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« J’ai beaucoup d'admiration pour mes collègues éthiopiens »

En mars 2020, notre collègue Griet Van de Voorde quittait son foyer Malinois pour aller s’installer à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne. Un nouveau projet l’attendait là-bas : HELASIA.

Griet Van de Voorde et deux collègues devant le bureau de HI à Cotonou, au Bénin.

Griet Van de Voorde et deux collègues devant le bureau de HI à Cotonou, au Bénin. | © HI

Que doivent savoir nos lecteurs à propos de HELASIA ?

HELASIA est l'acronyme de “Health, Education & Livelihood Africa : a Sustainable Inclusion Approach”. Au tout début, le projet regroupait l’Éthiopie, le Rwanda et le Bénin, mais il a été agrandit en 2021 avec le Mozambique et Madagascar. Le projet n'était pas encore assez grand (rires).

Nous travaillons sur quatre axes : le renforcement des capacités des organisations de personnes handicapées (OPH) et de leurs membres, de leurs droits, de l'accessibilité des services, et enfin, il y a l’axe du plaidoyer international.

Que devons-nous comprendre exactement par « renforcement des capacités » ?

Nous voulons faire en sorte que les OPH soient plus fortes dans la mise en œuvre de leurs idées et activités, pour leur permettre notamment de faciliter leur collaboration avec d'autres organisations. Nous nous concentrons sur leur mode de gestion, de façon générale, et de leur gestion financière, ainsi que du suivi de leurs activités, etc.

Autre exemple concret : les ambassades organisent parfois un concours qui s’appelle « Subgranting », et qui permet d’obtenir des subventions. Pour aider les OPH à améliorer leurs propositions de projets et décrocher ses subventions, nous organisons un concours qui y ressemble et où le gagnant reçoit une petite rémunération ; permettant d’organiser un événement, par exemple. C’est comme un exercice d'apprentissage où le but est aussi que le gagnant partage son expérience avec les autres organisations.

HELASIA ne faisait que commencer quand un virus bien connu a commencé à se répandre très rapidement...

Oui, à cause de l'impact du COVID-19, nous avons perdu beaucoup de temps, surtout dans l'éducation. Au Mozambique, par exemple, les écoles devaient travailler en trois temps : matin, après-midi et soir. Donc tout le monde n’était pas là en même temps et les enseignants n'avaient pas le temps de s’intéresser à notre jeu sur l'inclusion ou de venir à nos sessions de formation.

Maintenant que tout se passe virtuellement, il est aussi très difficile de faire du plaidoyer et de défendre nos intérêts. Pendant une réunion en ligne, on ne sait pas attraper le ministre par le col ou discuter avec le représentant de l'Union africaine par exemple. C'est dommage.

En plus, en novembre 2020, un conflit a éclaté au Tigré, dans le nord de l'Éthiopie.

C’est juste. Mais les bureaux du projet HELASIA ne se trouvaient pas dans le nord du pays et n'ont jamais été vraiment en difficulté. L'inflation par contre a eu un impact : les téléphones portables sont très difficiles à trouver en Éthiopie de nos jours. En novembre 2021, le conflit s'est déclaré aussi à Addis-Abeba, nous avons donc décidé de déménager à Kigali.

J’ai beaucoup d'admiration pour mes collègues éthiopiens, parce qu’ils continuent à avancer et à donner le meilleur d’eux-mêmes malgré leurs inquiétudes pour leur famille et pour eux aussi.

Est-ce que ton expérience là-bas correspond à ce à quoi tu t’attendais ?

En tant qu'expatriée, je m’attendais à avoir une vie sociale plus animée, mais avec le virus, c’était compliqué bien sûr. Je ne connaissais pas beaucoup de gens en Éthiopie, à part des collègues, mais on n’a pas forcément envie de voir nos collègues tous les jours, n’est-ce pas (rires) ? Le seul avantage du Covid-19, c’était que tout le monde était dans le même bateau.

Claver Haragirimana, le directeur de l’organisation OPROMAMER (Organisation pour la Promotion et la solidarité des Malades et Handicapés Mentaux au Rwanda) sur le projet HELASIA

"Le projet HELASIA nous a aidé à réaliser un nettoyage organisé pendant le covid-19. Depuis que nous avons acquis les connaissances et les compétences, nous avons été en mesure de le gérer et de mobiliser la communauté. Nous sommes désormais liés au gouvernement local dans les 23 districts où nous travaillons. Nous sommes même évalués par le ministère de la santé. L'objectif était de devenir un partenaire officiel du gouvernement rwandais, représenté par le RBC (Rwanda Biomedical Centre) et nous y sommes parvenus grâce aux nombreuses formations que nous avons reçues de HI dans le cadre du projet HELASIA."

Publié le : 26 avril 2022

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