Le sourire de Mostafa
La maison de Mostafa a été bombardée en novembre 2014. Il a été gravement blessé aux jambes. Il vit à présent dans un abri fait de tôles et de bâches avec ses frères et sa sœur. Grâce au soutien de cette dernière et de Handicap International, Mostafa retrouve sa mobilité et son sourire.
La maison de Mostafa, 8 ans, a été bombardée en novembre 2014. Il a été gravement blessé aux jambes. Il vit à présent dans un abri fait de tôles et de bâches avec ses frères et sa sœur, Rawan. Grâce au soutien de Rawan et de Handicap International, Mostafa retrouve sa mobilité et son sourire.
« Un soir, il y a eu des bombardements sur la zone où nous habitions. Une bombe est tombée sur la maison. Mes parents, qui étaient à l’intérieur, ont perdu la vie ce jour-là », explique Rawan, la grande soeur de Mostafa. « Mostafa, lui, jouait dehors. Mes deux autres frères et moi n’étions pas à la maison au moment de l’attaque. Des voisins nous ont prévenus. Quand nous sommes arrivés, nous avons découvert Mostafa gravement blessé. Il faisait déjà nuit et il était impossible de le transporter à l’hôpital. Il a dû passer la nuit sans personne pour calmer la douleur et arrêter les saignements. Le lendemain, les voisins nous ont aidé à l’emmener à l’hôpital.», poursuit-elle.
C’est Rawan, 16 ans, qui s’occupe à présent de ses trois petits frères de 13, 10 et 8 ans. Ils se sont installés dans un camp de réfugiés au Liban pour fuir les combats en Syri
Retrouver sa mobilité
Mostafa a souffert de blessures multiples, dont une fracture à la jambe gauche. Depuis plusieurs mois, il est suivi par les équipes de Handicap International qui l’aident à retrouver sa mobilité. Après plusieurs séances avec Mohammad Al Kurdi, kinésithérapeute pour Handicap International, il a déjà fait des progrès : « Mostafa est très coopératif. Il fait les exercices que je lui ai appris tous les jours, ce qui l’aide à retrouver la mobilité de sa jambe gauche plus rapidement. Je suis content, il se débrouille très bien », explique le kiné.
L’association a également rapporté le cas de Mostafa à une autre organisation pour qu’il puisse bénéficier d’un scanner. Sur la base des résultats, l’équipe de Handicap Internationale pourra adapter l’aide encore à apporter : « J’ai besoin de voir où en est la fracture à la jambe pour savoir si nous devons poursuivre les exercices et, si oui, lesquels. En attendant, nous faisons des exercices de renforcement et d’équilibre dans le but d’améliorer le quotidien de Mostafa, sans pour autant risquer de le blesser », précise Mohammad.
Rêves d'école
La famille reçoit aussi une aide financière mensuelle de Handicap International pour faire face aux besoins les plus urgents, comme payer le loyer ou acheter de la nourriture. « Je dois payer un loyer mensuel de 50 dollars pour notre abri. Mais je dois aussi nous acheter de quoi manger. L’argent que nous recevons nous aide. Mais ça n’est pas suffisant. J’ai déjà une dette de près de 500 dollars rien que pour la boulangerie et l’épicerie », confie l’adolescente d’un air inquiet.
Le plus âgé des frères travaille à la journée dans les champs afin d’aider sa sœur à joindre les deux bouts. Faute de moyen, aucun d’eux ne va à l’école. Elle explique : « Je n’ai pas les moyens de payer le transport pour l’école. Je sais que Mostafa est triste de ne plus y aller... Il aime tellement l’école ». « Ce que je préfère, c’est la lecture et l’arabe », ajoute-t-il avec un sourire timide.
Mostafa confie aussi vouloir devenir docteur. « C’est parce qu’il a beaucoup souffert la nuit de son accident. Il veut aider les autres maintenant », explique Zainab Ghazaleh – travailleuse sociale pour Handicap International. « Tu veux devenir docteur en quoi, Mostafa ? », lui demande Zainab. « En tout ! », lance-t-il avec un grand sourire.