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Mali: Inquiète et concernée par la crise

Réadaptation
Mali

Mission après mission, Caroline a acquis une solide expérience des projets humanitaires. Un premier poste en Haïti sur un projet d’éducation à la santé en milieu scolaire l’a convaincue de suivre un master de santé publique pour se spécialiser dans ce domaine. Dans la foulée, en 2005, Caroline part pour sa première mission au Mali, ou elle occupe durant deux ans le poste de chef de projet santé maternelle. Persuadée de la pertinence de la mission de Handicap International au Mali, elle décide de repartir en 2009, en tant que coordinatrice des projets de santé. Pour nous, elle revient sur les enjeux de cette mission et sur sa préoccupation face à la situation actuelle.

photo d'un centre d'appareillage de Tombouctou

Mission après mission, Caroline a acquis une solide expérience des projets humanitaires. Un premier poste en Haïti sur un projet d’éducation à la santé en milieu scolaire l’a convaincue de suivre un master de santé publique pour se spécialiser dans ce domaine. Dans la foulée, en 2005, Caroline part pour sa première mission au Mali, ou elle occupe durant deux ans le poste de chef de projet santé maternelle. Persuadée de la pertinence de la mission de Handicap International au Mali, elle décide de repartir en 2009, en tant que coordinatrice des projets de santé. Pour nous, elle revient sur les enjeux de cette mission et sur sa préoccupation face à la situation actuelle.

« Je suis contente de pouvoir observer, 5 ans après la fin de ma première mission, que le domaine de la santé a évolué et que les choses avancent. Progressivement, mais elles avancent. » Afin d’initier et de soutenir ces avancées, Handicap International travaille avec une multitude d’acteurs locaux (centres de santé, écoles primaires, associations de personnes handicapées, et centres de rééducation) et concentre son action sur trois domaines clé : la santé de la reproduction, notamment la santé maternelle, les problématiques liées au VIH, la détection précoce des déficiences et leur prise en charge . « Les actions de sensibilisation portent leurs fruits et de nouvelles habitudes se mettent en place. Les femmes ont de plus en plus recours aux consultations prénatales par exemple, cela permet d’anticiper de nombreuses complications, et de prévenir les déficiences chez la mère et/ou l’enfant dues à un accouchement dystocique. Et s’il est encore difficile, pour des questions de tradition, de convaincre les femmes d’accoucher dans des structures sanitaires plutôt qu’à domicile, notre message sur la nécessité de mettre en place des systèmes d’évacuation vers des centres de santé en cas de problème est bien passé. Tout le monde participe, y compris les hommes qui ont travaillé sur l’organisation des transports d’urgence comme des charrettes ou des pirogues ‘ambulances’. Il nous paraît essentiel qu’ils soient eux aussi visés par nos actions de sensibilisation car les décisions familiales en dépendent. Depuis deux ans, nous nous efforçons donc de les impliquer au maximum en les avertissant notamment de la nécessité de planifier les naissances puis de suivre la grossesse de leur femme. »

De gros progrès ont également été faits avec le projet VIH pour réduire la vulnérabilité des personnes en situation de handicap face à cette maladie. « Elles n’ont pas accès à l’information disponible sur les problématiques liées au VIH et ne sont tout simplement pas ou pas assez ciblées par les campagnes de sensibilisation. » explique Caroline. «Notre rôle est de mettre en relation les organisations de personnes en situation de handicap avec les services liés au VIH pour qu’ils travaillent ensemble à ce que le nombre de dépistage augmente et à ce que des soins adaptés aux besoins des personnes handicapées soient disponibles. Ce projet a d’ores et déjà montré de bons résultats et le taux de dépistage volontaire des personnes handicapées a grimpé de manière significative. »

Mais la satisfaction de Caroline est ternie par la menace d’une crise alimentaire majeure au Mali et sur l’ensemble du Sahel, par la crise politique que traverse le pays depuis le coup d’état militaire du 22 mars 2012 et la prise des trois régions du Nord par des groupes armées. « Notre première préoccupation, c’est la santé et aujourd’hui, c’est sur la couverture des besoins de base qu’il faut de nouveau se concentrer. L’insécurité alimentaire est terrible, et en cette période de soudure, les gens n’ont plus d’autre choix que de s’alimenter avec les semences prévues pour les plantations de juillet. A cela s’ajoutent les pillages des structures sanitaires qu’il faut aujourd’hui rééquiper et rouvrir, l’absence de campagnes de vaccinations, l’arrivée de la saison des pluies et avec elle les épidémies, la présence d’engins de guerre non explosés qui présentent des risques auxquels il faut au plus vite sensibiliser la population et le tout compliqué encore par le fait que beaucoup de personnes sont aujourd’hui déplacées après avoir fuit les combats. Nous sommes très inquiets et concernés et nous sommes plus mobilisés que jamais pour aider les Maliens a traverser cette période extrêmement difficile. »
 

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