Une nouvelle victime de mine toutes les heures
Le rapport 2019 de l'Observatoire des mines a enregistré 6 897 victimes de mines en 2018, soit presque une nouvelle victime toutes les heures !
L'Afghanistan fait partie des pays les plus touchés par les mines antipersonnel. Abdul Hadi est un fermier de 50 ans. Il a été blessé lors de l'explosion d'un engin explosif de guerre alors qu'il travaillait dans son champ. Depuis son accident, il ne peut plus travailler et subvenir aux besoins de sa famille. | © Jaweed Tanveer / HI
Le rapport 2019 de l'Observatoire des mines fait état pour la quatrième année consécutive d'un nombre exceptionnellement élevé de victimes de mines, en particulier de restes explosifs de guerre (REG) et de mines improvisées.
Une nouvelle victime toutes les heures !
Toutes les heures, les mines, les bombes à sous-munitions et autres restes explosifs de guerre font une victime dans le monde.
- 71% des victimes étaient des civils en 2018
- 54% d’entre elles étaient des enfants.
- Ce sont les restes explosifs qui ont fait le plus de victimes parmi les enfants (871, soit 51 %).
Malgré deux traités d'interdiction, celui d'Ottawa, adopté en 1997, qui interdit les mines antipersonnel et celui d'Oslo, adopté en 2008, qui interdit les bombes à sous-munitions, certains pays continuent d'avoir recourt à ces armes. En 2018, l’Observatoire a enregistré 6897 victimes de mines. Le nombre de victimes a presque doublé entre 2014 et 2018 (3 998 victimes en 2014).
Ce chiffre élevé est principalement dû aux conflits armés intenses en Afghanistan (2234 victimes), en Libye, au Nigéria, en Syrie (1465) et dans d'autres zones de conflit comme le Myanmar (430), l’Ukraine (325) et le Yémen (596). Des victimes de mines ont été enregistrées dans 50 États et territoires du monde entier.
De nouvelles utilisations de mines antipersonnel
L'Observatoire des mines a également confirmé de nouvelles utilisations de mines antipersonnel par les forces gouvernementales au Myanmar entre octobre 2018 et octobre 2019. Des groupes non étatiques ont également utilisé des mines antipersonnel, y compris des mines improvisées, dans au moins six pays : Afghanistan, Inde, Myanmar, Nigéria, Pakistan et Yémen.
Ces utilisations ont causé une contamination étendue qui mettra en danger la vie de milliers de personnes à long terme. Au total, 60 États et territoires ont été contaminés par des mines et des restes explosifs de guerre dans le monde.
« Le Traité d'Ottawa est entré en vigueur il y a 20 ans, ce qui a entraîné une forte diminution de l'utilisation des mines et du nombre de victimes de mines, » souligne Alma Al-Osta, responsable du plaidoyer ‘armes’ pour Handicap International. « Mais ces dernières années, nous assistons à une recrudescence alarmante de l'utilisation des mines, avec un nombre élevés de victimes. Notre travail contre les mines n'est pas terminé. Nous devons défendre l'application du Traité d'Ottawa, plaider en faveur du soutien aux victimes et relever de nouveaux défis avec l'utilisation des mines improvisées. Nous avons encore besoin du soutien des citoyens pour éradiquer complètement les mines dans le monde. »