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Escalade inquiétante de l’utilisation d’armes interdites au Yémen et en Syrie

Mines et autres armes

Publié le 1 septembre, le rapport 2016 de l’Observatoire des sous-munitions co-édité par Handicap International rend compte d’une utilisation intensive et répétée d’armes à sous-munitions en Syrie et au Yémen.

Homme sur lit avec prothèse et béquilles à côté.

Publié le 1 septembre, le rapport 2016 de l’Observatoire des sous-munitions co-édité par Handicap International rend compte d’une utilisation intensive et répétée d’armes à sous-munitions en Syrie et au Yémen.

Le rapport montre une intensification de l’utilisation des armes à sous-munitions en Syrie : 76 attaques utilisant des sous-munitions ont été recensées entre septembre 2015 et juillet 2016. Cette recrudescence intervient dans un pays déjà lourdement frappé par ce type d’armes puisque 10 des 14 gouvernorats du pays ont été affectés par 360 attaques utilisant des sous-munitions depuis juillet 2012. Ce bilan est très probablement en dessous de la réalité.

"Les Sous-munitions tuent ou mutilent des personnes et causent des traumatismes psychologiques importants. Jusqu'à 40% des sous-munitions n'explosent pas à l'impact. Des larges zones deviennent dès lors inhabitables. En 2015, les victimes des bombes à sous-munitions ont été des civils" déclare Jean Van Wetter, directeur général de Handicap International Belgique.

Les civils, premières victimes

Les civils sont les premières victimes des armes à sous-munitions : 97 % des victimes sont des civils. Les enfants représentent 36 % des victimes. Selon les chercheurs de l’Observatoire, des rapports presque quotidiens font état de nouvelles attaques de bombes à sous-munitions en Syrie, dont un grand nombre sur des zones densément peuplées, les marchés, les écoles et les hôpitaux.

Au Yémen, l’intervention de l’Arabie Saoudite et de la coalition qu’elle dirige contre Ansar Allah (les Houthis) depuis le 25 mars 2015 a eu pour conséquence une utilisation des sous-munitions lors d’au moins 19 attaques entre avril 2015 et février 2016. A l’image de la Syrie, un grand nombre des attaques ont eu lieu au Yémen dans des zones peuplées, comme des marchés, des écoles, des hôpitaux… Ces utilisations ont conduit les Etats-Unis à suspendre, en mai dernier, leurs ventes de sous-munitions à l’Arabie Saoudite.

Alors que le Yémen et la Syrie sont parmi les théâtres de conflit les plus dangereux au monde pour les civils, Handicap International s’alarme de l’utilisation massive de ces armes interdites dans ces pays : l’utilisation d’armes interdites est totalement inacceptable. Les Etats Parties doivent condamner fermement et systématiquement toute nouvelle utilisation.

Handicap International appelle les belligérants - Etats et groupes armés non étatiques - à stopper immédiatement toute utilisation d’armes à sous-munitions. L'association appelle également les Etats à faire pression sur leurs alliés qui utilisent des sous-munitions afin que ceux-ci cessent de telles pratiques. Enfin, Handicap International appelle tous les Etats à respecter la Convention d’Oslo en cessant sans délai de vendre ou de transférer ces armes.

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