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COVID-19: les activités d’appui aux migrants handicapés à Bruxelles redémarrent

Bruxelles, vendredi 31 juillet 2020 - Handicap International relance ses projets d’appui aux personnes migrantes en situation de handicap dans deux centres partenaires à Bruxelles. Au début de la crise du COVID-19, l’organisation avait dû suspendre ses activités en Belgique, mais depuis deux semaines les kinésithérapeutes de l’organisation accueillent à nouveau une dizaine de patients par semaine.

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Fin mars, Handicap International avait été contrainte de suspendre son projet d’aide aux personnes migrantes handicapées. L’organisation vient de relancer ses activités dans deux centres, en partenariat avec plusieurs associations humanitaires. Les équipes de bénévoles kinésithérapeutes de Handicap International ont offert depuis plus d’un an plus d’une centaine de séances de kinésithérapie et réfèrent certains patients vers d’autres services spécialisés.

« Nous constatons que les patients que nous accueillons souffrent souvent de douleurs musculaires, car leur situation précaire provoquent du stress et de l’angoisse. Leurs conditions de vie – dormir par terre ou dans des endroits humides ou froids – détériorent également leur état physique. Et sans traitement rapide, ces blessures et douleurs provoquent encore plus de complications qui sont plus difficiles à soigner par la suite » explique Ludovic Bourbé, responsable du projet migration en Belgique. « Des séances de kinésithérapie peuvent également aider à dénouer des nœuds psychologiques, développés déjà bien avant que les patients ne soient arrivés sur le sol belge. »

Stress et douleurs musculaires
 « Quand je suis stressé, je sens beaucoup de douleurs musculaires. J’essaie de faire des exercices physiques pour calmer le mal, mais parfois je n’en dors pas. » Un patient soudanais de 29 ans, réfugié en Belgique depuis deux ans et en attente de l’obtention d’un permis de séjour, explique ses douleurs au kinésithérapeute, qui examine sa jambe arrière.

« Le corps et l’esprit sont très étroitement connectés. C’est pour cela que nous travaillons avec les services psychologiques et psychiatriques, afin que les patients puissent non seulement aller mieux physiquement, mais aussi psychologiquement » explique Tom De Baerdemaecker, kinésithérapeute bénévole pour Handicap International. « C’est important de pouvoir suivre un patient sur le long terme, d’écouter son histoire. Je trouve ça un beau projet, qui me motive beaucoup. »

La quasi-totalité de la population belge est couverte par le système public d’assurance maladie obligatoire. En 2014, le Livre Blanc de l’institut national d’assurance maladie Invalidité (INAMI) sur l’accès aux soins en Belgique a identifié certaines catégories de personnes particulièrement vulnérables, pour lesquelles l’accès aux soins n’est pas toujours possible. Environ 2 % de la population à Bruxelles n'est pas couverte, car elle ne répond pas aux conditions administratives et/ou financières requises.

Au sein d’une population dépourvue d'accès aux soins pour cause de non-enregistrement auprès des services de santé (personnes âgées, sans domicile fixe, migrants non documentés, ...), les patients ont besoin de soins de kinésithérapie, non pris en charge par le système de santé, qui permet d’améliorer leurs conditions de vie.

Le gouvernement belge doit prendre ses responsabilités
« Nous espérons d’ici quelques mois pouvoir offrir plus de séances de kinésithérapie, car pour l’instant il y a une forte demande, mais nous n’avons pas suffisamment d’espace pour tous les accueillir, » souligne Ludovic Bourbé. « D’ici à la fin de l’année, nous pourrons évaluer l’année écoulée,  compliquée à cause de l’impact du COVID-19 sur nos activités et les patients. Nous allons également documenter nos activités pour inciter le gouvernement belge à offrir un meilleur accès aux soins de réadaptation pour les personnes migrantes handicapées en Belgique. »

Publié le : 31 juillet 2020