Déminer, c’est aider au développement
Au Nord-Est du Laos, les équipes de Handicap International déminent des terres contaminées principalement par des sous-munitions.
Opération HI de déminage au Laos | © HI
Handicap International (H.I.) mène des opérations de déminage au Nord-Est du Laos dans le district de Houamouang, province de Houaphan. Sur place, les sous-munitions –petites bombes rassemblées dans des conteneurs qui s’ouvrent une fois largués– constituent la menace la plus importante : 30% de ces milliers de bombes n’ont pas explosé et restent donc dangereuses.
Repérer le terrain
Avant toute opération de déminage, une équipe réalise un travail d’enquête dans la zone potentiellement dangereuse. Ses membres cherchent des signes de contamination : des cratères dans le sol, une anomalie de la topographie ou de la végétation et d’autres preuves que l’endroit a été bombardé : un accident passé, par exemple. L’objectif : confirmer la dangerosité du site et préciser le type de contamination.
La mémoire précieuse de la population
L’aide des habitants est précieuse : ils ont la mémoire des mouvements militaires et des accidents passés, connaissent ces terrains, souvent agricoles, que plus personne n’ose exploiter.
Grâce au déminage, Handicap International cherche à permettre la reprise des activités économiques et sociales, en déminant en priorité les terrains adaptés à l’agriculture ou à la mise en place d’infrastructures favorisant le développement des villages.
« Dans de très nombreux cas, la contamination par des restes explosifs – par des sous-munitions pour le cas du Laos – bloque le développement d’une région : des terres agricoles avant exploitées ne le sont plus ; plus personne n’ose s’approcher d’un terrain où on pourrait construire une école. A cause de la contamination, des zones entières restent enclavées.
Déminer, c’et aider au développement. »
Julien Kempeneers , coordinateur Mine Action HI au Laos
Des contextes d’intervention difficiles
Le travail des 32 démineurs de H.I. comporte ses difficultés : atteindre les terres à décontaminer, reculées et enclavées peut devenir un challenge. Par ailleurs, ces zones abritent serpents et insectes. Les sites nécessitent souvent de nombreuses heures de route et de randonnée à travers la végétation. A Houaphan, les démineurs se heurtent au froid et aux glissements de terrain. Certaines régions font face à des épidémies de malaria, ou de dengue.
Depuis le début des opérations, Handicap International a déminé 110 000 mètres-carrés, l’équivalent de 17 terrains de football ; soit 815 engins détruits, dont 327 bombes.