Mali: «Des obus à quelques mètres des maisons»
Afin de protéger les populations, Handicap International a dépêché sur place un expert chargé d’identifier les zones polluées par des restes explosifs de guerre et de préparer, avec les partenaires présents sur place, les opérations de destruction. Les premières observations sont alarmantes et l’association mobilise, dans l’urgence, une équipe de déminage qui devrait être opérationnelle dès la semaine prochaine. Les zones de combat, aujourd’hui truffées de restes explosifs de guerre, mais également d’armes légères abandonnées par les combattants en fuite, sont progressivement réinvesties par les civils. L’intervention doit se faire dans les plus brefs délais pour éviter les accidents.
Afin de protéger les populations, Handicap International a envoyé un expert chargé d’identifier les zones polluées par des restes explosifs de guerre et de préparer, avec les partenaires présents sur place, les opérations de destruction. Les premières observations sont alarmantes et l’association mobilise, dans l’urgence, une équipe de déminage qui devrait être opérationnelle dès la semaine prochaine. Les zones de combat, aujourd’hui truffées de restes explosifs de guerre, mais également d’armes légères abandonnées par les combattants en fuite, sont progressivement réinvesties par les civils. L’intervention doit se faire dans les plus brefs délais pour éviter les accidents.
« Nous retrouvons des grenades, des obus, des munitions, sur les routes et parfois jusque dans les maisons »
« Je suis actuellement à Diabali, l’une des villes où des combats ont eu lieu récemment. L’ampleur de la contamination est très préoccupante. Des grenades, des munitions dispersées sur les routes, autour de véhicules pick-up ayant été pris pour cible lors des bombardements, des obus et autres armes conventionnelles abandonnées dans des maisons en plein cœur de la ville… ce sont autant de pièges mortels pour la population qui commence déjà à réinvestir ces endroits, explique Philippe Houliat, expert en déminage pour Handicap International. Le risque pour les populations est imminent. Nous devons de toute urgence renforcer nos équipes qui préviennent les populations des risques liés à ces engins et entamer simultanément le travail de destruction de ces armes et de ces munitions. »
« A Konna la pollution est telle que notre équipe a mené, dans l’urgence, des opérations de sensibilisation »
Parallèlement aux opérations de sensibilisation, menées depuis l’été dernier dans le Nord et auprès des populations déplacées à l’intérieur du pays, Handicap International déploie des équipes chargées d’évaluer, zone par zone, les besoins de protection des populations et notamment d’identifier la présence de restes explosifs de guerre pour préparer les opérations de dépollution (neutralisation et destruction). Hier, l’équipe envoyée à Konna pour mener à bien cette mission a cependant observé un niveau de pollution tel qu’elle a décidé de mener, dans l’urgence, des opérations de sensibilisation auprès des populations de la ville. « Nous avons identifié un nombre de restes explosifs de guerre si important qu’il était indispensable de prévenir les populations avant même de poursuivre notre mission d’évaluation, explique Alhous Maïga, chef de projet Education aux Risques et Collecte d’Information, à Mopti.
« Les écoles doivent rouvrir lundi et il est probable que certaines abritent encore des armes ou des munitions »
Pour Alhous Maïga, les actions de sensibilisation menées par les équipes de Handicap International sont indispensables et doivent être multipliées pour éviter des accidents dans les prochaines semaines. « Les écoles doivent rouvrir ce lundi et certaines ont été utilisées comme base par des combattants qui y ont entreposé des munitions, mais probablement aussi des armes et des engins explosifs. Nous craignons que des accidents surviennent et il faut absolument que des évaluations sérieuses soient menées – et au besoin, que des équipes formées à la neutralisation de ces armes soient envoyées sur place - et que les professeurs et les enfants soient sensibilisés pour pouvoir reconnaître et se tenir éloignés de tout engin dangereux. »
Une première équipe de déminage opérationnelle dès la semaine prochaine
Dès la semaine prochaine une première équipe de déminage, composée d’experts internationaux (notamment mauritaniens, sénégalais et congolais) et soutenues par des effectifs maliens, sera en mesure de commencer à neutraliser les engins non explosés identifiés lors des évaluations en cours. Le dispositif devrait monter en puissance pour compter quatre équipes avant la fin du mois de février.