Syrie : des révélations alarmantes pour les populations civiles
Selon l’organisation américaine Human Rights Watch (HRW), des sous-munitions ont été utilisées par l’armée syrienne il y a quelques jours.Handicap International s’inquiète de la situation actuelle pour les civils, premières victimes de ces armes. L’association condamne toute utilisation de sous-munitions et appelle les parties au conflit à ne pas faire usage de ces armes.
Selon l’organisation américaine Human Rights Watch (HRW), des sous-munitions ont été utilisées par l’armée syrienne il y a quelques jours.Handicap International s’inquiète de la situation actuelle pour les civils, premières victimes de ces armes. L’association condamne toute utilisation de sous-munitions et appelle les parties au conflit à ne pas faire usage de ces armes.
Des vidéos postées par des militants syriens entre le 9 et le 12 octobre montrent des hommes et des enfants manipulant des sous-munitions non explosées dans ou près des villes de Tamane`a, Taftanaz, al-Tah, Ma`arat al-Noaman, dans la province d'Idlib, à l'Est à Bouwayda et al-Salloumiyyeh dans la province de Homs, à Alep Tal Rifaat dans la province d'Alep, dans la province de Lattaquié et dans la région de Damas à al-Ghouta as-shrqiya. L’association américaine Human Rights Watch a pu avoir confirmation de ces informations par ses contacts sur place et Philippe Houliat, expert en déminage pour Handicap International, a formellement identifié des sous-munitions russes de type AO1sch sur les images contenues dans les vidéos en question.
Handicap International juge ces informations particulièrement préoccupantes. L’association rappelle que 94 % des victimes recensées de ces armes sont des civils. L’utilisation de sous-munitions dans des zones densément peuplées représente donc une menace inacceptable. Ces armes sont aujourd’hui interdites par le Traité d’Oslo, entré en vigueur en 2010 et signé par 111 Etats dans le monde. Ce traité, pour l’adoption duquel Handicap International a été un acteur majeur, interdit l’utilisation, la fabrication, le stockage et le commerce de ces armes. La Syrie n’est pas actuellement Etat partie au Traité. « Mais la plupart des Etats non signataires n’utilisent pas ces armes et reconnaissent leur caractère inacceptable, souligne Marion Libertucci, responsable du plaidoyer sur les armes à Handicap International.
Dans tous les cas, les Conventions de Genève stipulent que les parties en conflit doivent s'abstenir de prendre pour cibles des civils ou des biens de caractère civil. Elles doivent appliquer rigoureusement le principe de distinction entre objectifs civils et militaires et respecter scrupuleusement l'interdiction des attaques menées de façon disproportionnée et sans discrimination. Une frappe aléatoire commise dans des zones densément peuplées est donc contraire aux principes du droit humanitaire.
Handicap International s’inquiète de la situation des populations civiles en Syrie. L’association a déployé depuis plusieurs mois déjà, une mission d’urgence en Jordanie et au Liban, destinée à venir en aide aux réfugiés. Elle soutient également des activités d’éducation aux risques des mines et restes explosifs de guerre en Jordanie et étudie toute possibilité d’intervention dans les zones touchées par la crise syrienne. Handicap International appelle également les parties au conflit à ne plus faire usage de ces armes non discriminantes et contraires au droit international et à apporter l’aide nécessaire aux populations civiles, notamment en termes de dépollution et d’assistance aux victimes.