de prévention destinées à leur faire prendre conscience du danger et à leur faire adopter des comportements responsables (identifier un engin, ne le pas toucher, qui avertir, …). L’objectif est de diminuer le nombre de victimes. Nous sommes également en lien avec des acteurs de déminage qui doivent se charger des destructions. »

5. Plateforme des services logistiques

Dans la province du Nord Kivu, Handicap International conduit un projet de plateforme des services logistiques aux ONG, afin de faciliter leur intervention auprès des populations. Il s’agit de favoriser l’intervention provisoire d’urgence et/ou l’implantation de nouveaux acteurs humanitairesdans le Territoire de Walikale en leur offrant des facilités de stockage et de transport ainsi qu’un espace d’hébergement et de travail dans une zone jusqu’alors peu fréquentée par la communauté humanitaire
 

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