Goto main content

Journée mondiale des réfugiés : les réfugiés handicapés davantage victimes de la violence et du rejet

Urgence

À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, le 20 juin, Handicap International sort son nouveau rapport « COVID-19 dans le contexte humanitaire : pas d'excuses pour ne laisser personnes de côté » afin d’attirer l’attention sur les difficultées recontrées par les réfugiés et déplacés handicapés suite à la crise.

Abdul Baqi a perdu une jambe après avoir marché sur une mine en fuyant l'Afghanistan.

Abdul Baqi a perdu une jambe après avoir marché sur une mine en fuyant l'Afghanistan. L'impact des mesures de confinement est désastreux pour lui, sa femme et leurs 10 enfants. | Copyright HI

Selon ce rapport, les réfugiés handicapés sont depuis le début de la crise confrontés à des difficultés accrues pour accéder à des services tels que les soins de santé, manquent de nourriture et sont souvent isolés, discriminés et marginalisés. Parmi les 79,5 millions de réfugiés dans le monde, environ 15 % ont un handicap.

On estime que 9,7 millions de personnes handicapées au total ont été déplacées de force à cause de conflits et de persécutions. La pandémie et les restrictions qui en découlent aggravent les problèmes auxquels elles doivent déjà faire face habituellement. 

Le rapport de Handicap International illustre à travers une série de témoignages de bénéficiaires et du personnels soignants dans 19 pays les difficultés rencontrées par les personnes présentant différents types de handicap et provenant de différents milieux pour faire face et se remettre de l'impact de la crise dans des contextes humanitaires.
 
L'un des problème mentionné est la stigmatisation pesant sur les personnes handicapées.En Haïti, 81 % des ménages dirigés par ou avec des personnes handicapées ont déclaré que la pandémie pourrait entraîner une aggravation de la stigmatisation des personnes âgées, des personnes handicapées et des personnes vivant avec le VIH ou le sida, parmi les communautés Les croyances et les pratiques traditionnelles préexistantes entraînent davantage de discrimination et de violence à l'égard de ces groupes.

« Même durant le confinement, la discrimination et la violence envers les personnes handicapées continue de persister même à l'intérieur de nos maisons - un endroit où nous sommes censé trouver sécurité et confort. » Joanna, responsable du soutien personnalisé pour Handicap International aux Philippines

Camps de réfugiés surpeuplés et insalubres

Les camps de réfugiés sont surpeuplés, insalubres, accueillent des personnes pauvres et mal nourries qui sont arrivées dans la panique. Un tel environnement, marqué par un accès limité aux services, est particulièrement propice à la transmission du virus. L’accès à une eau propre pour le simple lavage des mains peut être un combat quotidien, comme en témoigne la mère d’une enfant handicapée vivant dans un camp de réfugiés au Kenya : « Depuis le début de l’épidémie de covid-19, nous utilisons beaucoup d’eau et elle est difficile à trouver. Nous avons toujours des pénuries d’eau et nous devons parfois aller en chercher dans le camp voisin. » 
 
Les mesures de confinement ont interrompu, limité ou entravé les services humanitaires, y compris les soins de base et spécifiques. Pourtant, cette aide est vitale pour les réfugiés handicapés, surtout en cette période de crise. Beaucoup de réfugiés ont perdu leurs petits boulots et se retrouvent sans moyens de subsistance à cause des restrictions de circulation et de la pénurie alimentaire. Au Liban, 93% des réfugiés handicapés mettent l'approvisionnement en nourriture en tête  de leurs préoccupations.
 
Au Pakistan, Abdul Baqi, 50 ans, amputé, vit dans le camp de réfugiés de Jalala Afghan Mardan avec sa femme et ses 10 enfants. Suite à l’épidémie, Abdul Baqi a dû fermer sa boutique à proximité du camp de réfugiés. Résultat, il a perdu la seule source de revenus qui lui permettait de nourrir sa famille.

« Je n’ai pas peur que mes enfants attrapent le virus. Mon souci, c’est de ne pas arriver à les nourrir », Abdul Baqi, réfugié au Pakistan

Pour répondre aux besoins des personnes handicapées vivant dans des camps de réfugiés ou de déplacés, Handicap International demande aux États de déconfiner immédiatement l’aide humanitaire et de grantir l'accès à l'aide aux personnes vulnérables. Les organisations humanitaires sont souvent leur dernier recours pour la plupart d'entre elles.

Lisez le rapport

 

Publié le : 19 juin 2020
Aidez-nos
équipes

Pour aller plus loin

Il n'y a pas d'endroit sûr à Gaza : Khan Younès est inhabitable
© HI
Urgence

Il n'y a pas d'endroit sûr à Gaza : Khan Younès est inhabitable

Alors que la guerre à Gaza entre dans son septième mois, Handicap International exprime sa profonde inquiétude quant à la sécurité des milliers de familles qui pourraient être forcées de quitter Rafah pour se rendre à Khan Younès et dans d'autres zones de la bande de Gaza.

Crise au Nord-Kivu : des cliniques mobiles pour fournir des soins indispensables
© HI
Santé Urgence

Crise au Nord-Kivu : des cliniques mobiles pour fournir des soins indispensables

Handicap International déploie des cliniques mobiles dans le Nord-Kivu afin de renforcer l’accès aux soins de santé et apporter une assistance médicale et psychosociale aux populations déplacées par les conflits.

7 choses à savoir sur le conflit au Soudan
© M. Degue Mohassingar / HI
Prévention Urgence

7 choses à savoir sur le conflit au Soudan

Le 15 avril 2023 un conflit armé a éclaté au Soudan. Dès le mois de mai 2023, Handicap International s'est mobilisé à l'Est du Tchad pour soutenir et prendre en charge les réfugiés soudanais fuyant la violence.