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85% des victimes d'explosifs sont des civils

L'Observatoire des mines publie son rapport annuel sur l'impact des mines antipersonnel et autres explosifs.

Vestiges d'un engin explosif dans l'herbe.

Dangereux restes d'explosifs près de la route principale du village de Velyka Komyshuvakha, dans la région de Kharkiv, en Ukraine. | © M.Monier / HI

Les mines antipersonnel et autres explosifs ont fait 4 710 victimes en 2022. L'augmentation du nombre de conflits armés et de l'utilisation d'engins explosifs improvisés a donc été à l'origine d'un autre chiffre très élevé l'année dernière. Les armées russe, ukrainienne et du Myanmar ont déployé des mines antipersonnel à grande échelle ces dernières années. Mais des groupes armés sont également responsables de la contamination dans au moins cinq pays. Malheureusement, ce sont surtout des civils innocents qui en sont victimes.

Au total, 3 015 personnes ont été blessées en 2022 et 1 661 autres ont perdu la vie la même année. Sur les 34 victimes restantes, nous ne savons pas si elles sont encore en vie ou non. Le plus choquant, c'est que plus de 8 personnes sur 10 sont des civils innocents. Cela montre une fois de plus que l'utilisation croissante d'armes explosives dans des zones densément peuplées a de graves conséquences pour les habitants. Le conflit en Syrie en est le parfait exemple. Pour la troisième année consécutive, c'est le pays qui compte le plus grand nombre de victimes. De plus, notamment en Ukraine, au Yémen et au Myanmar, des personnes ont été blessées ou ont perdu la vie.

Russie, Ukraine et Myanmar

Autant la tendance à la baisse du nombre de victimes était encourageante au début du XXIe siècle, autant les chiffres élevés mesurés depuis 2015 sont inquiétants. La guerre en Ukraine est à l'origine d'un grand nombre de victimes. En effet, tant la Russie que l'Ukraine ont déployé des mines antipersonnel à grande échelle. L'armée russe a utilisé pas moins de 13 types différents de mines antipersonnel dans le conflit actuel. L'Ukraine a également utilisé cette arme dans la région d'Izium pendant l'occupation russe de la ville.

Le Myanmar a aussi enregistré une augmentation de l'utilisation de ces mines depuis 2021. Le pays connait en effet un conflit armé depuis des décennies. En Colombie, en Inde, en Thaïlande, en Tunisie, en Égypte, en République démocratique du Congo et dans certains pays du Sahel, des groupes armés ont aussi déployé des mines antipersonnel (improvisées).

Toutefois, les conflits actuels ne sont pas les seuls à faire des victimes. Plusieurs régions restent contaminées pendant de longues périodes, faisant des victimes même longtemps après la fin d'une guerre :

Au Yémen, les hostilités ont considérablement diminué depuis la trêve d'octobre 2021, mais les gens continuent d'être victimes de l'héritage des batailles passées. En 2022, près de 600 personnes ont été tuées ou blessées par des mines, des engins improvisés ou des restes d'explosifs dans le pays. »

Anne Héry, Directrice du Plaidoyer de Handicap International

Des mines improvisées

En 2022, les mines improvisées (engins explosifs positionnés manuellement, généralement de fabrication artisanale, auto-activés par la victime, conçus pour tuer, blesser, endommager, etc. comme une mine) ont fait le plus grand nombre de victimes pour la septième année consécutive (1 517, soit 32 %). Les mines antipersonnel manufacturées ont fait 628 victimes. Les restes explosifs de guerre représentent environ 20 % des victimes enregistrées par l'Observatoire en 2022 (946). Les restes d'armes à sous-munitions ont fait au moins 194 victimes.

« La ville de Raqqa, dans le nord-est de la Syrie, est un exemple poignant des énormes défis auxquels les experts en déminage continueront à faire face dans les années à venir. À Raqqa, nous déminons des bombes non explosées, des restes d'engins explosifs, des pièges, des mines, etc. Nos opérations de déminage couvrent une grande variété de terrains, dont les terres agricoles, les décombres de bâtiments détruits, et même sous l'eau des rivières ou des barrages. Le travail de nos équipes est particulièrement varié et complexe ; elles rencontrent tout le spectre des armes explosives et nous opérons dans des zones densément peuplées, ce qui pose des problèmes de sécurité. Les experts en déminage ont donc dû s'adapter à ces nouvelles formes de contamination. »

Myriam Abord-Hugon, Directrice de Handicap International en Syrie

Consultez le rapport 2023 complet de l'Observatoire des mines

Publié le : 27 novembre 2023

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