Trésor, l'enfant invisible
Pendant des années, Trésor était comme invisible. Jusqu'à ce qu'il puisse retourner à l'école et obtenir son premier "morceau de fer" de Handicap International.
© Thomas Freteur / HI
Trésor a 12 ans. Il habite avec sa famille dans un quartier pauvre de la métropole de Kinshasa. Il a contracté le virus de la poliomyélite quand il avait trois ans. Il perd l’usage de sa jambe gauche. Il a longtemps vécu dans l’ombre. Jusqu’à ce qu’une équipe de Handicap International le remarque.
Le jour où…
« Je me souviens bien du moment où mon petit frère a eu la polio. Il avait énormément de fièvre. Nos parents l’ont amené d’urgence à l’hôpital. Nous avons vite compris que Trésor ne retrouverait plus l’usage de sa jambe gauche. C’était bouleversant. Il ne pouvait plus ni jouer, ni courir comme avant » », se souvient son frère aîné, Nsumbu-Mateka.
Trésor ne va pas à l’école et grandit isolé des uatres enfants. Pourtant, avec un traitement et un suivi adaptés, il pourrait gagner en mobilité. Ses parents n’ont tout simplement pas les moyens financiers de payer des soins. Ils sont attristés mais ne peuvent rien faire. Six ans passent. Nsumbu-Mateka se renseigne. Il apprend qu’une école dans le quartier se démarque des autres en acceptant d’intégrer les enfants handicapés parmi ses élèves. Trésor peut enfin aller à l’école, sa vie bascule à nouveau.
Il est très vite remarqué par une équipe de Handicap International (H .I.). Notre organisation mène un projet pour améliorer la scolarisation des enfants porteurs d’un handicap. H.I. organise des formations pour les enseignants, pour qu’ils soient capables d’adapter leurs méthodes d’enseignement aux besoins spécifiques des enfants handicapés. Elle s’assure aussi que l’école soit accessible physiquement, grâce à des plans inclinés, des toilettes adaptées et d’autres adaptations nécessaires.
Morceau de fer
H.I. donne rendez-vous au jeune garçon au centre d’appareillage. Trésor reçoit une paire de béquilles, ainsi qu’une orthèse et une chaussure orthopédique sur mesure. Il affectionne particulièrement son orthèse, qu’il appelle son « appareil » ou son « libende », qui signifie « morceau de fer » dans sa langue, le lingala. Compte tenu de sa croissance, l’enfant reçoit en moyenne deux orthèses par an.
Trésor est toujours aussi assidu à l’école, même si le trajet est compliqué et dure trois quart d’heure à cause du mauvais état de la route. Il aime le calcul, dessiner, rouler en vélo et jouer avec ses amis. Depuis qu’il va à l’école et est suivi par Handicap International, Trésor n’est plus invisible.