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Syrie : Emilie témoigne

Urgence
Syrie

Emilie Luciani, chef de projet Urgence sur la crise Syrienne, connaît bien la Syrie : avant d’être engagée par Handicap International, elle travaillait dans le secteur du handicap en Syrie. Elle a quitté le pays suite au conflit mais sans vouloir pour autant abandonner les victimes à leur sort. Elle évoque les changements qui se sont produits en trois ans.

Vue du camp de Zaatarie, des réfugiés marchent le ong d'une cloture

Emilie Luciani, chef de projet Urgence sur la crise Syrienne, connaît bien la Syrie : avant d’être engagée par Handicap International, elle travaillait dans le secteur du handicap en Syrie. Elle a quitté le pays suite au conflit mais sans vouloir pour autant abandonner les victimes à leur sort. Elle évoque les changements qui se sont produits en trois ans.

Au  début de la crise en 2011, des professionnels du secteur du handicap m’avaient confié leur crainte que les personnes handicapées ne soient délaissées au milieu de toutes les urgences à gérer. En outre, avec les bombardements et les destructions, de nombreux blessés commençaient à affluer. Leur nombre grandissant et la complexité des blessures qu’ils présentaient étaient effrayants pour les kinés, même les plus aguerris.
Au moment de quitter la Syrie, un élément déclencheur m’a poussé à contacter Handicap International : l’un de mes collaborateurs venait de me rapporter qu’un enfant avait eu la main arrachée en manipulant une bombe qui n’avait pas explosé.
Je connaissais les actions de Handicap International : soigner les blessés en rééducation, s’assurer que les personnes handicapées ne soient pas exclues de l’aide d’urgence, guérir et prévenir les accidents liés aux mines et aux engins non explosés. J’ai découvert ensuite que Handicap International   dans le domaine de l’urgence, c’est aussi la couverture des besoins de base pour toutes les populations affectées. Cette approche complète a renforcé ma motivation à travailler pour cette organisation.

Que pensez-vous de la crise ? Comment la situation des réfugiés a-t-elle évolué ?

Comme j’ai vécu trois ans en Syrie, j’ai un attachement particulier pour ce pays et pour les Syriens. Je connais les endroits qui sont bombardés, j’ai des amis qui sont toujours là-bas. Le conflit me touche donc particulièrement, et je ne me verrais pas travailler pour autre chose que pour tenter de soulager un petit peu les victimes de cette crise.
Cela fait trois ans que ça dure et la condition des Syriens ne cesse d’empirer, qu’ils soient réfugiés ou encore dans le pays.
Quand je pense à ce que le mot « Syrie » évoque pour la plupart des gens aujourd’hui, j’ai du mal à penser que c’est la même Syrie dans laquelle j’ai vécu. Aujourd’hui, si vous dites « Syriens », beaucoup de gens pensent « réfugiés », quelques-uns pensent « violents » ou « extrémistes ». Mais les Syriens ne sont pas des réfugiés, et encore moins des extrémistes. Les Syriens sont des gens normaux comme vous et moi, qui sont pris dans un engrenage absurde et infernal duquel rien ne semble devoir les tirer. J’essaie de penser à la Syrie du futur : comment les gens feront-ils pour réparer tant de destructions, physiques et morales ?
Parfois j’ai peur que le sort des Syriens ne sombre dans l’indifférence générale. Après trois ans de crise, il est normal que les gens se désintéressent, qu’ils donnent moins pour l’aide humanitaire… Le problème, c’est qu’après trois ans de crise, la situation n’a jamais été aussi grave. Les gens n’ont plus rien pour se loger, manger, se soigner. Plus le temps passe et plus les Syriens ont besoin de la solidarité du monde.

Pourquoi votre travail et celui de Handicap International sont-ils indispensables ?

Je pense que le travail des organisations humanitaires comme Handicap International est important parce qu’il permet de sauver des vies, et d’en reconstruire d’autres.
Handicap International prend en charge tous ceux qui sont dans le besoin, en accordant une attention particulière aux personnes les plus vulnérables : les blessés, les personnes en situation de handicap, les personnes âgées, ceux et celles qui souffrent de maladies chroniques, etc… Dans une situation de crise, ces gens ont plus de mal que les autres à accéder à l’assistance humanitaire. Handicap International s’assure qu’ils ne soient pas oubliés.
Et quand je parle de « reconstruire », je pense à tous les blessés que les équipes de Handicap International aident à se relever, tant sur le plan physique que psychologique. C’est pour ça que notre travail est important : pour chaque personne qui se relève.

 

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