12.000 bombes larguées sur Gaza
L'une des campagnes de bombardement les plus intenses des récents conflits.
image d'archive gaza
Handicap International publie un nouveau rapport intitulé "Blast Impacts : Looking into the Consequences of Explosive Weapons in Gaza", qui met en lumière l'impact dévastateur et à long terme de plus de 50 jours de bombardements et de pilonnages à Gaza sur les populations civiles. Handicap International appelle à un cessez-le-feu immédiat et durable.
Depuis le 7 octobre et l'escalade de violences entre Israël et le Hamas, plus de 15 000 personnes ont été tuées et plus de 36 000 blessées à Gaza par les bombardements continus des forces israéliennes. Les représailles israéliennes font suite à l'attaque massive lancée par le Hamas le 7 octobre, qui a tué 1 200 Israéliens et lors de laquelle 240 Israéliens et ressortissants étrangers ont été pris en otage.
Des bombardements systématiques et massifs
Plus de 12 000 bombes ont été larguées sur Gaza depuis le début des hostilités. Avec une superficie de 365 km², la bande de Gaza est à peu près de la taille d'une métropole comme Toulon en France, un peu plus de deux fois la taille de la région de Bruxelles-Capitale en Belgique, ou la moitié de la taille de Madrid. Avec 2 millions d'habitants, Gaza est l'une des zones les plus densément peuplées au monde. Les bombes larguées sur Gaza varient en taille, de 150 kg à 1000 kg, et en puissance.
Cette campagne de bombardements et de pilonnages sur une zone aussi densément peuplée a été dévastatrice pour les civils. (Hostilities in the Gaza Strip and Israel | Flash Update #30 | United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs - occupied Palestinian territory - ochaopt.org)
« La destruction ou l'endommagement d’infrastructures essentielles, telles que les hôpitaux ou les écoles, ont un impact durable car ces services resteront indisponibles pendant une longue période, même après la fin des violences, rappelle Danila Zizi, Directrice de Handicap International pour les Territoires palestiniens occupés. De plus, les bombardements et les pilonnages laissent des zones fortement contaminées par des engins explosifs, car un pourcentage variable de ces bombes, missiles, etc. ne fonctionnent pas comme prévu et peuvent être dangereux. Les restes de bombes explosées peuvent également rester dangereux pendant des jours, des semaines, voire des années. Cette contamination, souvent présente dans les décombres, nécessite des opérations de déminage longues et complexes pour permettre aux populations de rentrer chez elles en toute sécurité ou de reconstruire les bâtiments touchés. »
L’effondrement du système de santé
26 hôpitaux et 52 centres de soins de santé à Gaza sont hors service, et 55 ambulances ont été endommagées.L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recense, depuis le 7 octobre, 164 attaques contre les services de santé dans la bande de Gaza. En outre, 198 membres du personnel médical palestinien, 12 membres de la défense civile palestinienne et 103 membres du personnel de l'UNRWA ont été tués depuis le 7 octobre.
Le système d'approvisionnement en eau a été considérablement endommagé ou rendu inutilisable, avec de graves répercussions sur l'hygiène et les conditions sanitaires de la population. Sans accès à l'eau potable, les gens sont obligés d'utiliser de l’eau contaminée, ce qui peut entraîner la propagation de maladies hydriques telles que le choléra, la dysenterie et la typhoïde.
Les 4 et 5 novembre, sept installations de dessalement de l'eau ont été directement touchées dans la bande de Gaza et ont subi des dommages importants, notamment trois canalisations d'égout, deux réservoirs d'eau (dans la ville de Gaza, à Rafah et dans le camp de réfugiés de Jabalia) et deux puits à Rafah. À l’approche de l'hiver et alors que les pluies deviennent fréquentes, la municipalité de Gaza a mis en garde contre le risque imminent d'inondation des égouts.
Un récent rapport des Nations unies fait état d'une baisse de 92 % de la consommation d'eau par rapport aux niveaux d'avant le conflit, alors que l'approvisionnement en eau du réseau de Gaza est catastrophique depuis avant le 7 octobre.
« De nombreuses personnes blessées par les bombardements et les pilonnages ont des fractures, nécessitant des soins orthopédiques pour éviter des complications irréversibles comme des douleurs, des contractions musculaires et des déformations, déclare Florence Daunis, Directrice des opérations internationales chez Handicap International. Beaucoup ont des amputations, ce qui montre la nécessité de soins d'urgence et chirurgicaux rapides pour éviter des interventions médicales aussi radicales. Les lésions des nerfs périphériques et de la moelle épinière sont également fréquentes chez les victimes de bombardements. Toutes ces personnes seront confrontées à des difficultés tout au long de leur vie, notamment des douleurs, des raideurs et des traumatismes psychologiques. Nombre d'entre elles devront s’adapter à un handicap physique permanents ou temporaire. Le manque d'accès aux soins de santé et aux services humanitaires exacerbe ces problèmes. »
Autres infrastructures essentielles détruites
Selon le ministère des travaux publics et du logement, au 18 novembre, au moins 45 % des logements de Gaza étaient détruits ou endommagés.
Vingt installations sanitaires ont été touchées, et 77 mosquées et 3 églises ont été endommagées par les bombardements et les pilonnages, qui ont également détruit 10 000 bâtiments, et endommagé plus de 43 000 bâtiments résidentiels et plus de 225 000 unités d'habitation. En outre, 11 boulangeries auraient été détruites, 300 établissements d'enseignement auraient été endommagés et 113 établissements de santé auraient été attaqués.
Handicap International appelle toutes les parties au conflit à cesser d'utiliser des armes explosives en zones peuplées, à Israël et dans les Territoires palestiniens occupés. Handicap International soutient #CeasefireNow, un appel pour un cessez-le-feu durable dans la bande de Gaza et en Israël afin d'éviter une catastrophe humanitaire et de nouvelles pertes de vies innocentes et de garantir que l'aide humanitaire soit acheminée rapidement et en toute sécurité.