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Libye : « Les jeunes davantage touchés par les armes »

Mines et autres armes

Le 17 février 2011, le peuple libyen se soulevait contre le régime du Colonel Kadhafi.  Aujourd’hui, le dirigeant a été renversé et les combats ont cessé. Mais même si un an s’est écoulé, les mines antipersonnel utilisées au cours du conflit et les restes explosifs de guerre (REG) menacent toujours les civils,  particulièrement les plus jeunes. Pour y faire face, Handicap International répond à deux objectifs majeurs : repérer puis détruire les REG dans les zones qui ont été le théâtre des affrontements, et sensibiliser les civils aux dangers qu’ils encourent afin de limiter les accidents.

photo d'une formation pour des enfants à misrata

Le 17 février 2011, le peuple libyen se soulevait contre le régime du Colonel Kadhafi.  Aujourd’hui, le dirigeant a été renversé et les combats ont cessé. Mais même si un an s’est écoulé, les mines antipersonnel utilisées au cours du conflit et les restes explosifs de guerre (REG) menacent toujours les civils,  particulièrement les plus jeunes. Pour y faire face, Handicap International répond à deux objectifs majeurs : repérer puis détruire les REG dans les zones qui ont été le théâtre des affrontements, et sensibiliser les civils aux dangers qu’ils encourent afin de limiter les accidents.

Protéger les civils, une priorité

Dès mars 2011, Handicap International s’est engagée en Libye pour y dispenser des séances de prévention aux dangers des REG auprès des populations. Depuis, l’association a étendu ses actions de sensibilisation aux armes légères qui ont proliféré entre les mains des civils. L’association a également lancé des actions de recherche et de destruction de REG.

La dépollution des villes

Trois équipes de déminage de Handicap International sont à pied d’œuvre depuis plusieurs semaines pour procéder à la dépollution de plusieurs quartiers à Tripoli et Syrte et ce, afin de protéger la population des risques d’explosions. En moins d’un mois, plus de 600 REG ont été identifiés et seront prochainement détruits par l’association. « Le premier réflexe des populations, dés la fin des combats, c'est de rentrer chez elles alors que leurs quartiers avaient été bombardés ou minés. De nombreux civils s'exposent ainsi sans le savoir », explique Frédéric Maio, responsable des actions engagées par Handicap International en Libye. Certains d’entre eux sont également tentés de récupérer le métal ou les explosifs des bombes abandonnées. Des comportements très dangereux qui nous montrent au quotidien la nécessité de détruire ces armes et de sensibiliser les civils aux dangers qu’elles représentent.»

La sensibilisation aux dangers des armes légères

L'ouverture des stocks d'armes des forces de Mouammar Kadhafi, et les livraisons effectuées par différents Etats depuis le début des affrontements, a engendré une dispersion inquantifiable d'armes légères. Leur prolifération entre les mains de civils qui ne maitrisent pas leur maniement provoque des accidents. « Il s’agit par exemple d’éviter que des manifestations de joie ne virent au drame parce que des civils tirent en l’air et blessent leur entourage », souligne Frédéric Maio. En seulement deux mois, entre octobre et novembre 2011, 400 personnes sont décédées à Tripoli des suites d’un accident par des armes légères. Face à cette urgence, Handicap International a mis en place des séances de prévention afin d’enseigner les mesures de sécurité. L’association organise des sessions directes auprès des adolescents, principale population concernée. Elle a formé une centaine de maîtres d’école pour qu’ils transmettent les bonnes pratiques à leurs élèves et leurs parents. Pour accompagner ces actions, des kits de sensibilisation ont été distribués et les messages ont été placardés dans plusieurs villes, sur des panneaux situés dans les quartiers pauvres les plus touchés par ce fléau. 

L’éducation aux risques des armes non explosées  

Dès le début des combats, en mars 2011, Handicap International avait formé une centaine de Libyens aux méthodes de sensibilisation des populations confrontées aux mines et autres engins non explosés. Cette activité est indispensable pour prévenir les accidents, car ces engins jonchent les anciennes zones de combats, en ce compris des habitations, écoles, espaces publics... Les plus jeunes sont les premiers touchés : « A Misrata, un tiers des victimes d’accidents sont des enfants de moins de 14 ans et près de 80% des victimes recensées sont des civils de moins de 23 ans. Ce sont donc les plus jeunes qui sont touchés en majorité », indique Frédéric Maio. Les équipes de l’association et ses partenaires organisent des sessions dans les écoles, les entreprises, auprès des autorités et des associations locales. Pour transmettre le message, Handicap International s’appuie également sur la diffusion de documents de sensibilisation, des jeux ludiques et pédagogiques pour les enfants, des spots diffusés sur la radio nationale et les radios locales.

Témoignage

Ali Abdel Moneim Al Zayani, 21 ans, scout formé par Handicap International

« Le risque est immense pour la population parce qu’elle ne se rend pas compte à quel point ces armes peuvent être dangereuses. Ici, les gens ramassent les engins non explosés et les gardent comme souvenirs du front, les enfants jouent avec, d’autres organisent des expositions d’armes dans la rue ou les écoles et certains entreprennent de déminer leur terrain au râteau ou à la main. Le travail de sensibilisation est immense et nécessaire. »

 

Background

L’appel au soulèvement du 17 février 2011 en Libye a engendré des violences extrêmes entre les forces de Mouammar Kadhafi et ses opposants. Le mouvement de contestation a cédé la place à une répression sanglante provoquant des milliers de morts et de blessés. Des mines terrestres (antipersonnel et anti-véhicule) et des sous-munitions ont été utilisées durant le conflit, menaçant la sécurité des civils. Des centaines de milliers de personnes quittent le pays.

Le 20 octobre 2011, le dernier bastion de l’ancien régime, Syrte, tombe et le Colonel Kadhafi est tué. Un gouvernement provisoire, le Conseil national de transition prend la direction du pays.

Un an après le premier soulèvement, le danger est toujours présent. A la menace des mines et restes explosifs de guerre, s’ajoute celle des armes légères de toutes sortes qui prolifèrent aux mains des civils qui ne maitrisent pas leur maniement.

 

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