Helene Furaha (45 ans)
Hélène est soulagée, même si sa jambe vient d'être amputée. “Durant trois années, j'ai enduré des douleurs insupportables”. A présent, elle peut enfin donner une nouvelle orientation à sa vie, qui a radicalement changé depuis les combats et les tirs de 2009.
Hélène est soulagée, même si sa jambe vient d'être amputée. “Durant trois années, j'ai enduré des douleurs insupportables”. A présent, elle peut enfin donner une nouvelle orientation à sa vie, qui a radicalement changé depuis les combats et les tirs de 2009.
2009. Hélène est en voyage, juchée avec seize autres personnes sur un camion, lorsqu'à hauteur de Bunangana, ils sont attaqués. Les tirs viennent de la brousse. Quinze personnes ne survivent pas à la pluie de balles qui s'ensuit. Hélène et un garçon en réchappent et s'enfuient dans les bois, où ils passent ensemble une nuit, en proie à la peur. “Nous avons confectionné des pansements avec nos vêtements et les avons appliqués sur nos blessures. Je me croyais déjà morte quand, le matin suivant, j'ai été trouvée par une amie”.
Il a fallu sans délai amputer les deux jambes du garçon. Quant à Hélène, les médecins tentent de sauver sa jambe, mais elle souffre beaucoup.
“Quand mon mari a appris mon accident il y a trois ans, il est tout de suite parti. Il a vendu notre maison et s'est remarié ailleurs”. Au moment où Hélène a quitté l'hôpital, elle était donc sans logement et devait s'occuper de cinq enfants. Son frère lui a offert une cabane située sur sa parcelle de terrain. “C'était petit et c'était tout de travers, mais au moins nous avions un toit au-dessus de nos têtes”.
En 2011, elle est prise en charge par Handicap International et soignée pour une infection osseuse tibiale. Comme sa situation ne s'améliore pas et qu’elle souffre de douleurs insupportables, Handicap International propose, un an après, de faire amputer sa jambe à l'hôpital Cebeka Virunga, à Goma. L’association prend en charge Hélène qui est désormais soulagée : ses douleurs ont immédiatement disparu. Hélène fait preuve d’optimisme : dès que son moignon sera cicatrisé, elle pourra être appareillée.
Jusqu'en 2011, Hélène et ses cinq enfants vivaient de ce qui poussait sur le petit bout de terrain situé devant leur maison. Leur situation s’améliore lorsque Handicap International lui propose des béquilles et un tricycle. Elle peut alors transporter et vendre des marchandises. Depuis ce moment-là, elle réussit beaucoup mieux à gagner sa vie. “Et dès que j'aurai ma prothèse, je pourrai encore plus facilement me déplacer et j'espère pouvoir tirer un meilleur profit de mon petit commerce”.