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Les survivants des armes à sous-munitions applaudissent le langage fort du traité à propos de l’aide aux victimes

Mines et autres armes

Quatre jours avant l’adoption d’un nouveau traité international interdisant les armes à sous-munitions, les survivants de ces armes se félicitent partout dans le monde des avancées importantes réalisées en matière d’aide aux victimes. Les dispositions relatives à l’aide aux victimes qui seront adoptées comportent entre autres une définition très large des « victimes des armes à sous-munitions », qui couvre les personnes touchées ainsi que leur famille et communauté.

Les survivants des armes à sous-munitions applaudissent le langage fort du traité à propos de l’aide aux victimes

Mais Handicap International appelle instamment les pays à résister à la pression des États-Unis

Dublin, 26 mai 2008. Quatre jours avant l’adoption d’un nouveau traité international interdisant les armes à sous-munitions, les survivants de ces armes se félicitent partout dans le monde des avancées importantes réalisées en matière d’aide aux victimes. Les dispositions relatives à l’aide aux victimes qui seront adoptées comportent entre autres une définition très large des « victimes des armes à sous-munitions », qui couvre les personnes touchées ainsi que leur famille et communauté.


Selon le texte actuellement en cours de négociation, les États sont tenus de fournir aux victimes des armes à sous-munitions des soins médicaux, de la réadaptation physique, un soutien socio-économique et psychologique. Ils doivent également récolter des données sur les victimes. En outre, le texte qui sera adopté inclut une liste détaillée des actions concrètes que les États devront entreprendre pour soutenir les victimes. « Cette liste est d’une importance cruciale pour garantir que le traité ne restera pas lettre morte », explique Dejan Dikic, survivant serbe d’une sous-munitions et défenseur de leur interdiction (Ban Advocate). « Ces actions peuvent faire une grande différence sur le terrain mais elles demanderont encore que les victimes elles-mêmes assurent un suivi attentif et résolu pour mesurer les progrès concrets. » « Dans tous les pays touchés, les survivants doivent avoir accès à l’aide aux victimes », ajoute Youern Sam En, survivant cambodgien d’une sous-munitions et Ban Advocate. « 100 millions de bombelettes ont été larguées sur le Viêt-nam, et 30% n’ont pas explosé », affirme Pham Quy Thi, Vietnamien lui aussi survivant d’une arme à sous-munitions et Ban Advocate. « Plus de trente ans après la guerre, des civils sont encore blessés et tués par des armes à sous-munitions. J’appelle donc tous les pays à faire en sorte que le traité soit mis en pratique », ajoute-t-il.


Cependant, il reste beaucoup à faire, en particulier sur la question des opérations conjointes avec les États, qui ne seront pas parties au Traité d’interdiction des armes à sous-munitions. Selon l’actuel projet de traité, il est interdit d’ « assister » d’autres États à utiliser des bombes à sous-munitions. « On nous a laissé entendre que la secrétaire d’État des États-Unis, Condoleeza Rice, avait adressé des lettres aux différents pays pour leur demander instamment de retirer cette disposition du traité. Cela aurait pour conséquence que les pays qui interdisent les armes à sous-munitions pourraient, en revanche, aider les États-Unis à continuer à en utiliser. Ce qui est tout à fait inacceptable car cela saperait l’objectif même du traité », explique Stan Brabant, responsable de la policy unit de Handicap International en Belgique. Raed Mokaled, Ban Advocate libanais, dont le fils a été tué par une bombelette à l’âge de cinq ans, demande que « les États repoussent les tentatives américaines de saper le traité ».


En outre les États doivent encore se mettre d’accord sur la portée de la définition des armes à sous-munitions. « Les États ne doivent pas chercher à développer une nouvelle génération d’armes à sous-munitions », déclare Raed Mokaled. « Au contraire, ils doivent les interdire immédiatement. » Marc Joolen, directeur général de Handicap International en Belgique, affirme que « les États ont une occasion unique de sauver des vies et d'empêcher la survenue de handicaps chez les générations suivantes. Ils ont la possibilité de conclure un document historique et ils devraient saisir cette occasion ».

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