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Riziki Shobuto (19 ans)

République démocratique du Congo

Les cicatrices morales résultant des blessures par balles ne disparaîtront probablement jamais. Cependant, deux ans après le drame, Riziki (19 ans) voit de nouveau positivement l'avenir : “Je vais terminer l'école et devenir couturière.”

Les cicatrices morales résultant des blessures par balles ne disparaîtront probablement jamais. Cependant, deux ans après le drame, Riziki (19 ans) voit de nouveau positivement l'avenir : “Je vais terminer l'école et devenir couturière.”

2010. Riziki revient de l'école lorsqu'un homme armé l'arrête. Ce qu’il veut ne laisse aucun doute : abuser d’elle. Riziki se défend, s'échappe et s'enfuit en courant. Frustré, le soldat tire à plusieurs reprises sur elle et la laisse pour morte. Riziki reprend conscience à l'hôpital de Masisi. Elle souffre de graves blessures par balles dans le cou, au niveau du postérieur et en plusieurs endroits de la jambe. Elle ne porte pas plainte auprès de la police. “Cela ne servirait à rien. Et je ne pourrais de toute façon jamais reconnaître l'homme en question.”

Après sept mois de soins, Riziki peut quitter l'hôpital. Sa famille quitte Kabua et s'installe à Masisi car on y est plus en sécurité. Et aussi parce qu'elle ne veut plus jamais retourner à l'endroit où elle a été agressée. Chaque jour, elle repense à ce qui lui est arrivé. Elle essaye d'en parler à sa mère, mais ce n'est pas facile. “Je suis très en colère à cause du mal que j'ai subi”, murmure-t-elle.

Riziki suit une scolarité dans sa nouvelle école, elle vient de terminer la quatrième année. Les autres enfants y vont à pied en un quart d'heure, mais pour elle, cela prend une demi-heure. Depuis son agression, elle ne parvient toujours pas à plier sa jambe, marcher en terrain accidenté lui est donc très difficile. A la saison des pluies, elle doit se servir de béquilles. Elle reste cependant très motivée et veut terminer son cycle scolaire. Après cela, elle veut apprendre à coudre et avoir quatre enfants. Pour que Riziki puisse aller à l’école (sa famille est très pauvre), Handicap International prend en charge ses frais de scolarité.

Sa famille habite une petite maisonnette. Ils sont sept. Le père de Riziki est décédé. Et son frère aîné, qui assurait la subsistance de la famille comme policier à Goma, a été tué il y a quelques mois. Sa mère tente de gagner de quoi vivre en vendant des beignets. De son côté, après l'école, Riziki vend des recharges pour téléphones mobiles. C’est Handicap International qui lui a fourni les premières cartes, afin qu’elle puisse disposer d’un premier apport pour démarrer ce petit commerce. Quand elle aura tout vendu, elle pourra en racheter elle-même d'autres et utiliser son bénéfice pour contribuer à la vie de la famille. Riziki est contente de ce travail. “Grâce à ce supplément d'argent, mes frères pourront aller à l'école. Et de plus, cela me permet de participer à la vie sociale sans pour cela devoir me déplacer puisque je vends tout simplement devant ma porte. Ce sont les clients qui viennent à moi.”
Une équipe de Handicap International lui a aussi fabriqué une table et lui a procuré une chaise et un parasol. Ainsi, elle dispose de son propre stand et ses toilettes ont été adaptées. Ce sont là chaque fois de petites interventions mais qui lui facilitent grandement la vie.
 

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