Plus de 12 000 Haïtiens rapatriés : des besoins grandissants
Pendant des décennies, la République dominicaine a accueilli des migrants haïtiens. Mais des changements concernant la loi sur la nationalité visant à lutter contre l'immigration clandestine en provenance de Haïti, a changé la donne. Des centaines de milliers d’Haïtiens en situation irrégulière vivant en République dominicaine risquent d’être expulsés du territoire. Plus de 12 000 Haïtiens rapatriés vivant dans le pays voisin sont déjà retournés en Haïti et engorgent les zones frontalières. Manque de nourriture et d’eau potable, d’infrastructures et de soins de santé : Handicap International a mené une mission à Anse-à-Pitre afin d’évaluer les besoins des Haïtiens rapatriés.
Pendant des décennies, la République dominicaine a accueilli des migrants haïtiens. Mais des changements concernant la loi sur la nationalité visant à lutter contre l'immigration clandestine en provenance de Haïti, a changé la donne. Des centaines de milliers d’Haïtiens en situation irrégulière vivant en République dominicaine risquent d’être expulsés du territoire, suite à l’expiration du plan national de régularisation des étrangers. Plus de 12 000 Haïtiens rapatriés vivant dans le pays voisin sont déjà retournés en Haïti et engorgent les zones frontalières. Manque de nourriture et d’eau potable, d’infrastructures et de soins de santé : Handicap International a mené une mission à Anse-à-Pitre afin d’évaluer les besoins de plus de 400 Haïtiens rapatriés.
Suite à l’expiration du plan de régularisation des étrangers en République dominicaine [1] et sous pression des autorités et de la population locale, plus de 12.000 Haïtiens sont déjà retournés en Haïti. Des bus pour assurer leur rapatriement ont notamment été mis à disposition par le gouvernement dominicain. Parmi les 458.000 Haïtiens vivant en République dominicaine, ils seraient près de 200.000 [2] à risquer de quitter le territoire.
Des conditions de vie plus que précaires
Handicap International a notamment mené une mission d’évaluation des besoins des populations rapatriées dans les deux zones d’accueil d’Anse-à-Pitre, ville frontalière avec la République Dominicaine au sud-est d’Haïti, où l’association intervient depuis 2013 : « Plus de 400 Haïtiens revenus en Haïti sous la peur et la pression se sont installés dans ces deux zones. Ils vivent dans des abris de fortune qu’ils ont fabriqués eux-mêmes. Manque de nourriture et d’eau potable, d’infrastructures sanitaires et de soins de santé : les besoins sont grandissants. Et si le nombre de rapatriés augmente, d’autres risques, tels que la pollution de l’eau et des conflits avec les communautés locales, sont à prévoir. Nous restons extrêmement vigilants face à l’évolution de la situation et accordons une attention particulière aux plus vulnérables, femmes, enfants, personnes âgées et handicapées. De plus, en coordination avec d’autres acteurs travaillant sur le terrain, et notamment les ONG locales et internationales, nous menons un travail de plaidoyer. Et nous soutenons les organisations civiles des deux pays dans la recherche de solutions durables», explique Patrick Senia, directeur de Handicap International en Haïti.
Handicap International bénéficie d’une expertise considérable dans l’aide apportée aux plus vulnérables en situation d’urgence en Haïti, comme en témoigne son intervention lors du tremblement de terre en 2010.
[1] Expiration depuis le 17 juin 2015, mais un délai de 45 jours a été offert afin d’examiner les dossiers déposés durant la semaine du 10 au 17 Juin.
[2] Selon le Mouvement justice migratoire.