Rapport 2020 de l’Observatoire des mines : « Le COVID-19 perturbe l'action contre les mines »
Le rapport 2020 de l'Observatoire des mines fait état d'un nombre élevé de victimes de mines, la majorité des victimes étant des civils. Mais la pandémie de COVID-19 a entraîné des défis imprévus.
L'équipe de déminage de Handicap International au Liban. | © Tannourine / HI
Le rapport 2020 de l'Observatoire des mines, publié le 12 novembre, met notamment en avant l'impact de la pandémie sur l'action contre les mines, qui a dû s'adapter afin de rester concentrée sur l'objectif ultime du traité d’Ottawa d'interdiction des mines antipersonnel : mettre un terme aux souffrances causées par les mines d'ici 2025.
Des actions suspendues
« La pandémie de COVID-19 a perturbé l'action contre les mines en 2020 », explique Anne Héry. « Le déminage, la sensibilisation aux risques - qui repose souvent sur des séances en face à face - et l'aide aux victimes (réadaptation, services sociaux, etc.) ont été temporairement suspendus dans de nombreux pays et ont dû être adaptés aux restrictions contre le COVID. »
En 2020, le déminage a été temporairement suspendu en raison des restrictions liées au COVID-19 en Arménie, en Bosnie-Herzégovine, en Colombie, au Liban, au Pérou, au Sénégal, au Vietnam, au Tchad et au Zimbabwe, dans d'autres régions du Kosovo et du Sahara occidental, ainsi que dans les îles Malouines. La Bosnie-Herzégovine, le Tchad, la Colombie et le Sénégal ont par ailleurs demandés une prolongation de leurs délais de déminage.
Pourtant l'Observatoire a enregistré 5 554 victimes de mines en 2019. 80 % d'entre elles sont des civils - les enfants représentant 43 % des victimes civiles. Ce chiffre élevé est principalement dû aux conflits armés intenses en Afghanistan, au Nigeria, en Syrie et dans d'autres zones de conflit.
Maintenir les financements pour le déminage et l'aide aux victimes
La décision sur l'approbation des demandes d'extension aura lieu lors de la 18ième réunion des États parties du 16 au 20 novembre 2020, qui se déroulera exceptionnellement en ligne. Handicap International organisera en parallèle un panel sur les défis à relever et l’impact du COVID-19 sur ses actions de déminages dans les pays contaminés.
L’organisation appellera également les États à poursuivre leurs efforts pour adapter les activités aux restrictions de santé publique afin de mettre fin aux conséquences négatives à long terme des munitions explosives sur la vie des communautés dans les zones polluées.
« Des fonds initialement consacrés à l'action contre les mines ont été réaffectés à la lutte contre le COVID. Comme des millions de personnes dans 60 États et territoires vivent toujours sous la menace des mines, les États doivent maintenir leur engagement dans la lutte contre les mines afin d'atteindre un monde sans mines en 2025, » conclut Anne Héry.