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100.000 m² de terres bientôt dépollués au Congo

Mines et autres armes
République démocratique du Congo

Depuis que Handicap International a commencé ses opérations de déminage en juin dernier, six mines antipersonnel ont été découvertes et détruites. D'ici à la fin de l'année, c'est une zone équivalent à la superficie de quinze terrains de football qui sera déminée. Une opération qui bénéficiera à 4.000 personnes.

Un démineur en tenue, son détecteur à la main dans un couloir de déminage. A l'avant plan, un panneau d'avertissement "danger mines"

Depuis que Handicap International a commencé ses opérations de déminage en juin dernier, six mines antipersonnel ont été découvertes et détruites. D'ici à la fin de l'année, c'est une zone équivalent à la superficie de quinze terrains de football qui sera déminée. Une opération qui bénéficiera à 4.000 personnes.

Depuis juin dernier, Handicap International et son partenaire local, AFRILAM (Afrique pour la lutte anti-mines), déminent un terrain de 92 000 mètres carrés, soit l’équivalent de 15 terrains de football. Six mines antipersonnel type PMA-2, ainsi que deux grenades et des cartouches de petit calibre, ont été sécurisés près des villages de Bangboka et Batiabombe depuis juin dernier.

Hermétiquement scellée, la mine PMA-2 peut être posée sous l’eau ou dans le sol. Elle reste dangereuse de nombreuses années : « Ce type de mine n’a pas de durée de vie vraiment connue mais compte tenu de la technologie utilisée, elle peut fonctionner bien une cinquantaine d’années, explique Denis Ricca, coordinateur de l’action mines de Handicap International en République démocratique du Congo. Posées en RDC dans les années 90, les PMA-2 sont toujours dangereuses. »

Après excavation, la mine est détruite sur place si son état la rend dangereuse à désamorcer - quand elle est endommagée, par exemple - ou désamorcée et stockée par HI/AFRILAM dans un lieu sécurisé en vue d’une destruction groupée.

Une forêt dense et des déchets métalliques, obstacles au déminage

Au total, 14 démineurs sont à pied d’œuvre, utilisant détecteurs de métaux et sondes pour cette opération en pleine forêt qui doit prendre fin en décembre. « Nous progressons de 8 à 13 m2 par jour, par démineur, ce qui est une progression plutôt lente, poursuit Denis. La densité de la végétation est la principale difficulté, et dans une faible mesure la pollution du sol par des déchets métalliques qui peuvent perturber les détecteurs. »

En décembre prochain, l’équipe aura dépollué 92.000 mètres carrés, libérant des terres arables qui seront récupérées par près de 4 200 villageois pour l’agriculture et l’élevage. Elle sera ensuite affectée par les autorités congolaises à un nouveau site à déminer.

Le congo libre de mines en 2021

Les mines antipersonnel ont été employées pour la première fois en 1960 en RDC, au lendemain de l’accession du pays à l’indépendance. Depuis 1996, elles ont été largement utilisées par les différents groupes armés qui se sont opposés dans le Nord et l’Est du pays, au gré des nombreux conflits qui se sont succédé. Les mines et les restes explosifs de guerre sont une menace permanente pour les populations locales qui peuvent en être les victimes des années après un conflit. Elles posent un frein au développement économique du pays car des terrains, voire des pans entiers de territoire, ne sont plus utilisés pour cultiver, construire routes et habitations, etc.

Handicap International est présente en République démocratique du Congo depuis 20 ans. Elle a été un acteur majeur du déminage, ces dernières opérations dans le domaine remontant à 2014. Avec AFRILAM, son partenaire depuis 2008, l’association est engagée dans de nouvelles opérations jusqu’en décembre 2017.

Membre de la Convention d’Ottawa, la République démocratique du Congo s’est donné jusqu’à janvier 2021 pour être libre de mines.

 

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