Goto main content

« J’avais l’impression de vivre un cauchemar »

Urgence
Liban Syrie

Mayada, 48 ans, vient de la banlieue de Damas, en Syrie. En 2014, lorsqu’une bombe est tombée sur sa maison, elle a perdu son mari et sa fille. Elle-même a été blessée et a dû être amputée. Au Liban, où elle est réfugiée depuis deux ans, Mayada a été appareillée d’une prothèse par Handicap International.

© P.Poulpiquet/Handicap International

Assise sur son lit, Mayada essuie ses larmes. Le sourire qu’elle arborait en accueillant l’équipe de l’association dans son petit appartement, s’est effacé lorsqu’elle a commencé à parler de ce jour de janvier 2015, où sa vie a basculé. « Nous étions à la maison, avec mon mari, mon fils et ma fille de 4 ans. C’était déjà devenu habituel que les avions survolent notre quartier, généralement en fin de matinée. Mais ce jour-là, il n’était que huit heures et demie du matin lorsqu’ils ont commencé à bombarder. Un missile est tombé sur notre maison. Mon mari et ma fille sont morts sur le coup, et ma jambe a été arrachée. Des gens m’ont emmené à l’hôpital. Je ne réalisais pas très bien ce qui se passait… J’avais l’impression de vivre un cauchemar éveillée. »

A l’hôpital, une infirmière annonce à Mayada la perte de ses proches et lui dit que l’on n’a pas encore retrouvé son fils. Et puis, elle réalise qu’une de ses jambes a été amputée. Elle n’a pas le temps de se remettre de tous ces traumatismes, car l’hôpital où elle se trouve se fait bombarder aussi. Tous les patients sont sommés de rentrer chez eux. Mais la maison de Mayada s’est effondrée et il n’en reste rien. « Je ne pouvais pas partir non plus de la Ghouta, car nous étions assiégés depuis trois ans. Nous n’avions plus rien : plus d’eau, plus d’électricité, plus d’argent pour manger… »

Mayada arrive finalement à s’échapper de cet enfer sur terre, par un tunnel souterrain. « C’était un tout petit tunnel, d’un mètre sur un mètre et demi. Je n’avais ni prothèse, ni chaise roulante à ce moment-là, alors des gens m’ont portée sur tout le trajet. » Quelques semaines plus tard, Mayada arrive au Liban. Handicap International a commencé l’aider, peu après. « Nous l’avons appareillée d’une prothèse et nous l’aidons à remarcher, avec des sessions de réadaptation », explique Cynthia, kinésithérapeute. Mayada prend la main de Cynthia et fait un pas, avant d’esquisser un timide sourire à nouveau.

 

Pour aller plus loin

7 choses à savoir sur le conflit au Soudan
© M. Degue Mohassingar / HI
Prévention Urgence

7 choses à savoir sur le conflit au Soudan

Le 15 avril 2023 un conflit armé a éclaté au Soudan. Dès le mois de mai 2023, Handicap International s'est mobilisé à l'Est du Tchad pour soutenir et prendre en charge les réfugiés soudanais fuyant la violence.

Séisme au Maroc : focus sur la réadaptation après la catastrophe
© M. Itouhar / HI
Réadaptation Urgence

Séisme au Maroc : focus sur la réadaptation après la catastrophe

Présent au Maroc depuis 1993, Handicap International œuvre aux côtés de ses partenaires pour apporter une aide en réadaptation aux victimes du séisme ayant frappé le pays en septembre.

“Le nombre de personnes handicapées à Gaza augmentera de manière significative”
© S. Sulaiman / HQ
Urgence

“Le nombre de personnes handicapées à Gaza augmentera de manière significative”

Maria Marelli, kinésithérapeute chez Handicap International, a des missions régulières à Rafah pour soutenir notre équipe.