Yémen : la crise invisible
Depuis 3 ans, le Yémen est ravagé par un conflit opposant les forces gouvernementales et une coalition internationale aux forces Houties. Le blocus imposé par la coalition et les bombardements plongent ce pays, l'un des plus pauvres de la planète, dans une grave crise humanitaire. Les premières victimes ? Les civils.
Depuis 3 ans, le Yémen est ravagé par un conflit opposant les forces gouvernementales et une coalition internationale aux forces Houties. Le blocus imposé par la coalition et les bombardements plongent ce pays, l'un des plus pauvres de la planète, dans une grave crise humanitaire. Les premières victimes ? Les civils. Alors que les combats font rage à Hodeidah, le plus grand port du pays, une conférence humanitaire a lieu à Paris. 16 ONG, dont Handicap International, lancent un appel à minimiser l’impact sur les civils.
La coalition militaire menée par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis a lancé une offensive le 13 juin contre les rebelles Houthis autour du port de Hodeidah, sur la côte ouest du Yémen, par lequel transitent plus de 70% des importations. Hodeidah est d’une importance vitale pour plus de 22 millions de Yéménites qui dépendent de l’aide extérieure et des importations commerciales pour survivre.
Les civils premières victimes
L’offensive sur Hodeidah a déjà provoqué le déplacement de plusieurs milliers de personnes et les risques qu’elle fait peser sur les civils sont d’autant plus graves compte tenu du bilan désastreux de toutes les parties au conflit. En trois ans de guerre, les forces de la coalition ont violé à de multiples reprises le droit international humanitaire, notamment en utilisant des armes explosives à large rayon d’impact en zones peuplées, en bombardant des écoles et des hôpitaux et en bloquant l’aide et l’accès. Les forces Houties qu’elles combattent ont également eu recours aux mines antipersonnel, ont entravé l’accès humanitaire et ont lancé des attaques indiscriminées dans des zones densément peuplées.
Une crise sans précédent
Avant même l’attaque de Hodeidah, le Yémen subissait déjà une crise humanitaire sans précédent, en lien direct avec trois ans de conflit et les entraves à l’accès humanitaire imposées par les belligérants, notamment le blocus maritime et aérien imposé par la coalition sur les régions du Yémen sous contrôle Houthi. La coordinatrice humanitaire de l’ONU pour le Yémen, Lise Grande, a alerté vendredi sur la menace d’une nouvelle épidémie de choléra en raison d’un possible effondrement du système de distribution d’eau à Hodeidah – quelques mois à peine après un épisode fulgurant au cours duquel plus d’un million de cas suspectés de choléra avaient été recensés.
A ce jour, le conflit a entraîné
- 10.000 morts
- 52.000 blessés
- 3 millions de déplacés
Dans une lettre ouverte adressée au Président français Emmanuel Macron à l'occasion de cette conférence, plusieurs ONG dont Handicap International ont demandé :
- d’appeler toutes les parties à prendre des mesures immédiates pour fournir un passage sûr et une assistance adéquate aux civils qui fuient les combats,
- de permettre un accès sans entrave pour l’aide humanitaire et les importations commerciales à l’ensemble de la population et pour les agences humanitaires, comme requis par le droit international humanitaire;
- de condamner les attaques indiscriminées et disproportionnées contre les civils par toutes les parties.