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Handicap International au Timor Oriental

Catherine Gillet,  directrice de programme au Timor Oriental, explique le lancement d’actions dans ce pays qui ne dispose pas de services adaptés.

Catherine Gillet,  directrice de programme au Timor Oriental, explique le lancement d’actions dans ce pays qui ne dispose pas de services adaptés.

En février 2012, Handicap International a ouvert un projet au Timor Oriental. Objectif : lancer des actions destinées à renforcer les compétences dans le secteur du handicap. « Les besoins y sont fondamentaux », explique Catherine Gillet, directrice de programme en Indonésie et (depuis 2012) au Timor-Leste. « Les personnes handicapées font face à de multiples discriminations et violences, notamment les jeunes filles et les femmes. »

Ce n’est pas la première fois que Handicap International intervient au Timor Oriental . Entre 2001 et 2003, l’intervention a principalement ciblé les victimes des conflits qui ont conduit en 2002 à l’indépendance du pays face à l’occupation indonésienne. Durant cette période, l’intervention de Handicap International a porté sur le renforcement de centres de réadaptation existants. Mais également sur la distribution d’aides de marche et de produits de première nécessité. En 2003, l’intervention s’est focalisée sur des formations en kinésithérapie et un appui à des ONG locales s’occupant de distribution de matériel de réadaptation aux personnes handicapées.

Pourquoi l’organisation a-t-elle décidé de reprendre les interventions dans ce pays ?

« Deux missions exploratoires ont eu lieu en 2011 afin d’identifier les besoins et partenariats possibles. Il a ensuite été décidé d’étendre le programme Indonésie au Timor-Leste, d’y ouvrir un bureau sur Dili, la capitale, et de recruter du personnel. Les besoins des personnes en situation de handicap dans ce contexte de post-conflit (la Mission des Nations unies pour le maintien de la paix est toujours présente) sont réels : ces personnes font face à de multiples discriminations, stigmatisations et violences. Les jeunes filles et les femmes en situation de handicap sont particulièrement concernées. La situation exacte de ces personnes est très peu connue, notamment celle des personnes habitants les zones rurales à l’intérieur du pays, très isolées, où les croyances et traditions perdurent. »

« Dans ce contexte difficile, il n’existe pas de services adaptés et inclusifs , notamment dans les domaines de la santé, de l’économie et du social. En conséquence, les besoins fondamentaux ne sont absolument pas pris en compte au Timor-Leste. La société civile naissante apporte quelques réponses, mais il n’existe pour le moment sur le pays que deux associations de personnes en situation de handicap qui ont du mal à émerger. Elles ne sont pas en mesure, pour le moment, de faire face à la demande et aux divers challenges identifiés. Enfin, la plupart de ces acteurs impliqués dans le champ du handicap, qu’ils soient institutionnels ou de la société civile, présentent un manque crucial de capacités et d’expertise dans les domaines techniques liés aux problématiques du handicap. »

Quel type d’intervention mettez-vous en place ?

« Le pays est sujet aux catastrophes naturelles (glissements de terrain, inondations et fortes marées etc.). Donc, la gestion de risques naturels sera une thématique importante à développer. Dans ce domaine, nous avons déjà développé des projets, au Bangladesh par exemple. L’identification des besoins, faite lors de deux missions exploratoires de 2011, montre que la promotion des droits et l’éducation inclusive sont également des thématiques prioritaires. »

« En février, un partenariat s’est noué avec la principale association de personnes en situation de handicap, la RHTO (Ra’es Hadomi Timor Oan). Une formation de quatre jours a été réalisée pour les associations de/pour personnes en situation de handicap, ainsi que pour le personnel des Nations unies et du Conseil National Electoral, sur l’accès aux élections pour ces personnes. Le pays fera en effet face au premier semestre 2012 à deux échéances électorales importantes, les élections présidentielles et parlementaires. »
 

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