Lutter contre une maladie douloureuse et stigmatisante
La filariose lymphatique menace 85% de la population de Madagascar. Handicap International intervient depuis 2007 dans l’île pour endiguer cette maladie infectieuse invalidante et extrêmement douloureuse.
La filariose lymphatique menace 85% de la population de Madagascar. Handicap International intervient depuis 2007 dans l’île pour endiguer cette maladie infectieuse invalidante et extrêmement douloureuse.
La filariose lymphatique est une grave infection provoquée par des vers parasites transmis par la piqûre du moustique, provoquant parfois un dysfonctionnement du système lymphatique des membres touchés : bras, jambes ou organes génitaux. S’ensuit l’apparition d’œdèmes, voire dans les cas les plus graves une dilatation et un épaississement des tissus : on parle alors « d’éléphantiasis ».
Les malades sont fortement stigmatisées du fait de leurs difformités, surtout en milieu rural où les superstitions sont vivaces. Isolées et fortement handicapées par leurs membres gonflés, les personnes atteintes se voient contraintes d’arrêter leur activité, entraînant une perte importante de revenus les reléguant dans une situation d’extrême pauvreté.
De la sensibilisation et des conseils
Grâce à ses équipes mobiles à moto, et en collaboration avec 342 agents communautaires recrutés et formés par l’organisation, Handicap International informe et sensibilise sur la maladie et son mode de transmission dans les villages les plus reculés. Elle explique les mesures d’hygiène de base et préconise des exercices simples d’auto-soin à domicile pour soulager les douleurs.
Dans la région d’Analanjirofo, au Nord-Est de l’île où Handicap International agit depuis janvier 2014, 381 personnes malades sur les 602 identifiées ont pu bénéficier de ces services.
Former du personnel et couvrir les frais d'opération
Aucun remède à la filariose n’existe à ce jour. Mais dans certains cas, des opérations chirurgicales peuvent être pratiquées pour drainer les liquides responsables des gonflements, une manière d’apaiser les douleurs et de retrouver sa mobilité perdue. Financièrement prises en charge à hauteur de 90% par l’association, 310 opérations ont été menées dans 3 hôpitaux du pays avec du personnel formé par Handicap International.
Une fois la douleur effacée, ou du moins rendue plus supportable, les personnes qui ont eu accès à une prise en charge adaptée gagnent en autonomie dans l’accomplissement des actes de la vie quotidienne, elles peuvent travailler à nouveau et dégager assez de revenus pour s’extirper de la situation d’extrême pauvreté dans laquelle la filariose les avait plongés. Quant à la pédagogie des équipes auprès des villageois, elle achève de réduire la stigmatisation dont les malades font l’objet.