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Xavier Bushu (50)

République démocratique du Congo

La vitesse à laquelle, avec sa nouvelle prothèse, Xavier dévale la colline où est construit le camp de réfugiés, a de quoi impressionner. Il faut dire qu'il est très motivé pour tenir son nouveau commerce.

La vitesse à laquelle, avec sa nouvelle prothèse, Xavier dévale la colline où est construit le camp de réfugiés, a de quoi impressionner. Il faut dire qu'il est très motivé pour tenir son nouveau commerce.

Au début de 2012, Xavier, sa femme et leurs six enfants (de deux à quinze ans) ont pris la fuite devant la recrudescence des violences à Walikale. Quatre jours durant, sa femme et ses enfants ont dû marcher pour atteindre le camp de déplacés de Masisi. Xavier a dû être transporté par un motocycliste car il ne peut plus marcher depuis son accident de 2009.

A cette époque-là aussi, Xavier fuyait devant la violence qui sévissait dans sa région. Par malheur, il a traversé un terrain miné avec trois amis. Quand les soldats de la Monuc (La Mission des Nations unies en République démocratique du Congo) sont arrivés deux jours plus tard pour chercher les cadavres, ils ont constaté que Xavier vivait encore. Mais à l'hôpital, sa jambe a été amputée.

Aujourd’hui, la famille vit dans le camp pour personnes déplacées de Masisi car Xavier ne veut pas prendre le risque de retourner dans sa région natale, même s'il en avait envie. Il essaie donc de s’en sortir au sein de ce camp. Il y habite dans une minuscule hutte faite de branches de bananier. La famille y loge à huit sur seulement trois matelas.
Si Xavier habite dans ce camp un peu contre son gré, il a pu cependant bénéficier de l’aide de Handicap International. Transporté à Goma par une équipe de l’association, il a reçu des soins médicaux et été appareillé d’une prothèse .

« Pour moi, ça change tout, dit-il avec un grand sourire. “Le camp est situé sur une colline. Il n'est pas évident de la dévaler pour se rendre au marché où j'essaie de gagner un peu d'argent comme couturier. Quand il pleuvait et que la colline se changeait en un fleuve de boue, je devais obligatoirement rester chez moi. Depuis que j'ai ma prothèse, je suis tous les jours à la tâche.”
Outre un kit pour équiper sa case, Xavier a aussi reçu le nécessaire pour ouvrir un petit magasin. Ainsi, à côté de son travail de couturier, il peut développer une activité complémentaire.
 

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