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Madagascar : protéger les plus vulnérables de la COVID-19

Prévention Santé
Madagascar

A Madagascar, Handicap International a adapté de nombreux projets pour venir en aide aux personnes handicapées et leur éviter d’être touchés par la pandémie.

Séance de sensibilisation aux mesures d'hygiène contre la COVID-19

Séance de sensibilisation aux mesures d'hygiène contre la COVID-19 | © HI

Les habitants de Madagascar n’ont pas été épargnés par la pandémie de COVID-19. Le pays a vécu plusieurs épisodes de confinement depuis le mois de mars 2020, période à laquelle la situation d’état d’urgence sanitaire nationale été déclarée dans le pays. Handicap International (H.I.) a mené de nombreux projets adaptés pour venir en aide aux personnes handicapées qu’elle accompagne afin de les rendre moins vulnérables face au virus.

A situation inédite, réponse adaptée

« Face à cette situation inédite et dans l’urgence, H.I. a démontré une forte proactivité en adaptant la plupart de ses activités pour répondre aux besoins des populations vulnérables face au virus. L’importance de soutenir les personnes handicapées et tous les bénéficiaires de nos projets dans cette crise sanitaire, sociale et économique sans précédent a amené nos équipes à repenser tous leurs projets et les interactions entre chaque activité afin d’être au plus près des personnes que nous appuyons. » explique Emilie Sauvanet, directrice du programme à Madagascar

L’un d’eux, le projet MITEHAFA[1] a pour vocation de délivrer une sensibilisation de proximité à 1084 familles de personnes handicapées très vulnérables dans les régions d’Atsinanana et d’Analanjirofo.

Pouvoir se protéger, faire face aux difficultés liées au virus

Offrancia, 38 ans, épileptique depuis l’âge de 10 ans, en a bénéficié. En effet, à cause du manque de ressources financières de sa famille, elle ne pouvait pas suivre son traitement médical, ce qui engendrait de fréquentes crises d’épilepsie et la dégradation de ses capacités cognitives. Depuis 2019, grâce à l’accompagnement social personnalisé proposé par HI, elle reçoit une prise en charge médicale, un appui économique afin d’assurer son traitement médical de manière durable, ainsi qu’un soutien psychosocial. Cependant, l’arrivée de la pandémie de COVID-19 a plongé la famille d’Offrancia dans de nouvelles et graves difficultés économiques. C’est pourquoi, grâce au dispositif d’aide mis en place dans le cadre du projet MITEHAFA, HI lui a fourni des kits d’hygiène et de protection et des séances de sensibilisation. Ce matériel a permis à la famille de se protéger du virus en mettant en pratique les mesures de prévention contre le coronavirus. Comme 335 autres familles, celle d’Offrancia a aussi reçu par deux fois un soutien financier de 100 000 Ariary, la monnaie locale, qui lui ont permis de joindre les deux bouts.  « Une partie de cet argent nous a été très utile pour acheter de la nourriture et des médicaments pour mon traitement, l’autre partie m’a permis de diversifier mon stock de marchandises. » explique Offrancia, qui a pu ainsi reprendre son petit commerce fragilisé par la crise.

Sensibilisation inclusive, à domicile

Afin de favoriser le changement de comportement face à la pandémie, et dans un souci d’efficacité, HI s’appuie notamment sur des associations de personnes handicapées. Ainsi, après plusieurs sessions de sensibilisation par le biais de voitures sonorisées sillonnant les rues des zones concernées, ces organisations ont poursuivi leur mission par des visites à domicile afin de renforcer la sensibilisation aux gestes barrières et à l’hygiène de vie face à la COVID-19 et promouvoir la continuité des services offerts par les Centres de Santé de Base (consultations médicales, vaccination, planning familial, …). Pour cela, 33 agents de sensibilisation issus de ces associations ont été formés par HI. Ils se sont rendus à domicile pour sensibiliser plus de 1000 familles vulnérables.

Onisoa, interprète en langue des signes et formatrice dans une école inclusive d’Atsinanana, et Norbertin, malvoyant et père de deux enfants, ont travaillé en binôme pour effectuer cette sensibilisation de proximité et ainsi toucher des personnes handicapées.

Norbertin, malvoyant, incite ses concitoyens à ne pas plaisanter avec la COVID-19

« Certes, je suis malvoyant, mais je suis en bonne santé et je veux apporter mon aide à mes concitoyens et les inciter à ne pas plaisanter avec la COVID-19 », explique Norbertin, qui peut également sensibiliser facilement des personnes malvoyantes ou handicapées. Les messages communiqués ne diffèrent pas de ceux diffusés dans les médias mais nos sensibilisateurs peuvent ainsi plus aisément trouver la bonne approche pour faire passer le message.

Selon Onisoa, c’est la meilleure voie pour bien sensibiliser les personnes handicapées

 « La sensibilisation de proximité est particulièrement efficace pour atteindre les familles les plus vulnérables, notamment les familles de personnes handicapées » dit Onisoa. « Cette méthode nous permet notamment de discuter avec les proches ou les tuteurs de ces dernières, de comprendre leurs conditions de vie et de les conseiller quant à la mise en application des gestes barrières. Certaines visites prennent plus de temps, notamment chez les personnes atteintes de handicap sensoriel. Cependant, nous sommes convaincus d’être sur la bonne voie. »

Tous deux ont remarqué l’engagement actif des personnes handicapées, ces dernières comprenant très bien les enjeux liés à la prévention. Les personnes malvoyantes ou malentendantes membres des organisations impliquées dans la sensibilisation y ont beaucoup contribué. Ces actions, très positives, prouvent une nouvelle fois que le handicap n’est pas un obstacle à la vie sociale, au développement et au bien-être de la communauté.

 

[1] Financé par l’Union européenne et mis en œuvre en consortium par Humanité & Inclusion, Douleurs Sans Frontières et SOS Villages d’Enfants

 

Publié le : 18 décembre 2020

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