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« Nous devons protéger les civils des restes explosifs »

Mines et autres armes

Guillaume Zerr est chef de mission de Handicap International pour les Territoires palestiniens. Il explique quelle est la situation à Gaza, un an après le 7 juillet 2014 et le début du conflit qui a opposé forces israéliennes et groupes armés palestiniens. La situation est loin d'être idyllique : les habitants de la bande de Gaza vivent toujours sous la menace des restes explosifs de guerre qui restent enfouis sous les décombres. Guillaume explique comment Handicap International s'efforce de limiter les accidents.

Portret van Guillaume Zerr, een jonge man met bruin haar, vriendelijke lach in een blauwe trui met hemdje eronder

Guillaume Zerr est chef de mission de Handicap International pour les Territoires palestiniens. Il explique quelle est la situation à Gaza, un an après le 7 juillet 2014 et le début du conflit qui a opposé forces israéliennes et groupes armés palestiniens. La situation est loin d'être idyllique : les habitants de la bande de Gaza vivent toujours sous la menace des restes explosifs de guerre qui restent enfouis sous les décombres. Guillaume explique comment Handicap International s'efforce de limiter les accidents.

Quelle est la situation des habitants de Gaza aujourd’hui ?

Guillaume Zerr: Un an après le conflit qui a couté la vie à plus de 2 100 personnes et fait plus de 11 000 blessés, les habitants de Gaza sont toujours en danger. Le cessez-le-feu relatif ne protège pas les personnes qui continuent chaque semaine de mourir ou d’être blessées par des restes explosifs laissés là par le conflit de l’été 2014.

Lors de ma dernière visite à Gaza en juin dernier, j’ai pu mesurer à quel point les familles étaient exposées à cette menace. Dans de nombreux quartiers, il leur est impossible de se déplacer sans risques, compte tenu de la dispersion des restes explosifs de guerre.

Les restes explosifs de guerre compliquent aussi la reconstruction ?

La reconstruction est, de fait, freinée par leur présence. Il n’est pas possible de déblayer les gravats quand ils sont susceptibles d’abriter des obus ou des munitions non explosées. Et il faudra encore des années pour que les opérateurs parviennent à tout dépolluer.

En raison du blocus de la bande de Gaza, qui limite considérablement l’entrée de matériaux, la reconstruction n’a quasiment pas avancé. Nos équipes doivent faire face aux mêmes difficultés d’approvisionnement alors que les besoins – et particulièrement ceux des personnes vulnérables - sont immenses. Ceux qui vivent avec un handicap parce qu’ils ont été blessés durant la guerre n’ont pas retrouvé un cadre de vie digne et leur permettant d’être autonomes. Les personnes qui ont perdu leur habitation dans les bombardements ne sont pas relogées, sachant que des déplacés des conflits précédents sont toujours sans toit..

Quelles sont les actions de Handicap International ?

L’été dernier, nous avons mobilisé nos équipes présentes sur place pour venir en aide aux plus vulnérables, en effectuant notamment des distributions d’aides à la marche et en assurant des soins de réadaptation.

Depuis mars, nous avons organisé des séances de sensibilisation aux risques liés aux engins explosifs pour éviter de nouvelles victimes. C’est une priorité. Les 50 jours de conflit ont été d’une incroyable violence. Et même après la fin des combats, les restes explosifs continuent de représenter une menace pour les populations.

Combien de personnes les équipes de Handicap International ont-elles pu déjà sensibiliser ?

Nous avons déjà mené près de 700 sessions de sensibilisation aux risques que représentent ces restes explosifs. Plus de 5 000 adultes et enfants en ont bénéficié depuis mars 2015. Une autre équipe se rend dans les bâtiments endommagés ou détruits pour déterminer le niveau et le type de risques liés à la présence potentielle d’engins explosifs afin d’accélérer le processus de reconstruction.

Nous sommes présents à Gaza 1996. Nous travaillons avec des associations locales, dans les domaines de la réadaptation fonctionnelle, du soutien psychosocial, du renforcement associatif et depuis 2014 dans le domaine de l’éducation.  

Quelles sont les priorités pour améliorer plus durablement la situation des Gazaouis ?

La question des restes explosifs de guerre reste centrale. Leur identification et leur destruction est un préalable à la reconstruction. Si on veut permettre aux habitants de Gaza de de reprendre leurs activités, on ne peut les abandonner à la menace de ces armes. C’est la condition également à la restauration des services de base tels que l’éducation ou la santé.

 

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