Haiyan - an 1 : une maison pour Roldan
Roldan a, après le passage d'Haiyan, contribué à la reconstruction de sa maison, avec le soutien de Handicap International. C'est un vrai passionné des charpentes et il dispose d'une force incroyable. Une rencontre hors du commun.
Roldan a, après le passage d'Haiyan, contribué à la reconstruction de sa maison, avec le soutien de Handicap International. C'est un vrai passionné des charpentes et il dispose d'une force incroyable. Une rencontre hors du commun.
Village de Cogon, province de Capiz, en pleine mousson. Malgré le soleil radieux, la plaine est inondée. La maison de Roldan n’est accessible que via un petit bateau à rame. Le sourire aux lèvres, Roldan nous accueille chez lui, les mains dans les chaussures.
Roldan n’a jamais marché. A 8 mois, après des fièvres à répétition, on lui a diagnostiqué une poliomyélite. Depuis, ses jambes sont courtes et paralysées. Cependant, s’il a dû interrompre son parcours scolaire à plusieurs reprises, il n’a jamais baissé les bras : « Depuis tout petit, j’observe les charpentiers du village. A 13 ans, j’ai construit intégralement le poulailler ! J’ai aussi fini par avoir mon bac, à 25 ans. Ca a fait la Une du journal de l’école. J’étais tellement content », explique-t-il.
Plus de maison après Haiyan
Le 8 novembre 2013, le typhon Haiyan frappe Cogon, la maison de Roldan et sa famille est emportée par les eaux. Réfugiés sur une petite colline, ils font construire une nouvelle maison avec le soutien financier de Handicap International. Roldan s’y met, lui aussi. « Je voulais éviter des dépenses inutiles. C’est moi qui me suis chargé du toit de l’extension, et je suis en train de construire la structure de l’annexe », commente-t-il. Abasourdis, nous levons la tête. Avec agilité, Cogon grimpe le long des piliers, et se retrouve en hauteur. Un jeu d’enfant.
« Comme 205 autres ménages à Panay, la famille de Roldan a reçu du matériel ainsi qu’un soutien financier de Handicap International, afin de pouvoir reconstruire leur maison. Certains achètent le matériel et font les travaux eux-mêmes, d’autres font appel aux charpentiers locaux. Les familles qui le souhaitent peuvent également acheter le bois localement. Les maisons sont faites de bois d’acajou, de cocotier, de bambou. Il s’agit d’habitats durables, solides, adaptés à l’environnement.
La force comme moteur
"Ce qu’il a fait est impressionnant, il a une force incroyable !» Benoit Bargeas, chargé de projets reconstruction au sein de la mission d’urgence de l’association, n'en revient toujours pas.
Le métier de charpentier n’est pas l’unique activité de Roldan. « Je vais tous les jours labourer les champs de riz, avec mon buffle Pogy », explique-t-il, en caressant l’animal. Son père ajoute : « Il nous aide beaucoup. La semaine passée, il a plu pendant trois jours. Nous n’avons pu récolter que 12 sacs sur les 20. Si ça ne va pas mieux demain, tout est foutu. Mais nous avons une maison. Et la force de Roldan est notre moteur à tous. »
Pour en savoir plus : un abri pour les personnes les plus vulnérables
A Capiz (sud de Roxas) et Tacloban, Handicap International soutient la reconstruction d’abris transitionnels solides pour les plus personnes les plus vulnérables, qui ont perdu leur maison suite au typhon. Les ménages reçoivent un soutien financier et un support technique adapté (méthode build-back-safer) afin d’être impliqués dans le processus de reconstruction de leur maison. Ce nouvel abri est construit de façon à être durable, plus résistant aux catastrophes naturelles et adapté à l’environnement local. Depuis le 30 septembre, Handicap International a terminé la construction de 206 abris durables, avec la collaboration de 50 charpentiers locaux, dans 3 barangays de Sigma (province de Capiz). Un projet de construction de 800 autres abris et latrines dans 11-12 barangays de la même région est en cours. A Tacloban, dans la province de Leyte, un projet similaire assure la construction de 200 abris et latrines pour les familles les plus vulnérables. Durant la période de reconstruction, les familles soutenues reçoivent également un soutien financier, permettant de répondre à leurs besoins essentiels