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«Aujourd’hui, je sais que je peux être utile ici »

Il y a un mois, James Nyambati a vu une annonce pour une mission avec Handicap International. Deux semaines plus tard, il était déployé sur le camp de Dadaab, comme Chef d’équipe spécialiste de la rééducation.

Mohammed, paralysé, à Dadaab.

Il y a un mois, James Nyambati a vu une annonce pour une mission avec Handicap International. Deux semaines plus tard, il était déployé sur le camp de Dadaab, comme Chef d’équipe spécialiste de la rééducation.

« Quand je suis arrivé, je ne m’attendais à rien de particulier, c’est une situation que je connaissais en fait assez mal. J’avais vu ce qu’il se passait à la télévision, mais travailler au quotidien des réfugiés, et en particulier des plus vulnérables d’entre eux, est très différent de tout ce qu’on peut s’imaginer. C’est très éprouvant, mais c’est aussi très motivant. La semaine dernière, par exemple, j’ai identifié un jeune homme de 20 ans, qui semblait atteint d’infirmité motrice cérébrale. Il était arrivé au camp avec sa mère, âgée d’une cinquantaine d’années, et sa sœur. Avec mon équipe, nous avons travaillé très dur pour les aider à effectuer rapidement leurs démarches d’enregistrement et leur obtenir une tente le jour même. Pour nous, il était inconcevable d’imaginer que cette famille si fragile soit contrainte de dormir dehors ne serait-ce qu’une nuit supplémentaire. Lorsque nous sommes parvenus à les installer, le visage de cette femme s’est illuminé. Et elle s’est approché de moi les bras ouverts. J’ai pensé qu’elle voulait m’embrasser, oubliant les coutumes musulmanes, qui imposent une certaine distance entre les hommes et les femmes. J’ai fait un pas de côté, mais je n’oublierai jamais son sourire.»

James est depuis repassé voir cette famille, pour expliquer à la mère et à sa fille comment elles pouvaient, par des gestes simples, améliorer un peu le quotidien d’Ali. « Dans un tel contexte, la vie est difficile pour tout le monde. Même nous les humanitaires pouvons le ressentir dans notre vie quotidienne. Alors pour des personnes isolées, au milieu du plus grand camp de réfugié au monde, il est important de faire tout notre possible pour que l’isolement ou une situation de handicap ne viennent pas encore compliquer les choses. Par ces gestes simples, Ali devrait trouver un peu plus de confort.»

Avec le soutien du Haut Comité aux Réfugiés (HCR), Handicap International a également obtenu qu’Ali et sa famille soient placés à proximité d’un point d’eau et des sanitaires.

«Nous avons tous en nous ce sentiment d’humanité. Moi que je vois arriver ici une personne aveugle conduite par un garçon d’à peine 5 ans, j’ai envie de les aider. Lorsque c’est possible, vous rendez ces gens heureux et c’est quelque chose qui a forcément un effet positif sur vous. Aujourd’hui je peux le faire et c’est tout ce que je demande. Plus tard, j’aimerais probablement me marier, fonder une grande famille... mais aujourd’hui je sais que je peux être utile ici et mes autres projets attendront donc encore un peu.»

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