« Je veux juste pouvoir rentrer chez moi », le désespoir des survivants du séisme au Myanmar
Yan Naing Win, 26 ans, habitant de Mandalay, a été gravement blessé à la jambe durant le séisme. Handicap International lui a fourni des béquilles pour gagner en autonomie alors qu’il vit toujours dans l’un des camps improvisés de la ville.

Yan Naing Win, 26 ans, victime du séisme, pendant une séance de réadaptation avec Handicap International. | © HI / 2025
Le jour du séisme, Yan Naing Win déjeunait avec son neveu et sa nièce lorsque la première secousse a eu lieu. Ils ont immédiatement fui leur maison, juste avant que le bâtiment voisin ne s’effondre. Lors d’une seconde secousse, l’immeuble d’en face s’est également écroulé. En tentant de s’échapper une nouvelle fois, Yan a percuté un « Tuk Tuk ». Blessé, il a pu être emmené dans l’enceinte d’une école où il a reçu les premiers soins des urgentistes de la Croix-Rouge.
Réfugié dans une école surpeuplée
Yan Naing Win vit désormais dans un camp de déplacés établi en urgence dans l’enceinte d’une école publique, aux côtés de plus de 700 foyers, soit environ 3 223 personnes. Bien que des purificateurs d’eau aient été installés, les infrastructures sont largement insuffisantes : seuls trois toilettes sont disponibles pour l’ensemble des sinistrés.
« Se doucher est devenu un défi quotidien. Il faut retourner chez soi ou se rendre au port fluvial. Parfois, je paie pour utiliser une douche ailleurs », explique-t-il.
Les conditions sanitaires précaires lui font craindre une propagation rapide de maladies infectieuses. Yan Naing Win avoue devoir parfois utiliser les toilettes de sa maison endommagée, faute de solution viable sur le site.
Handicap International lui a fourni des béquilles et lui apprend à les utiliser
Le jeune homme s’est fracturé la jambe droite à deux endroits lors du séisme. Incapable de marcher seul, il a reçu des béquilles de Handicap International. Grâce à l’accompagnement de nos équipes, il a appris à s’en servir correctement : marcher, s’asseoir, se relever… autant de gestes du quotidien redevenus possibles, en toute sécurité.
Mais Yan Naing Win reste très inquiet. Ouvrier dans un atelier de traitement de minerai de fer, il garde un souvenir amer de la pandémie de COVID-19, qui l’avait déjà contraint à ne travailler que 15 jours par mois, pour un salaire dérisoire.
« Je ne sais pas quand je pourrai retravailler. Je veux juste rentrer chez moi et réparer ma maison », déplore-t-il.
Car la maison de Yan Naing Win, gravement endommagée pendant le séisme reste inhabitable pour l’instant : les fondations sont fragilisées, l’étage supérieur penche dangereusement, et les sanitaires sont inutilisables.