Urgence Syrie : Des équipes mobiles au chevet des plus faibles
En Jordanie, où les réfugiés syriens continuent d’affluer, Handicap International vient en aide aux blessés et aux plus vulnérables.
En Jordanie, où les réfugiés syriens continuent d’affluer, Handicap International vient en aide aux blessés et aux plus vulnérables.
« Un petit garçon de 12 ans est arrivé de Syrie après avoir été blessé dans une explosion et avoir reçu un coup de feu. Il a du être amputé d’une jambe. Il a ensuite été conduit dans un établissement jordanien situé prés de la frontière. Mais à cause du manque de structures spécialisées, il ne pouvait bénéficier de soins de réadaptation. Nos équipes l’ont identifié, et depuis, elles assurent sa prise en charge pour qu’il puisse être suivi et appareillé prochainement ». Ce récit raconté par Lise, chef de projet DVFP[1] en Jordanie pour Handicap International illustre la situation de la plupart des personnes qui franchissent la frontière. Souvent désorientées après des mois sous les bombardements, sans ressources, elles ont avant tout besoin d’être dirigées vers les bonnes structures d’accueil, et d’une prise en charge adaptée pour les plus fragiles d’entre elles.
Des centaines de milliers de personnes cherchent un refuge
Le conflit qui ravage la Syrie depuis plus d’un an a conduit des centaines de milliers de personnes à quitter le pays. « Au début, ce sont les plus aisés que l’on voyait passer la frontière, ils avaient quelques ressources pour faire face à leurs besoins, raconte Lise, présente dans la région depuis le mois de mai.Avec la dégradation de la situation en Syrie, et la prolongation des combats, de plus en plus de familles, de personnes âgées, de femmes isolées et leurs enfants, prennent la fuite, sans avoir le temps d’emporter quoi que ce soit. Et ceux qui sont arrivés en premier sont maintenant au bout de leurs réserves. On peut donc dire que les besoins augmentent en permanence ».
La zone frontalière très désertique n’est pas particulièrement hospitalière, il y fait très chaud, la poussière est omniprésente (elle engendre des complications respiratoires), l’eau manque, même pour la population jordanienne qui vit d’ordinaire sur place. Avec le projet DVFP, Handicap International assure le référencement et l’orientation des personnes les plus faibles. Pour qu’elles trouvent une réponse à leurs besoins. « On s’aperçoit que de nombreux réfugiés ont besoin d’un soutien psychologique, ils ont été affectés par le conflit qui secoue leur pays, ils ont parfois subi des bombardements, vécu au plus près des combats », explique Lise. Nous les orientons vers une structure locale ou internationale qui peut leur apporter un soutien psychologique ».
Une aide aux plus vulnérables
Et avec trois équipes mobiles (deux autres seront bientôt opérationnelles), composées de travailleurs sociaux et de kinésithérapeutes, l’association va au devant des personnes les plus vulnérables, au chevet des blessés, pour leur proposer de l’aide et des soins de réadaptation. Un appui est également apporté par un kinésithérapeute dans un hôpital. « Nous assurons des séances de kinésithérapie à domicile et dans des points d’accueil, précise Lise, nous proposons aussi des aides à la mobilité (fauteuils roulants, béquilles…). Les familles des blessés qui nécessitent un accompagnement à long terme sont également impliquées, formées pour être en mesure de donner des soins appropriés à leur proche. Dans un contexte très dégradé, où les besoins sont immenses, le fait d’aller au devant des plus faibles, de proposer un suivi aux blessés pour favoriser leur rétablissement – ce que nous sommes les seuls à faire dans ce secteur - ça fait toute la différence ».
En Jordanie, au cours de cette phase d’intervention programmée sur 5 mois, Handicap International prévoit de venir en aide à plus d’un millier de personnes, dont 300 blessés.