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Traité d’Ottawa : 10 ans déjà

Mines et autres armes

Face aux ravages causés par les mines antipersonnel, il est très vite apparu que les seuls actes médicaux ne suffisaient pas. Handicap International s'est donc engagée aux côtés des rescapés et de leur communauté afin qu'elles retrouvent une vie aussi normale que possible, via des programmes de prévention, de soins, de déminage…

Face aux ravages causés par les mines antipersonnel, il est très vite apparu que les seuls actes médicaux ne suffisaient pas. Handicap International s'est donc engagée aux côtés des rescapés et de leur communauté afin qu'elles retrouvent une vie aussi normale que possible, via des programmes de prévention, de soins, de déminage…

Mais l'action de Handicap International n'aurait pas été complète si elle ne s'était pas attaquée à la base même du problème. Dès 1992, Handicap International fonde, avec 5 organisations, la Campagne Internationale pour Interdire les Mines. L’objectif est clair : l'interdiction totale des mines antipersonnel. Ce sera chose faite le 3 décembre 1997, 122 pays signaient le Traité d'Interdiction des Mines. Ce traité historique entre dans l'Histoire sous le nom de «Convention d'Ottawa».


La signature du Traité d’Ottawa représentait une grande victoire pour Handicap International et la Campagne Internationale contre les Mines, car il s’agissait d’une interdiction totale des mines antipersonnel. Les pays signataires s’engageaient à détruire leurs stocks, à ne plus produire de mines antipersonnel et à ne plus en utiliser dans le cadre de leurs opérations militaires.


Tout de suite, les organisations impliquées dans la Campagne Internationale, avec Handicap International en première ligne, ont surveillé de près la mise en œuvre du Traité. Un document est publié chaque année depuis dix ans qui reprend les progrès réalisés par les Etats et pointe les mauvais élèves. Une politique qui a porté ses fruits. A l’heure actuelle, on enregistre une baisse significative du nombre de nouvelles victimes enregistrées. Globalement, de 2002 à 2006, on a constaté une baisse de plus de 50% du nombre total de nouvelles victimes enregistrées dans le monde.

L'action décisive des associations regroupées au sein de la Campagne Internationale pour Interdire les Mines a été récompensée comme il se doit : le 10 décembre 1997, le Prix Nobel de la Paix leur était décerné collectivement.

Aujourd'hui, si la grande majorité des Etats ont signé le Traité, une vingtaine de pays n'envisagent toujours pas de renoncer à l'utilisation des mines à court terme (Chine, Cuba, États-Unis, Russie …) La mobilisation doit donc continuer.
 

Armes à sous-munitions : héritières des mines ?

Les armes à sous-munitions sont une catégorie de munitions destinée à « arroser » un large périmètre. Leur principe est simple : un gros conteneur (bombe, obus, missile, roquette) est rempli de bombelettes (les sous-munitions). Le conteneur s'ouvre et disperse les sous-munitions au-dessus d'une zone pouvant couvrir plusieurs hectares ! De plus, le taux de non-explosion oscille entre 5 et 30%. Gisant sur le sol, dans les arbres ou sur les toits, ces sous-munitions se transforment, de facto en véritables mines antipersonnel, prêtes à exploser au moindre contact. Elles font ainsi courir une menace mortelle aux populations civiles. Attirés par les couleurs vives de certaines sous-munitions, les enfants sont particulièrement exposés au danger.

Scandalisée par les ravages causés par cette arme, Handicap International est engagée depuis 2005 dans un combat pour leur interdiction. Il y a urgence, car plusieurs milliards de sous-munitions sont stockées dans les arsenaux de plus de 70 pays.
En novembre 2006, Handicap International a publié Fatal Footprint, le premier rapport traitant des victimes des armes à sous-munitions. Ses conclusions sont édifiantes : de toutes les victimes recensées des armes à sous-munitions, 98% sont des civils.

L’histoire va-t-elle se répéter ? Après les mines, les sous-munitions seront-elles bannies à leur tour ? Probablement, car depuis l’interdiction des armes à sous-munitions par la Belgique, la Norvège a lancé un processus international d’interdiction qui ressemble à s’y méprendre au Processus d’Ottawa. Mais la bataille sera rude. Il faudra lutter contre les tentatives d’affaiblissement du traité par les pays producteurs et surtout veiller à ce que le Traité réponde réellement aux besoins des personnes et communautés affectées.

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