Congo: Handicap International au Nord Kivu
Enormément de Congolais sont sur les routes et vivent dans des conditions exécrables. Environ 30.000 personnes perticulièrement vulnérables, notamment des enfants blessés ou des personnes handicapées, ne reçoivent pas d'aide. Handicap International recherche ces personnes et s'assure qu'elles obtiennent de la nourriture, un abri et des soins de réadaptation si nécessaire.
Enormément de Congolais sont sur les routes et vivent dans des conditions exécrables. Environ 30.000 personnes perticulièrement vulnérables, notamment des enfants blessés ou des personnes handicapées, ne reçoivent pas d'aide. Handicap International recherche ces personnes et s'assure qu'elles obtiennent de la nourriture, un abri et des soins de réadaptation si nécessaire.
Dans les camps autour de Goma, les personnes handicapées se sont rassemblées dans de grandes tentes généralement utilisées comme entrepôts, loin de la plupart des services. Ces personnes y vivent dans des conditions extrêmement difficiles et dans des conditions d'hygiène très mauvaises, sans lit décent, ni accès à un point d'eau. Dans l'une de ces grandes tentes, au camp Mugunga 3, une vieille dame a trouvé un abri. Elle a été amputée et déclare avoir été abandonnée par sa famille. Incapable de se déplacer, elle ne peut pas accéder aux distributions de nourriture. Elle doit donc attendre que des voisins plus valides viennent partager avec elle leur petite ration alimentaire mensuelle.
Un peu plus loin, une grand-mère vit seule dans une petite tente avec ses sept petits-enfants. Son mari et ses enfants sont morts. Lorsqu'un de ses petits-enfants est tombé malade, elle a été contrainte de vendre sa bâche en plastique pour acheter des médicaments. Son abri ne protège désormais plus sa famille des pluies importantes, ni des étrangers.
Baraka, un garçon de 8 ans avec la jambe plâtrée, vit dans le même camp. Son plâtre devait être retiré au bout de 10 jours, mais le garçon l'a conservé pendant plus de trois mois et son genou s'est gravement infecté.
À la fin du mois de juillet 2013, le nombre de personnes déplacées internes au Nord Kivu a été estimé à 975 000 personnes au total. Près de 200 000 d'entre elles vivent aux alentours de Goma. « Beaucoup d'organisations humanitaires essaient de leur venir en aide, mais les témoignages ci-dessus montrent que, malgré leurs efforts, les individus et les foyers les plus vulnérables sont oubliés et incapables de faire face à leurs besoins fondamentaux (eau, abri et nourriture) ni d'accéder à des services spécifiques (soins psycho-sociaux et de réadaptation) » déclare Marielle Riccio, responsable du projet Handicap International à Goma.
« C'est la raison pour laquelle Handicap International a envoyé ses équipes pour identifier les personnes les plus vulnérables (personnes handicapées, personnes âgées, personnes avec des maladies chroniques, personnes isolées, femmes et enfants) qui sont souvent invisibles pour les autres acteurs humanitaires. Une fois que leurs besoins ont été définis, nous nous assurons que leurs besoins sont satisfaits en les mettant en contact avec d'autres ONG » affirme Marielle Riccio.
« Par exemple, cette vieille dame amputée à la jambe a été orientée vers un service existant, qui n'aurait autrement pas été informé de son besoin d'aide, mais qui lui fournit désormais de la nourriture. Handicap International va proposer des soins de suivi jusqu'à ce que ses besoins aient été satisfaits. Le même cas de figure s'applique à la grand-mère et à ses sept petits-enfants : comme la plupart de ces enfants ont plus de cinq ans, ils ne répondent pas aux critères de vulnérabilité standard et ne reçoivent donc pas de soins de la part d'autres organisations. Grâce au mécanisme que nous avons mis en place, ce foyer sera orienté vers des services existants et obtiendra abri, nourriture, soins sanitaires et protection. »
Réadaptation et aide à la mobilité
« De plus, Handicap International aide les personnes qui ont besoin de soins de réadaptation » explique Marielle Riccio. « Ces personnes reçoivent des conseils basiques sur les exercices de réadaptation, que ce soit via des séances individuelles ou de groupe. Si nécessaire, des chaises roulantes, des béquilles ou des chaises d'aisance leur sont fournies. Les cas qui dépassent nos domaines de compétence (plusieurs personnes nécessitant des soins à plus long terme) sont orientés vers des centres de soins, où elles reçoivent des équipements et des formations sur l'inclusion des personnes vulnérables ».
« Voici ce qui a été fait pour Baraka, l'enfant à la jambe infectée. Une fois son plâtre retiré, l'équipe de Handicap International l'a orienté vers des services de santé primaires de façon à traiter son infection. Le garçon souffre également d'une déficience mentale. Son frère s'occupe de lui, car leur mère doit passer toutes sa journée à ramasser du bois. Cette famille est donc extrêmement vulnérable, et elle a également besoin d'être orientée vers des services de protection. Pour finir, lorsque l'infection de ce garçon aura été traitée, il sera orienté vers des soins spécialisés par l'équipe de kinésithérapeutes de Handicap International. Son cas montre à quel point il est important d'avoir un mécanisme de vulnérabilité et une bonne coordination entre tous les acteurs de l'aide. Cela montre également le rôle vital joué par les équipes mobiles de Handicap International, qui identifient de façon proactive les personnes vulnérables. Si nos équipes n'étaient pas arrivées à temps, Baraka aurait peut-être perdu sa jambe. »