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Sous-munitions : des armes faites pour provoquer des massacres

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Publié cette semaine, le rapport 2020 de l’Observatoire des sous-munitions révèle que de nouvelles attaques utilisant des armes à sous-munitions ont continué à se produire en Syrie en 2019. Les victimes sont toujours des civils, indique le rapport. Les utilisations récentes dans la guerre Arménie-Azerbaïdjan montrent que le combat pour éradiquer cette arme est loin d'être terminé.

Une sous munitin dans une forêt au Laos

Une sous munition dans une forêt au Laos | © D. Kremer / HI

Au niveau mondial, en 2019, au moins 286 personnes ont été tuées ou blessées par des attaques aux armes à sous-munitions et des restes d'armes à sous-munitions dans 9 pays et deux territoires. Selon le rapport, la majorité des victimes annuelles en 2019 (80 %) ont été enregistrées en Syrie, comme c'est le cas depuis 2012 : En Syrie, 219 victimes d'attaques aux armes à sous-munitions et 13 victimes de restes d'armes à sous-munitions ont été signalées dans ce pays en 2019.

Depuis la mi-2012, l'Observatoire a enregistré au moins 686 attaques aux armes à sous-munitions dans le pays. En 2019, il y a également eu plusieurs cas ou allégations d'utilisation d'armes à sous-munitions en Libye.
 

L’utilisation récente par les forces azerbaïdjanaises et arméniennes

Des utilisations récentes par les forces d'Azerbaïdjan et d'Arménie ont eu lieu dans le conflit du Haut-Karabakh. Elles n'ont pas été enregistrées dans le Monitor 2020, qui couvre l'année 2019. Selon Human Rights Watch, les forces arméniennes ont tiré ou fourni des armes à sous-munitions lors d'une attaque sur la ville de Barda, tuant au moins 21 civils et en blessant au moins 70 autres. L'armée azerbaïdjanaise a utilisé des armes à sous-munitions dans au moins quatre incidents distincts.

 « Les armes à sous-munitions ont été utilisées récemment dans le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, ce qui montre que notre combat pour éradiquer cette arme est loin d'être terminé, » explique Anne Héry, directrice du plaidoyer chez Handicap International. « Toute nouvelle utilisation devrait être condamnée par les États. Ce n'est qu'en condamnant et en stigmatisant systématiquement leur utilisation et en appelant tous les États à adhérer à la convention d’Oslo que la communauté internationale pourra éradiquer l'utilisation des armes à sous-munitions. »

La conférence d'Oslo

Ces utilisations récentes - et celles enregistrées en Syrie et en Libye par le Monitor 2020 - doivent inciter davantage d'États à adhérer à la Convention d'Oslo qui, depuis 2010, interdit l'utilisation, la production, le transfert et le stockage des armes à sous-munitions. À ce jour, 110 États sont parties à la Convention et 13 en sont signataires. L'Azerbaïdjan, l'Arménie et la Syrie n'ont pas encore signé la Convention, et des pays comme les États-Unis, la Russie et la Chine continuent de refuser d'y adhérer. La Convention d'Oslo doit devenir une norme universelle.

La deuxième conférence d'examen de la Convention d'Oslo, qui interdit les armes à sous-munitions, doit se tenir en ligne du 25 au 27 novembre. Handicap International appelle tous les Etats à condamner systématiquement toute utilisation, par une partie à un conflit, quelles que soient les circonstances, de ces armes et demande à tous les Etats non encore parties de rejoindre la convention afin de sauver des vies.
 

Publié le : 26 novembre 2020

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