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Mossoul : l'urgence se poursuit

Urgence
Irak

Les combats pour reprendre Mossoul se poursuivent depuis le lancement de l'offensive en octobre dernier. Handicap International apporte son assistance à la population dans les camps accueillant les personnes déplacées, mais aussi dans les hôpitaux, avant d'intervenir dans la ville même de Mossoul. Fanny Mraz, chef de mission en Irak, fait le point de la situation.

Un kinésithérapeute de Handicap International fait un exercice à un jeune garçon de 8 ans allongé sur un matelas posé sur le sol d'une tente. Le papa, à genoux sur un tapis, regarde son fils avec un grand sourire

Les combats pour reprendre Mossoul se poursuivent depuis le lancement de l'offensive en octobre dernier. Handicap International apporte son assistance à la population dans les camps accueillant les personnes déplacées, mais aussi dans les hôpitaux, avant d'intervenir dans la ville même de Mossoul. Fanny Mraz, chef de mission en Irak, fait le point de la situation.

Depuis quatre mois, les équipes de Handicap International portent assistance à la population déplacée de Mossoul et des environs. Plusieurs dizaines de kinésithérapeutes, travailleurs sociaux, psychologues, travailleurs psychosociaux et agents d’éducation aux risques parcourent chaque jour les différents camps et les communautés dans lesquels la population déplacée s’est installée. Au cours des dernières semaines, l’association a également étendu son intervention d’urgence pour participer à la prise en charge post-opératoire des personnes blessées par le conflit.

" Les hopitaux ne peuvent pas garder les blessés "

" Nous évoluons dans un contexte très changeant, cela a un impact direct sur notre intervention », explique Fanny Mraz, chef de mission de Handicap International en Irak. « De plus en plus en plus de personnes se réinstallent dans la partie est de Mossoul et on compte également plusieurs centaines de milliers d’habitants qui ne se sont pas déplacés pendant les combats. Les attaques quotidiennes continuent de toucher cette zone de la ville et le conflit va bientôt s’intensifier à l’ouest, ce qui laisse présager une augmentation du nombre de blessés. "

Alors que les combats se poursuivent à Mossoul, les besoins de la population ne sont plus couverts : « Les hôpitaux sont surchargés et ne sont pas en mesure de garder les blessés plus de quelques jours. Personne, aujourd’hui, ne peut assurer un service de réhabilitation physique adapté afin d’éviter les complications sévères pour les patients encore convalescents », indique Fanny. Ce qui veut dire que la plupart des blessés sont obligés de quitter les hôpitaux au bout de deux ou trois jours, sans avoir ensuite de possibilité de bénéficier des soins post-opératoires dont ils ont besoin.

Parer aux risques des restes explosifs de guerre

« Les structures de santé prenant en charge les blessés après stabilisation se trouvent actuellement dans des zones proches de la ville mais elles devraient commencer à intervenir bientôt au sein même de Mossoul. Malgré des conditions de sécurité encore instables et un accès difficile, il est essentiel d’aller au plus proche des gens dans les zones les plus peuplées. L’un de nos kinésithérapeutes intervient déjà quotidiennement à l’hôpital de Qayyarah, qui accueille beaucoup de blessés venant de Mossoul. Il apporte son aide aux personnes dont la mobilité est réduite, avec des sessions de réadaptation et des donations de matériel tel que des béquilles, des fauteuils roulants, etc. Nous allons renforcer dans les prochaines semaines les effectifs pour être également présents dans d’autres hôpitaux. Des travailleurs psychosociaux et psychologues seront aussi là pour accompagner les patients et leur familles pendant le processus de rééducation ».

Dès que des zones sont reprises par l’armée, des familles qui avaient fui tentent de rentrer chez elles. Handicap International renforce donc aussi ses activités d’éducation aux risques, pour que les civils qui rentrent chez eux soient avertis des dangers. « Le but est de sensibiliser la population avant son retour dans sa zone d’origine, où le risque d’accident lié aux restes explosifs de guerre et engins explosifs improvisés est encore très présent. Une grosse partie de notre travail pour protéger la population se fait en amont, lors de ces sessions », conclut la chef de mission.

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