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La Syrie : Quand les armes des grands tuent et mutilent les petits…

Urgence
Syrie

Ahlam, petite fille syrienne de 9 ans, a vécu le pire. Rescapée d'un bombardement qui a tué plusieurs enfants, il lui faut à présent surmonter ce moment où sa vie a chaviré et apprendre à vivre et à marcher avec une seule jambe. En Syrie, plus d'un quart des bénéficiaires de Handicap International sont des enfants de moins de 12 ans.

Ahlam

Ahlam, petite fille syrienne de 9 ans, a vécu le pire. Rescapée d'un bombardement qui a tué plusieurs enfants, il lui faut à présent surmonter ce moment où sa vie a chaviré et apprendre à vivre et à marcher avec une seule jambe. En Syrie, plus d'un quart des bénéficiaires de Handicap International sont des enfants de moins de 12 ans.

Ahlam vivait avec sa famille dans la ville d'Ad Dana, située à une trentaine de kilomètres à l'ouest d'Alep. En septembre 2012, la fillette a subi une terrible épreuve. Avec un groupe de quinze autres enfants, elle a été surprise par des bombardements. Apeurés, Ahlam et ses camarades ont couru se réfugier dans un abri souterrain. Une bombe a frappé le bâtiment de plein fouet et qui s'est effondré sur les enfants. Plusieurs d'entre eux sont morts dans les décombres ; la petite Ahlam a survécu, mais elle était grièvement blessée. Sa mâchoire et ses dents ont été brisées ; sa jambe droite a été fracturée en plusieurs endroits et sa jambe gauche n'a pu être sauvée. Pour avoir la vie sauve, Ahlam a dû subir une amputation.

Handicap International l'a immédiatement prise en charge après son amputation. L'association lui a fourni une prothèse orthopédique pour sa jambe gauche, des orthèses pour soutenir sa cheville et son genou droits ainsi qu'une paire de béquilles.

L’accès des populations aux soins : un enjeu majeur

Depuis la fin du mois de décembre Handicap International intervient auprès des personnes blessées et handicapées à l’intérieur même de la Syrie. Afin d’améliorer leur prise en charge, des équipes mobiles se rendent dans les structures de santé, dans les camps et au sein des communautés accueillant des personnes déplacées. L’intervention de spécialistes de la réadaptation permet souvent d’éviter le développement de handicaps et d’augmenter l’autonomie de personnes comptant parmi les plus vulnérables.

Des affrontements, d’une violence inouïe pour les populations, continuent de déchirer la Syrie. Les combats tuent et blessent un nombre incalculable de civils chaque jour que le conflit se poursuit et les blessés n’ont accès qu’à des soins extrêmement sommaires. Ils sont le plus souvent contraints de survivre dans des camps de fortune, ou au sein de communautés qui n’ont pas les moyens de les prendre en charge.

« Le nombre de blessés est impossible à évaluer précisément, mais il est certain que nous parlons en dizaines de milliers », explique Henri Bonnin, ergothérapeute, qui organise au sein d’une équipe d’une dizaine de personnes, la réponse de Handicap International au nord de la ville d’Idlib. « Pour vous donner une idée, rien que dans deux hôpitaux de la zone où nous intervenons, nous avons déjà du dispenser des soins urgents en kinésithérapie postopératoire à 58 personnes, dont plus de la moitié auront besoin d’appareillage dans les semaines qui viennent (orthèse et prothèse) . »

Plus d’un quart de nos bénéficiaires sont des enfants de moins de 12 ans

« Des vies sont détruites, par les combats, mais également par l’absence d’une prise en charge médicale adéquate. Parce que les personnes blessées souffrent très souvent de fractures complexes, ou de lésions ayant touché le système nerveux, environ la moitié des blessés aurait besoin de soins de rééducation pour éviter de développer des handicaps lourds et permanents. Aujourd’hui, plus d’un quart de nos bénéficiaires sont des enfants de moins de 12 ans, et parmi eux, certains sévèrement blessés que nous devons aider à se reconstruire, à se déplacer et à vivre différemment. »

Jens*, kine?sithe?rapeute d'urgence, aupre?s d'Abdul, 10 ans, blesse? par un bombardement a? Alep. Abdul a e?te? gra?vement blesse? a? la jambe droite et a du subir de nombreuses ope?rations pour sauver sa jambe immobilise?e depuis quatre mois. De nombreuses se?ances de re?e?ducation seront ne?ce?ssaires pour e?viter qu'Abdul ne de?veloppe des complications, a? la hanche, a? la cheville et au dos. La complicite? qui s'est installe?e entre Abdul et les kine?sithe?apeutes de Handicap International lui permettent de surmonter la douleur et de garder le sourire pendant les exercices. (*nom d'emprunt)
 

Déjà présente dans les pays frontaliers pour soutenir les populations réfugiées, l’association a décidé d’étendre son dispositif afin de répondre aux besoins immenses des populations qui vivent aujourd’hui dans les camps de déplacés ou dans des familles d’accueil.

Après une première évaluation menée en décembre 2012 pour mesurer les besoins des personnes déplacées dans les camps et dans la communauté de la province d’Idlib, Handicap International a décidé de lancer immédiatement des activités. L’association a mis en place un mécanisme de réponse d’urgence, incluant une unité de réadaptation fixe et des équipes mobiles qui permettent notamment la prise en charge des personnes blessées (soins de réadaptation, distribution de matériel d’aide à la marche, aides techniques, orthèses…).

Considérant l’étendue des besoins restant à couvrir, cette intervention est en cours de renforcement et des moyens supplémentaires doivent être déployés dans les prochaines semaines.

 

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